vendredi 29 mars 2024

La Fanciulla del West de Puccini à l’Opéra Bastille

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bastille_fanciulla_del_west_puccini_opera_bastille_2014Puccini: La Fanciulla del West. France Musique le 22 février 2014, 19h30  En direct de l’Opéra Bastille à Paris. La Fanciulla del West raconte le rêve américain dans l’écriture d’un Puccini soucieux de plaire à l’audience anglosaxone en 1910: dans un décor de Far-west, Minnie est une jeune femme pleine de courage et de tendresse; un coeur tendre qui dans un monde d’hommes (celui des chercheurs d’or), sait imposer sa fière féminité; une sorte d’héroïne moderne. Créé le 10 décembre 1910, sur les planches du Metropolitan de New York, l’opéra de Puccini est une offrande vériste du compositeur italien à l’adresse des USA.

Puccini s’inspire de la pièce de David Belasco (1905), The girl of the Golden. Le compositeur assiste à la création (triomphale) de son 7è opéra (en 3 actes), l’un des rares opus qui met en scène une action amoureuse qui se termine … bien. Success love story, The Fanciulla métropolitaine séduit immédiatement le public américain et les New Yorkais sous le charme réservent une salve d’hommage au compositeur italien. Dans la fosse, Arturo Toscanini porte la tension et la réussite de la production dont font partie Emmy Destinn (Minie) et Enrico Caruso (Dick Johnson), … avant l’exceptionnel et désormais légendaire Franco Corelli dans le rôle masculin.

Minnie et Jack. Le sujet central de la ruée vers l’or en Californie inspire à Puccini l’une de ses pages orchestrales les plus flamboyantes (et les plus audacieuse). La valeur de l’écriture puccinienne vient du respect permanent du créateur vis à vis de la psychologie des personnages.
Parmi les garçons brusques au coeur tendre, tous épris de la belle barmaid, propriétaire du saloon La Polka, Minnie tient la dragée haute: elle leur enseigne la lecture comme institutrice et incarne aussi la loyauté morale: elle leur lit la Bible. C’est une âme noble et admirable par son humanité et sa générosité. Alors que Jack Rance le shérif (baryton) aime lui aussi Minnie, survient l’étranger par lequel la catastrophe arrive: Jack Johnson (ténor). Un vaillant au passé trouble qui saisit dès son apparition le coeur de la jeune femme… D’autant que Minnie est une âme romantique qui croit au prince charmant.
Eprise, la jeune femme sauve des griffes du shérif Rance, Jack qui est en fait un bandit en fuite (de son vrai nom Ramerrez). Ici triomphe l’amour et Minnie se distingue du milieu des mineurs par ses rêves utopiques, son désir de dépassement, son ardente croyance dans la construction d’un monde pacifié, hors des joutes viriles sans lendemain qui se nourrissent d’alcool, de rivalités potaches, d’affrontements réguliers.
La figure de Minnie ne partage rien avec les héroïnes antérieures de Puccini: ni Manon, ni Tosca, ni même Cio Cio San et pas encore Turandot. A contrario des sacrifiées tragiques, voici une femme forte qui inscrit ses rêves en lettres d’or à la face d’une société masculine permissive, jalouse, sauvage, étriquée. Dans une société phallocratique, la femme n’est elle pas l’avenir de l’homme ?

Diffusion en direct sur France Musique le samedi 22 février 2014 à 19h30

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