Voyage chez Offenbach
Mezzo
Le 15 décembre 2007 à 21h45
Le 16 décembre 2007 à 15h50
Documentaire, 2005.
Lyon 2005: 1 Pelly, 4 opéras
L’année 2005 fut pour les Lyonnais une année Offenbach. Serge Dorny, directeur de l’Opéra décidait d’y donner dans quatre lieux différents, quatre ouvrages lyriques, de diverse importance: les Contes d’Hoffmann à l’Opéra proprement dit, Le petit voyage dans la lune au Studio 24 de Villeurbanne (à la fois studio de cinéma de 500 places et scène de théâtre), « Monsieur Choufleury restera chez lui, le… » , au musée des moulages, enfin, L’île de Tulipatan dans les salons de la Préfecture. En voiture, Laurent Pelly, unique metteur en scène des quatre productions, après ses triomphales Belle Hélène puis Grande Duchesse sur la scène du Châtelet parisien (2003 et 2004), et Eve Ruggieri, arpentent les rues entre deux scènes, prétexte à raconter son rapport depuis l’enfance avec l’univers d’Offenbach.
Pelly parle de fantastique et de féerie, de délire et de rire: tout chez Offenbach converge vers la scène et le théâtre. C’est pourquoi ses oeuvres se prêtent à merveille à une mise en scène comme au regard d’un metteur en scène passionné par la dramaturgie et le déploiement scénique. Dans Les contes d’Hoffmann, Mireille Delunsch incarne une poupée en roller, terrifiante et fantastique. La production doit sa réussite à l’Hoffmann du ténor Sergueï Khomof dont le jeu expressionniste, particulièrement investi, se montre idéal dans l’ouvrage. De sont côté, la prestation de Jean-Paul Fauchécourt dans le rôle de Franz se révèle hillarante. Dans Le petit voyage dans la lune, le couple Marie Devellereau (princesse Fantasia) et Daniel Norman (Caprice) tire cet épisode de l’invasion de la lune par les terriens (mais vu du côtés des « lunaires ») vers l’excellence… délicieux duo de la pomme où la princesse lunaire découvre l’amour en croquant la pomme du prince Caprice. Dans le salon de monsieur Choufleury, ce sont deux autres comédiens acteurs qui se révèlent là encore irrésistibles, Jérôme Billy (ténor) et surtout Brigitte Hool (soprano) dont la parodie de l’opéra italien est un nouveau grand moment théâtral. Enfin, le quatrième volet de ce polyptique offenbachien, L’île de Tulipatan, souligne le talent dramatique du ténor David Lefort, dans le rôle d’un prince élevé comme une fille qui rencontre une jeune femme élevé comme un garçon… sujet de vaudeville, idéal pour situation rocambolesque. Moments de jubilation télévisuelle garantis!
Crédit photographique: Jacques Offenbach (DR), Laurent Pelly (DR