vendredi 29 mars 2024

Compte rendu, critique, OPERA. Paris. Opéra Bastille, le 26 octobre 2017. VERDI : Falstaff. Terfel, Kurzak,Fuchs… Luisi / Pitoiset.

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VERDI_402_Giuseppe-Verdi-9517249-1-402Compte rendu, critique, OPERA. Paris. Opéra Bastille, le 26 octobre 2017. Falstaff. Verdi, compositeur. Bryn Terfel, Aleksandra Kurzak, Julie Fuchs,… Choeurs et orchestre de l’Opéra de Paris. Fabio Luisi, direction. Dominique Pitoiset, mise en scène. Le dernier opéra de Verdi revient à l’Opéra National de Paris. Le Falstaff du metteur en scène Dominique Pitoiset datant de 1999 est donc l’occasion de voir une excellente distribution, c’est à dire des chanteurs vedettes, et un orchestre en pleine forme, dirigé pertinemment par Fabio Luisi. Paillette brillante de pragmatisme comme d’efficacité, la production réussit à faire rire de temps en temps, mais reste très peu inspirante ou… inspirée. Un air de train-train ou de routine s’installe-t-il à Bastille.

Falstaff efficace à Bastille
Distribution supérieure, production moyenne…
La valeur est dans la partition

Dernier opéra de Verdi, composé à l’âge de 79 ans, c’est aussi sa deuxième comédie lyrique. La vitalité et l’entrain de l’œuvre sont comparables uniquement aux drammas giocosos de Mozart / Da Ponte. Le livret d’Arrigo Boito est inspiré du personnage Shakespearien de Falstaff, chevalier obèse et débauché. Dans cette production, l’intrigue est transposée au siècle de Verdi, et puis c’est tout. Nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que derrière tant de « respect » vis-à-vis de l’œuvre, derrière le parti-pris conformiste à souhait, se cache un remarquable manque de créativité et de finesse, voire de profondeur. La mise en scène a participé à un ennui certain et une certaine lenteur, rapidement oubliées par les performances stellaires des chanteurs.

D’abord le Falstaff de Bryn Terfel et la Nanetta de Julie Fuchs ; lui chante le rôle avec une grande musicalité et se montre très investi théâtralement / elle, fait preuve d’une grande générosité sur scène tous niveaux confondus. Aleksandra Kurzak en Alice Ford rayonne d’aisance scénique, et si la voix manque parfois d’ampleur, sa ligne de chant est bellissime. La Meg de Julie Pasturaud au timbre velouté se démarque heureusement. Moins heureuse est la performance de Varduhi Abrahamyan en Quickly, quelque peu incompatible avec la tessiture du rôle. Le Ford de Franco Vassallo, laisse dubitatif, mais d’une intention réussie dans les ensembles ; sans affectation particulière à l’opposé du Fenton de Francesco Demuro, drôlement nasalisant et souvent… faux.

Fabio Luisi dirige l’Orchestre de Bastille avec l’attitude qui correspond au parti-pris focalisé uniquement sur certains aspects comiques. Il se montre connaisseur du compositeur et allié des chanteurs grâce à ses interventions remarquables d’adaptabilité et de réactivité par rapport à l’équilibre musical dans la gigantesque salle de l’Opéra Bastille. Avec lui l’orchestre passe de la subtilité à la pompe avec facilité. Remarquons particulièrement les performances des cuivres et des bois, irréprochables, et celle, fort sympathique, du choeur de l’Opéra dirigé par José Luis Basso. Un spectacle à voir pour la distribution des chanteurs et les performances musicales presque exclusivement. La mise en scène et les décors laissent un souvenir bien fragile. Falstaff de Verdi, dirigé par Fabio Luisi, encore à l’affiche les 1er, 4, 7, 10 et 16 novembre 2017.

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