vendredi 25 avril 2025

Wagner: Le Crépuscule des dieux, Parsifal (extraits). JanowskiFrance Musique, lundi 14 janvier 2013,14h

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Concert Richard Wagner
Wagner 2013
Parsifal, Le Crépuscule des dieux
Marek Janowski, direction

France Musique
lundi 14 janvier 2013, 14h

La Wagner tardif, le plus éblouissant sur le plan de l’orchestration demeure celui du Crépuscule des dieux et de Parsifal; autant dire que le programme dont il est question, sous la direction d’un wagnérien aguerri, choisit le Wagner de la maturité, celui d’une incontestable sensibilité symphonique et orchestrale.
Les deux ouvrages sont évidemment créés à l’époque où le compositeur s’est trouvé  » ressuscité  » par le soutien que lui apporte le jeune roi Louis II de Bavière ; si les deux hommes ne sont plus aussi enthousiastes dans leur relation, depuis leur rencontre décisive au printemps 1864, – Wagner est des plus narcissiques et d’une voracité pécuniaire insatiable quand Louis II sombre dans un repli autiste agoraphobe qui fait craindre même pour sa santé mentale-, … l’entente artistique, l’engagement du roi pour la réalisation du grand œuvre wagnérien n’ont jamais été démentis, bien au contraire. Acculé souvent, endetté toujours, sans guère de compréhension généreuse à part son royal mécène de Bavière, Wagner aurait souvent déposé les armes… mais Louis II lui apporte constamment l’argent nécessaire pour la création de ses nouvelles partitions, pour la construction de Bayreuth, inauguré en 1876 avec la représentation du premier festival intégral du Ring (et celle de sa maison proche… Wahnfried, achevée en 1874).

Louis II, le Crépuscule… et Parsifal

Dans Le Crépuscule des dieux ne paraît plus Wotan borgne: le dieu paie très cher sa terrifiante ambition (voler l’or des Nibelungen), ses rêves de grandeur (édification du Walhalla) et la barbarie des lois qu’il a lui-même énoncées. A sa place, un nouveau héros s’est affirmé, Siegfried, le fils des Welsungen incesteux (Siegmund et Sieglinde dont le destin tragique a ému la walkyrie Brunnhilde). C’est justement Brunnhilde qui pourtant épouse de Siegfried, éprouve l’inconstance et la naïveté de son bien aimé. Siegfried, trop naïf, trop crédule, est loin d’être aussi infaillible qu’il paraît: il est abusé, manipulé, finalement assassiné (superbe marche funèbre). Brunnhilde pourtant humilité et trahie, célèbre l’esprit du héros sacrifié et évoque l’avènement d’un monde nouveau… débarrassé du poison de l’or ?

La première version du Crépuscule des dieux, voix et piano est offerte avec déférence au Roi en 1875. Le livret de Parsifal est écrit en 1877; le dernier opéra de Wagner scelle aussi les adieux entre les deux hommes qu’une entente secrète a paru lier pour l’éternité: en novembre 1880, Richard et Louis se voient pour la dernière fois, lors d’une représentation de Lohengrin, puis quand Wagenr dirige pour la première fois, l’ouverture de Parsifal, à la demande du souverain.
Wagner n’entendra jamais Parsifal dans sa version finale: le compositeur meurt à Venise en février 1883, quelques temps avant la création de l’opéra. L’ombre de lui-même, Louis-Siegfried, passé par Tristan, était devenu Parsifal lui-même, blessé mortellement, maudit dans sa chair coupable (en raison de son homosexualité très mal assumée)… Le roi reconnu fou, fut démi de ses fonctions en juin 1886: on devait le retrouver mort dans le lac de Starnberg par suicide ou assassinat. Le mystère reste entier. Tout au long de sa courte et tragique existence, Louis II a semblé revêtir tous les visages successifs de chaque héros wagnérien.

France Musique

lundi 14 janvier 2013, 14h

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