jeudi 28 mars 2024

Centenaire du Sacre du Printemps 1913 – 2013 dossier spécial les 100 ans du Sacre : genèse, cd, dvd, livres…

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Stravinsky


Centenaire du Sacre

Actualité cd
avril et mai 2013

2013 est une année riche en événements musicaux: bicentenaires simultanés de Verdi et Wagner, (rien de plus normal car ils sont strictement contemporains) mais aussi centenaire d’une oeuvre scandaleuse et moderne, véritable comète inclassable assurant à Paris, avant la première guerre, un renom inégalé sur le plan de l’avant-garde artistique (ici orchestrale et chorégraphique). Les puristes cinéphiles iront consulter la fiction un brin kitsch (il vient du clip) de Jan Koonen, réalisateur d’un récent film sur Miss Chanel et le bel Igor à l’époque du Paris scandaleux du Sacre (Coco & Igor, film de décembre 2009) soit au printemps 1913 (le 29 mai précisément) : en ouverture du film passablement romantisé, la création du Sacre du Printemps est reconstituée dans le tumulte sonore et hystérique que l’événement suscita en mai 1913, sur la scène du théâtre moderne, souhaité par le visionnaire Astruc.
Aujourd’hui, grâce à l’ex assistante du chorégraphe, Marie Rambert, la version originale du ballet de Nijinksy, si originale est à nouveau disponible. Mais avec les années, depuis 1913, c’est surtout la musique de Stravinsky qui s’est imposée partout dans le monde, offrant à la pièce son statut d’oeuvre symphonique indépendante, au même titre dans l’histoire de l’art et des avant-gardes que peuvent l’être les Demoiselles d’Avignon de Picasso (1907): un manifeste de la modernité qui fait jalon.


Lire notre dossier spécial sur le Sacre version 1913


ballet et orchestre de 1913

La version chorégraphique originale est aujourd’hui défendue par Valery Gergiev lequel avec ses troupes du Mariinsky de Saint-Pétersbourg offrent une production exhaustive de ballet, costumes et musique (a-t-on raison de tirer Le Sacre vers le geste slave quand il s’agit surtout d’une partition destinée à l’excellence des instrumentistes parisiens ?).

Car il y manque ce qu’apportent en 2013, pour le Centenaire justement, l‘orchestre français Les Siècles et François-Xavier Roth : la version instrumentale originelle, celle avec les instruments parisiens de 1913. Version inédite et essentielle pour qui veut comprendre l’expérimentation musicale hissée à son sommet (écriture, timbres choisis et combinés, jeu spécifique sur les instruments…) qu’a souhaité le jeune Stravinsky alors associé aux Ballets Russes de Diaghilev. La version sur instruments d’époque du Sacre est d’autant plus légitime que le compositeur réalise en 1913, comme l’aboutissement de ses années de recherche, au sein des Ballets Russes, depuis le classique et post romantique Oiseau de feu, en passant par le déjà moderne et en rupture, Petrouchka (très influencé par les mélodies populaires). Pour le Sacre, rien de comparable: c’est un ovni qui sur le plan de l’écriture fait passer la musique dans le XXè siècle, avec l’exigence révélée de l’auteur vis à vis des instruments requis (pas moins de 105 instrumentistes dont les pupitres des cors, de hautbois et de contrebasses par 5 !). Le disque devrait sortir en… 2014.


Vague sur instruments modernes

Pour autant, ce sont encore et toujours les versions sur instruments modernes qui occupent majoritairement la scène et les bacs… Centenaire oblige, une vague d’enregistrements nouveaux et déja connus (rééditions attendues) se précise : Sony classical a sorti deux admirables coffrets comprenant les deux versions enregistrées par Stravinsky lui-même (1940 puis 1960) avec cette coupe et cette précision fiévreuse, purement instrumentale (et un timing beaucoup plus rapide et resserré que tous les chefs après lui !) ; le second coffret réunit les 2 autographes cités, agrémentés des 8 autres versions détenues par le catalogue Sony (RCA, CBS, Sony, dont celle de Monteux, le créateur du Sacre en 1913, Ormandy, Stockowski, surtout Ozawa et Boulez…, sans omettre Bersntein, Salonen).


3 nouveaux cd du Sacre « moderne « 

L’agenda se précipite avec la proximité de la date du centenaire (29 mai 2014). Tour à tour Emi classics, Naïve et Sony classical éditent de nouvelles versions, respectivement signées Rattle, Jordan et Gatti. Le Sacre du printemps est un choc musical, et surtout un défi interprétatif pour tout chef digne de ce nom: tumulte et mystère à la fois, le rite païen est un formidable révélateur des vraies compétences d’une phalange. Il confirme ou remet en question la direction des directeurs musicaux. Que valent les 3 dernières versions parues ? Voici notre avis s’agissant donc de Rattle, Jordan et Gatti.

discographie du Sacre 2013
centenaire du Sacre du printemps 1913-2013


Stravinsky: Le Sacre du printemps, Apollon Musagète (Rattle, 2012).
Quoiqu’on en dise, il reste difficile d’obtenir un son plus fusionnel et
lisse qu’ici. Les orchestres sur instruments modernes ont depuis
longtemps fait la démonstration des qualités de brillance comme
d’expressivité que personne aujourd’hui ne saurait leur contester ni
refuser. Les Berliner soignent en particulier la chaleur puissante et
carrée de la sonorité globale. Voici donc une nouvelle version du Sacre,
en une superbe ivresse instrumentale et d’une rondeur berlinoise idéale
mais peut-être ce trop plein d’élégance hédoniste dans Rondes
printanières... Lire la critique intégrale


Pour
le centenaire du Sacre (1913-2013), Daniele Gatti nous offre une
nouvelle version du ballet sur instruments modernes. Petrouchka (1911)
et dans l’ordre d’apparition chronologique, Le Sacre du printemps (1913)
n’ont pas en commun le seul fait d’être des jalons essentiels dans la
maturation du jeune Stravinsky au sein des Ballets Russes de Diaghilev :
ils reflètent de la même façon l’exigence du compositeur quant au choix
des instruments, et sont deux ballets qui mettent en scène la mort
d’une victime innocente. Chez Petrouchka (Châtelet, juin 1911), la
marionnette traversée par le souffle humain, s’incarne l’énergie tendre
et juvénile du folklore russe d’un souffle printanier échevelé (la Fête
populaire de la Semaine grasse puis Danse russe chantent l’ivresse d’une
aube pleine de promesse dont l’orchestration enchante et enivre
littéralement…). Lire la critique intégrale

CD coup de coeur de classiquenews. Stravinsky: Le sacre du printemps (Jordan, 2012)
CD.
Philippe Jordan fête avec volupté les 100 ans du Sacre
de Stravinsky. Enregistré en mai 2012 à l’Opéra Bastille, ce nouvel
album (le 2è déjà) de Philippe Jordan avec l’Orchestre de l’Opéra
national de Paris confirme les préludes amorcés entre chef et musiciens :
une entente évidente, un plaisir supérieur pour vivre la musique
ensemble. Depuis leur Symphonie Alpestre de Strauss, montagne
philharmonique d’une prodigieuse narration sonore frappée du sceau de
l’imagination climatique, les interprètes se retrouvent ici en mai 2012
pour deux autres sommets de la musique symphonique française et
spécifiquement parisienne. Dans l’histoire des Ballets Russes, le
Prélude comme le Sacre du printemps indiquent clairement un point
d’accomplissement pour les deux compositeurs : l’ivresse érotique et
l’enchantement semi conscient s’impose à nous dans un Prélude d’une
délicatese infinie; quant au Sacre, voilà longtemps que l’on n’avait pas
écouté direction aussi parfaite et équilibrée entre précision lumineuse
(détachant la tenue caractérisée et fortement individualisée de chaque
instrument protagoniste) et expressionnisme symboliste !

Lire la critique intégrale

rééditions 2013


2013, c’est certes l’année du bicentenaire de Wagner et Verdi.
C’est surtout le centenaire du Sacre du printemps, sommet symphonique
créé à Paris, le 29 mai 1913 : de ses syncopes et convulsions proches de
la transe, de son langage instrumental mordant, râpeux, électrique et
incandescent destiné à exprimer le rituel païen dont avait rêvé le jeune
Stravinsky pour les Ballets Russes de Diaghilev, allait naître le son
du futur: entre déflagration et mystère sensuel, annonce de la guerre à
venir, et immersion dans un maelström musical et orchestral rageur et
enivrant tel qu’il en fut question uniquement avec l’orchestre et la
syntaxe de Wagner : dans les premières mesures du Ring (L’Or du Rhin).
Ici même constat désarmant: avec Le Sacre s’invente un monde nouveau
(d’autant plus percutant avec la chorégraphie de Nijinksi… ). Heureux
choix pour le visuel de couverture: voici Stravinsky visionnaire et scrutateur
, soulevant ses lunettes comme pour mieux voir et envisager l’avenir,
le génial compositeur capable d’inventer l’avenir, se pose en analyste
de sa propre partition. L’apport est majeur. Saluons Sony classical
de rééditer ses bandes miraculeuses, en particulier pour
l’enregistrement en studio à Brooklyn de janvier 1960. 47 ans après
l’avoir fait créé à Paris, Stravinsky dirige sa partition réécrite avec
une fougue mordante, un scrupule félin qui soulignent avec finesse et
souplesse, l’accent de chaque timbre instrumental. Lire la critique intégrale



Stravinsky : le Sacre du printemps, centenaire 2013
Coffret 10 cd Sony, tournée des Siècles et FX Roth

Sony music fête les 100 ans d’une partition clé au scandale fracassant,
marquant l’ère d ela modernité musicale au début du XXè. C’est un
coffret événement qui vient à juste titre souligner le centenaire du
sacre de Stravinsky, créé à Paris, non sans fracas, en mai 1913 au TCE.
Futuriste, cubiste et fauve à la fois, le sommet symphonique au début du
XXè siècle avec La Mer (1905) de Debussy, ouvre en grand les sonorités
de la modernité: syncope, convulsions, défis interprétatifs aussi jusque
dans le jeu des instruments requis pour l’expérience, les 30 mn en
moyenne du Sacre restent une gageure que tout bon orchestre et tout bon
chef se doit d’avoir une fois au moins, su maîtriser.

2 Stravinsky par lui-même, 8 orchestres anglo-saxons…

Sony ressuscite donc pour l’occasion un coffret événement de 10 cd qui accueille les deux versions légendaires de Stravinsky soit
même en chef (1940 puis 1960): la première la plus rapide de la
discographie, la seconde plus approfondie certainement, expérience de la
direction apprise. Mais il y aussi celles du maestro créateur en 1913 :
Pierre Monteux (1951, avec le Boston Symphony orchestra), celles
d’Eugène Ormandy en 1955 (avec le Philadelphia Orchestra) puis de
Leopold Stokowski (1960 avec le même orchestre), sans omettre les
versions majeures de Seiji Ozawa (1968, Chicago Orchestra : le Sacre y
est couplé avec les pétillants Fireworks, gorgés d’adrénaline) et de
Pierre Boulez (1969, Cleveland Orchestra)… Lire notre critique intégrale


télé

Mezzo, du 3 au 31 mai 2013 dédie 5 soirées au Sacre du printemps de Stravinsky:
chorégraphies mutliples inspirées par la musique sauvage de Stravinsky ;
à la suite du ballet originel (diffusion de la reconstitution le 3
mai), de Nijinsky, voici les versions modernes signées Béjart, Delente,
Sholz et Galotta…
Arte diffuse le gala du centenaire depuis le TCE à Paris, le 29 mai 2013 à partir de 20h30 : ballet orignal de Nijinksy et sa version contemporain, commande du TCE, par Sasha Walz…

Dossier Centenaire du Sacre du Printemps de Stravinsky 1913 – 2013, réalisé par la Rédaction cd de classiquenews sous la direction de Lucas Irom © CLASSIQUENEWS 2013
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