Récital lyrique à Marseille. Encore un bonheur à petites ou grandes gorgées offert par les solistes de ce nécessaire C. N. I. P. A. L., Centre National d’Insertion Professionnelle d’Artistes Lyriques.
Et pas le chef-d’œuvre de Verdi, on le sait. Mais quoiqu’en disent ceux qui font la fine bouche, cet opéra de jeunesse créé à la Fenice le 17 mars 1846, dans cette Venise encore annexée par les Autrichiens, est plus qu’un brouillon du génie futur : on trouve ici, dans le livret du même Temistocle Solera, le même thème d’un peuple opprimé que dans Nabucco (1842).
Avatar cendreux de la Cendrillon de Perrault (1697), celle de Ferretti (1817), sans fée, sans citrouille, sans pantoufle de vair ou de verre (chassez ce pied que je ne saurais voir, remplacée, puritanisme bourgeois oblige, par un pudique bracelet) est cependant sauvée par les coloris de la partition
Création française de Street Scene à l'Opéra de Toulon.
Même sans le savoir, tout le monde connaît quelque air de Kurt Weill, ne serait-ce que des extraits de L’Opéra de quat’sous (Die Dreigroschenoper), pièce de théâtre musical de 1928, sans doute l’obsédante rengaine de Mackie Messeur, Mac le Surineur, popularisée par d’innombrables versions mondiales.
Pièce montée, de toutes pièces, valses, marches, polkas des Johann Strauss, père et fils, cette opérette met en scène un pâtissier et sa fille à marier, Rési, rétive à l’idiot d’époux qu’on lui destine, Léopold, car amoureuse de son maître de musique, Johann, le fils, qui n’a pas encore la notoriété de son illustre géniteur : rivalité père fils,...
Un opéra de Piazolla à Toulon?... pour la poésie et le drame urbain, il y a eu cette nouvelle production de María de Buenos Aires (1968), operita, littéralement ‘petit opéra’ d’Astor Piazzola, qui mêle, à une superbe musique qui emprunte son fond au tango et au folklore argentin, jazz et musique classique, du chant, de la parole et de la danse...
Menotti réinvente le mysticisme... Le sujet ne vise pas la facilité racoleuse : années 50, dans le quartier new-yorkais d’immigrés italiens de la Little Italy, à Bleecker Street, une jeune malade, Annina, entre en transes, a des visions et reçoit tous les ans, le Vendredi Saint, les stigmates du Christ.
Édouard Exerjean, pianiste admirable puis conteur remarquable, diseur, pianiste et acteur à la fois désormais, nous a tellement habitués à l’excellence, qu’on trouve pratiquement normal qu’il nous offre un visible spectacle où l’aisance, la fluidité entre parole et piano, coulant comme de source, cachent tout l’invisible travail minutieux et acharné de cette réussite.
L'oeuvre. Conte intemporel qui berce en nous un besoin de justice où les bons sont récompensés, Cendrillon, celle de Massenet, subissait un injuste oubli après des débuts triomphants en 1899. Jouée pour la dernière fois à Marseille en 1901 mais, à 110 ans de sa création, notre Opéra lui rend justice. Il serait injuste, encore, de lui opposer Manon,...