lundi 28 avril 2025

Yehudi Menuhin: les 10 ans de la mort (1999-2009) Arte, les 15 et 16 mars 2009

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Yehudi Menuhin à Hollywood, concerts d’archive


Le violon-Roi


12 mars 1999, le monde pleure la mort de l’un des plus grands violoniste du XXè siècle: l’américain Yehudi Menuhin. Sa sonorité fusionne chant de l’âme et du coeur et chant de l’instrument. D’ailleurs, dans son cas, lui qui fut si touché par les pratiques du yoga, inspirant même un programme physique d’initiation à la musique dans les classes anglaises pour contrer la violence chez les enfants et les adolescents, corps du musicien et caisse résonnante du violon ne font qu’un. Comme Oistrakh qui ne jouait pas du violon mais parlait grâce à lui (accordant fièvre, passion et contrôle), Menuhin illumine le monde par la clarté intérieure et solaire de son timbre instrumental. On lui doit d’avoir créer la Sonate pour violon de Bartok, ou de défendre les grandes oeuvres du répertoires classiques et romantiques avec la complicité d’un chef allemand, soupçonné (à torts) de collusion avec les nazis, et qu’il contribua à réhabiliter, Wilhelm Furtwängler.

Comme son professeur Louis Persinger, violon solo du Berliner Philharmoniker (1914), Yehudi Menuhin, né en le 22 avril 1916, incarne l’excellence de l’école américaine de violon, un prodige né du Nouveau Monde qui en impose au reste du monde, par un rayonnement particulier et spécifique. Et puis a compté spécifiquement l’étoile venue d’Europe, exilée aux States à partir de 1917, le remarquable Heifetz, comme tout autant, le jeu incarnant l’excellence allemande de Adolf Busch… Le jeune Menuhin apprend d’eux pour mieux ensuite jouer avec Furtwängler, en particulier le Concerto de Brahms (1949).

Technicien fulgurant à ses débuts, porteur d’une sonorité de plus aérienne, Yehudi Menuhin tend ensuite avec le temps à l’apaisement, la plénitude intérieure, d’où ses affinités avec les cultures orientales et sa rencontre tout aussi marquante qu’avec celle d’Enesco, de Ravi Shankar.


Télé

Arte, Maestro

Dimanche 15 mars 2009
9h45, 10h35, 19h: Classic Archive. Concerts historiques de Yehudi Menuhin, violon.

Concert Classic Archive à 19h: Pour les 10 ans de la disparition de Yehudi Menuhin. Au programme: cette archive légendaire qui permet de le retrouver tout d’abord en 1961 avec le Radio-Symphonie Orchester Berlin sous la direction de Ferenc Fricsay dans le Concerto pour violon et orchestre No.1 de Bruch. Le Moderato de la Sonate pour violon et piano No.3 Op.25 d’Enesco, qu’il interprète avec sa soeur Hephzibah au piano, fait l’objet de la seconde archive. La suivante enregistrée par la BBC en 1962 montre l’immense violoniste aux côtés de Colin Davis et du London Symphony Orchestra dans le Rondo Allegro du Concerto pour violon et orchestre op.61 de Beethoven, une oeuvre qu’il connaissait particulièrement bien puisque déjà en 1927, à l’âge de 11 ans, il avait remporté un succès triomphal pour l’interprétation qu’il en avait donnée avec l’Orchestre symphonique de New York dirigé par Fritz Busch.

Lundi 16 mars 2009 à 22h30
Yehudi Menuhin à Hollywood. Réalisation : Günter Atteln. Coproduction : ARTE, RBB (2006, 52mn)

Pour les 10 ans de la disparition de Yehudi Menuhin, survenue le 12 mars 1999 à Berlin, ARTE rend hommage au « violon du siècle ». En 1947, le producteur Paul Gordon a l’idée de réaliser un “film concert” mettant en scène le grand violoniste Yehudi Menuhin, qui serait projeté dans les localités les plus reculées de la planète. D’abord hésitant, Menuhin finit par en accepter le principe. En décembre 1947, le tournage du «Magic concert» débute à Hollywood. Tout en retraçant l’histoire du premier « film concert » tourné à Hollywood, Günter Atteln brosse dans ce documentaire le portrait d’un enfant prodige qui époustoufle par sa maturité, son aisance musicale et la profondeur de son jeu. Violoniste virtuose, il donne son premier concert public à 7 ans, fait ses débuts européens à 11 ans à Paris et donne encore 110 concerts l’année de ses 80 ans. Mais Yehudi Menuhin est aussi reconnu comme un grand humaniste et un homme engagé. Il se bat pour les droits de l’homme en URSS et en Chine. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il donne des centaines de concerts de soutien aux alliés et à la Croix-Rouge. En 1945, il se produit devant les prisonniers libérés du camp de concentration de Bergen-Belsen. Et dans Berlin en ruines, il joue sous la direction de Wilhelm Furtwängler, alors en pleine disgrâce, avant d’offrir ses cachets aux enfants
allemands réfugiés. Des années plus tard, il sera le premier à proposer de jouer à Jérusalem des oeuvres de compositeurs allemands.


Sélection discographique

Lalo: Symphonie espagnole
Chausson: Poème
Saint-Saëns: Concerto No. 3
Orchestres dirigés par Georges Enesco et Gaston Poulet

Enesco: Sonate No. 3
Szymanowski: Notturno e tarentella
Prokofiev: Sonate No. 1
Ravel: Tzigane

Bach: Concertos pour 1 et 2 violons ; Chaconne
Orchestres dirigés par Georges Enesco et Pierre Monteux

Bartók: Sonate pour violon seul, Concerto pour violon No. 2
Orchestre philharmonique de Vienne
Direction, Wilhelm Furtwaengler

Brahms: Concerto pour violon
Willi Boskovski et Emanuel Brabec: Double Concerto
Orchestre du festival de Lucerne
Direction, Wilhelm Furtwaengler

Beethoven: Concerto pour violon
Mendelssohn: Concerto pour violon No. 2
Orchestres Philharmonia et Philharmonique de Berlin
Direction, Wilhelm Furtwaengler

Bach: Sonates et Partitas pour violon seul (1957-1958)

Tous les titres de notre sélection sont édités chez Emi Classics.


Livres

La légende du violon: Yehudi Menuhin.
Nouvelle édition (amélioration de l’édition première d’avril 1996).
Beau-livre. Pour les 10 ans de la mort de Yehudi Menuhin, le 12 mars
2009. Editions Flammarion, 304 pages.

(En bonus: 1 cd de 50 mn, comprenant plusieurs
interprétations de Yehudi Menuhin: Lalo, Bach, Porter, Grappelli,
Schumann, Brahms, Shanker, Mendelssohn… extraits du fonds Emi
Classics). Prochaine critique complète de « La légende du violon, Yehudi Menuhin », dans le mag livres de classiquenews.com

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