vendredi 29 mars 2024

Compte rendu, concert. Saintes. Abbaye aux dames, le 25 janvier 2015. Mozart; Schubert. Anaïs Constant, soprano; Pauline Leroy, mezzo soprano; Enguerrand de Hy, ténor; Virgile Ancely, baryton. Jeune choeur de Paris; Jeune Orchestre de l’Abbaye; Laurence Équilbey, direction.

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Le Jeune Orchestre de l’Abbaye rend justice à Mozart et Schubert. Depuis sa création, le Jeune Orchestre de l’Abbaye (JOA) a accueilli nombre de jeunes musiciens professionnels ou en fin de parcours universitaire. Dirigé depuis ses débuts par de grands chefs français ou étrangers, le Jeune Orchestre de l’abbaye se nourrit ainsi d’expériences diverses, qui font des musiciens apprentis des artistes prêts à affronter toutes les situations. Avec Laurence Équilbey, la chef et fondatrice de l’ensemble Accentus et d’Insula orchestra, l’orchestre ne faillit pas à la tradition d’apprentissage et de partage, d’adaptabilité et de curiosité, qui fait depuis ses débuts, sa spécificité.

Equilbey laurence JOA SaintesAu programme du concert, deux compositeurs : Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) et Franz Schubert (1797-1828). C’est l’ouverture de Die zauberflôte qui ouvre l’après midi; si quelques fausses notes s’entêtent du côté des cuivres Laurence Équilbey recadre rapidement les intéressés (c’est le lot du jeu sur instruments d’époque) ; la chef dirige avec élégance l’un des ultimes chef d’oeuvre de Mozart. La Messe du Couronnement qui suit, permet au jeune choeur de Paris, fondé par Laurence Équilbey dans le cadre du Département Supérieur pour Jeunes Chanteurs du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, de s’installer avec les jeunes solistes invités pour l’occasion. Très sollicité, le Jeune choeur de Paris se sort avec honneur d’une partition difficile propre au génie Mozartien; quant au quatuor de solistes, il chante alternativement seul et avec le choeur. Anaïs Constant, Pauline Leroy et Enguerrand de Hy ont des voix solides, quoique encore un peu vertes étant donné leur jeunesse ; Virgile Ancely, lui a bien du mal à passer le mur du son. Et de la tribune où nous étions installés, la voix du jeune baryton nous parvenait à peine. Le Jeune Orchestre de l’Abbaye accompagne le choeur et les solistes avec subtilité sous la direction vigilante et ferme de Laurence Équilbey. Le chef d’oeuvre de Mozart, composé à la demande du prince-archevêque de Salzbourg Hyeronimus Von Colloredo pour le couronnement de la Vierge, n’en est pas moins fort joliment interprété malgré les imperfections diluées ici et là.

Après l’entracte, le Jeune Orchestre de l’Abbaye interprète la symphonie n°4 en ut mineur de Franz Schubert (1797-1828). La baguette reste ferme et dynamique; les musiciens suivent d’ailleurs leur chef avec une précision remarquable comme si la musique de Schubert les inspirait plus que La Flûte Enchantée. La Symphonie n°4 de Schubert n’est pas particulièrement longue, à peine trente minutes, mais elle exige des interprètes; et Laurence Équilbey, en fine musicienne, relève le gant avec panache. Quant à l’orchestre bien préparé tant par ses formateurs que par sa chef, il donne au chef d’oeuvre de Schubert de  superbes intonations : mordantes, expressives, d’une intériorité parfois pénétrante. La profondeur n’attend pas l’âge des années ; et les jeunes musiciens ont, canalisés sous la tutelle de leur pilote, des richesses intérieures à revendre.

La venue de Laurence Équilbey à l’Abbaye aux dames est d’autant plus remarquable qu’elle est l’une des rares femmes chef d’orchestre à avoir percé dans un milieu majoritairement masculin. Elle a pris le Jeune Orchestre de l’abbaye en main avec maestria, lui permettant d’atteindre de très belles sonorités tant dans la Messe du couronnement de Mozart que dans la Symphonie de Schubert. Et le public, venu nombreux, a réservé à l’ensembles des artistes un accueil très chaleureux, légitime.

Compte rendu, concert. Saintes. Abbaye aux dames, le 25 janvier 2015. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Die zauberflöte, ouverture; messe du couronnement K317 en UT majeur. Franz Schubert (1797-1828) : symphonie N°4 en UT mineur. Anaïs Constant, soprano; Pauline Leroy, mezzo soprano; Enguerrand de Hy, ténor; Virgile Ancely, baryton. Jeune choeur de Paris, Jeune Orchestre de l’Abbaye; Laurence Équilbey, direction.

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