vendredi 19 avril 2024

CD, compte rendu critique. FRANCO FAGIOLI, contre ténor : Handel Arias (1 cd Deutsche Grammophon)

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Fagioli franco arias handel cd review critique cd par classiquenews 028947975410cvr2_1515688178_1515688178CD, compte rendu critique. FRANCO FAGIOLI, contre ténor : Handel Arias (1 cd Deutsche Grammophon). Parmi les contre ténors actuels, ceux qui savent caractériser un personnage, au lieu de déployer toujours la même technique, l’argentin Franco Fagioli réalise une belle prouesse, sur le sillon de son aîné Max Emanuel Cencic, qui lui accuse les signes inquiétants de son âge vocal : medium certes élargi mais aigus inexistants, et couleurs générales de plus en plus ternes. A contrario de Jaroussky qui chante tout de la même façon, l’alternative Fagioli s’affirme avec cran et panache même, capable mieux que ses confrères, d’incarner sur la scène un caractère : si la voix était petite sur les planches de Garnier, son Eliogabalo de Cavalli à Paris (Palais Garnier, septembre 2016) avait une présence monstrueuse voire démoniaque irrésistible (avec ses bains d’or liquide!), douée d’une plasticité vocale très palpitante.
Ici, le chanteur fait montre de ses possibilités chez Haendel où la virtuosité ne doit pas être un but mais le moyen de caractériser et nuancer chaque personnage, saisi dans une situation particulière.

 
 

Maîtrise haendélienne

 
 

fagioli201711012_1515683425_1515683467_1515683467.jpgEn verve, pulpeux, gras, le grain de sa voix, qui évoque le mezzo de Cecilia Bartoli sait fusionner agilité et coloratoure, mais aussi épaisseur psycholoqique, comme en témoignent les deux airs d’Ariodante (un talent d’acteur qui reste étranger à Jaroussky par exemple… lequel montre ses limites dans les opéras mis en scène). Même ses aigus sont perçants, habités par la réelle envie d’en découdre car ce garçon a du chien et du mordant y compris dans la tessiture haute de son instrument (Venti, turbini de Rinaldo).
Gravé en mars 2017, l’album alterne airs extatiques et guerriers, conquérants ou amoureux (le fameux aveu / confession de Serse : Ombra mai fu d’une grande délicatesse de ton), d’une vélocité enviable (Oreste), avec un sens du risque et de l’expressivité souvent convaincant.
Plus introspectif et d’une gravité soudaine presque hallucinée, son Cara sposa de Rinaldo éclaire la lyre hallucinée, vaincue d’une âme amoureuse, perdue, en panique, terriblement dépressive. Bel accomplissement et confirmation d’une réelle sensibilité dramatique. A suivre

 
 

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CD, compte rendu critique. FRANCO FAGIOLI, contre ténor : Handel Arias (1 cd Deutsche Grammophon). Il Pomo d’Oro / Zefira Valova, direction. Mars 2017.

 
 
 
 

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