samedi 26 avril 2025

Wolfgang Amadeus Mozart: Don Giovanni, 1786 France3, L’heure de l’Opéra. Samedi 15 novembre 2008 à 23h25

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Wolfgang Amadeus Mozart
Don Giovanni, 1786


France 3

Samedi 15 novembre 2008
à 23h15

L’heure de l’opéra…

L’opéra des opéras…

Ainsi s’exprime Wagner à l’endroit de Don Giovanni. L’ouvrage de Mozart nous laisse une partition qui illustre et approfondit le mythe du séducteur libertin, agent du chaos, à l’eros venimeux et suractif dont la carrière est le temps de l’ouvrage, précipitée dans sa dernière journée… Pour imager l’explication de l’opéra en 52 mn, Alain Duault a choisi la production signée Franco Zeffirelli et présentée au Met de New York, avec un plateau de choix: Renée Fleming (Donna Anna), Solveig Kringelborn (Donna Elvira), Ferrucio Furlanetto (Leporello) et surtout, en figure animale, féline, à la fois bestiale et sophistiquée, Bryn Terfel…
Plusieurs interprètes légendaires participent aussi à l’exposé dont, ambassadeurs de la transe giovannesque, Ruggero Raimondi qui fut le Don Giovanni de Losey et le pétillant et savoureux Gabriel Bacquier: « Don Giovanni n’entend jamais se soumettre, mais il veut braver la mort » indique le baryton français. « Il est heureux d’avoir vécu et quand il comprend que son heure est venu, tout en offrant sa main à celle du commandeur, il ne fait que refuser toute absolution« . Avouer, c’est reconnaître ses fautes et ici, sa corruption: or Don Giovanni jusqu’à la fin, se dresse contre le destin. « Son dernier cri peu être entendu comme un chant ultime d’exaltation et même de jubilation« . Il meurt en héros défiant le monde et la société des hommes.

Même la scène finale que Mozart écrit sans aucune rature, reliée en parfaite continuité de conception et d’écriture avec la fin de l’aristocrate dans les flammes, est une « scena ultima » très construite et savamment architecutée. Le chef Jean-Yves Ossonce rappelle son sujet, moins superficielle que le dit: « chacun après la déflagration terrifiante de la chute de Don Giovanni, exprime combien sa rencontre avec l’agent du désordre reste marquante: Elvira, fidèle entre toutes, rentre dans les ordres: elle n’aimait que Don Giovanni: mort, elle est veuve; Donna Anna qui aimait en vérité l’indigne, ne peut encore épouser Ottavio, et Leporello dont on sent l’accablement d’avoir perdu un si bon maître, se lance en quête d’un nouveau patron, tout aussi retors et calculateur que Don Giovanni« …

En guest stars: Renée Fleming analyse la psychologie des femmes (Elvira, hystérique; Anna, un peu folle, totalement troublée par le côté « bad boy » de séducteur violeur… ; seule Zerlina reste humaine…) et Carole Bouquet dit toute son admiration et son agacement pour cet homme monstrueux dont le panache et l’absence de scrupule fondent l’attraction érotique…
En conclusion, Alain Duault souligne combien la BNF a la chance de conserver le manuscrit original de l’opéra…. grâce à Pauline Viardot, cantatrice admirée de Berlioz et de Gounod, qui après avoir acheté la partition en 1854, le donna royalement à la Bibliothèque du Conservatoire, le 6 juillet 1892, soucieuse de préserver un joyau musical inestimable. Docu passionnant. Seule réserve: absent de taille: Da Ponte, librettiste impliqué de Mozart.

Illustration: Bryn Terfel, Renée Fleming (DR)

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