Le Guépard (Il Gattopardo) reste l'œuvre la plus envoutante créée par Visconti; dont le souffle dramatique doit beaucoup à sa bande originale, en majorité, plusieurs pages symphoniques et ouvertures des opéras de Verdi (avec plusieurs titres originaux composés par Nino Rota).
Robbins forever... Quelques mois après sa mort, l'Opéra de Paris rend un hommage développé au chorégraphe new yorkais Jerome Robbins; en passant l'Atlantique, le regard des Français retient en particulier cette élégance faussement insouciante mêlée d'humour et de culture qui revisite ici de 1956 à 1975, l'histoire de l'art chorégraphique, non sans auto dérision...
La réalisation, l'imaginaire qui déborde et porte le rêve chorégraphique de Vicky, le ballet-lui-même qui est le point d'orgue dramatique de l'action enrichissent ce chef d'oeuvre visuel qui malgré son sujet tragique, grâce à la beauté et l'intelligence de sa forme, reste un hymne atemporel donc légendaire à la danse. Magistral.
En réexhumant le ballet La Source (1866) de Saint-Léon, Minkus et Delibes, Jean-Guillaume Bart, ex étoile parisienne, réussit totalement: régénéré dans ses décors somptueux et une chorégraphie subtile...
En 2011, le festival international Albert Roussel s'engage avec une égale ardeur pour les compositeurs français du XXème siècle: autour de la figure centrale d'Albert Roussel dont est interprété l'admirable Festin de l'Araignée opus 17, le programme joué le 22 octobre puis repris le 12 novembre 2011
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Danseur étoile à l'Opéra de Paris, Jean-Guillaume Bart signe sa première chorégraphie en réadaptant la ballet romantique par excellence, La Source mis en musique par Leo Delibes entre autres et créé à l'Opéra en 1866.
Des joyaux étincelants... Le Ballet du Kirov (Mariinsky) éblouit dans cette captation luxueuse (mouvements de caméras accompagnant certains solos et duos) où perce l'évidente excellence des danseurs russes. D'autant que dans la fosse, l'excellent Tugan Sokhiev dirige avec la grâce, la finesse et l'entrain nécessaires.
Dans Le Trouvère, Verdi traite le genre historique (l'action se passe en Espagne au XVème siècle) qui lui offre des tableaux collectifs exaltants et le portrait de tempéraments individuels exacerbé, promis à l'anéantissement. Au souffle des grandes tragédies humaines, le compositeur associe le fantastique et l'horreur. En direct de l'Opéra Royal de Wallonie sur dailymotion...
Et pour la grande scène finale (O giusto cielo) où Lucia paraît (ondes aériennes de l'harmonica de verre en préambule puis en dialogue), "La Dessay" chante tout sans resquiller avec une franchise évidente... mais sans guère de trouble, de vertiges, d'éclat tragique. La voix est agile, et pourtant sans fièvre ni délire: une coquette qui frissonne et se pâme, pas une amoureuse détruite devenue folle...
Ex danseur de l'Ecole de Danse de l'Opéra de Paris, chorégraphe libre, inventif qui, s'il n'a pas réinventé le langage de la danse, lui aura apporté un style fluide et poétique étonnamment accessible, Roland Petit s'est éteint à Genève à 87 ans, dimanche 10 juillet 2011...