Festival Musique et MĂ©moire 2016 : Froberger. 15>31 juillet 2016. HOMMAGE Ă FROBERGER... En 2016, soit l’annĂ©e du 400ème anniversaire de Froberger (1616-1667), le festival estival Musique et MĂ©moire cĂ©lèbre le tempĂ©rament singulier d’un musicien voyageur au gĂ©nie oubliĂ©. Classiquenews, partenaire fidèle du Festival dans le Vosges du Sud (Haute SaĂ´ne) s’associe Ă la prochaine cĂ©lĂ©bration et souligne la valeur d’une Ĺ“uvre virtuose autant que poĂ©tique dont l’itinĂ©raire aux quatre coins de l’Europe compose la trame d’une formidable carrière qui Ă©voque le roman ou l’Ă©popĂ©e musicale… Propre Ă son enracinement dans le territoire et Ă cet esprit d’ouverture et de partage qui renforce la haute identitĂ© culturelle de la Haute-SaĂ´ne, le festival Musique et MĂ©moire rend aussi hommage Ă un crĂ©ateur illustre qui est mort dans son pĂ©rimètre… Ă HĂ©ricourt (dans le château de sa patronne et Ă©lève, la duchesse Sybille de Wurtemberg). Occasion unique de rĂ©unir histoire, gĂ©ographie et dĂ©lectation musicale. Musicien germanique, Johann Jacob Froberger est compositeur, organiste et claveciniste, nĂ© Ă Stuttgart en 1616 et mort en 1667 Ă HĂ©ricourt (France), alors dĂ©pendant du DuchĂ© de Wurtemberg. Son parcours l’expose plus qu’aucun autre musicien Ă son Ă©poque aux plus importantes traditions nationales : italienne, française, germanique, nĂ©erlandaise, anglaise. De sorte qu’il incarne Ă lui tout seul, prĂ©figurant l’universalisme d’un Jean-SĂ©bastien Bach, toutes les tendances esthĂ©tiques de son temps en un “syncrĂ©tisme” exigeant et expressif. Concepteur de la suite de danses, Froberger s’impose comme l’un des plus importants auteurs pour le clavier au XVIIè. Ses voyages incessants lui permettent d’enrichir toujours ses propres oeuvres, son style Ă©clectique et synthĂ©tique entre les traditions qui l’ont nourri et ses propres partitions qui ont marquĂ© ses contemporains.
A ROME, AUPRES DE FRESCOBALDI… A Stuttgart, dès ses 19 ans, Froberger rentre au service de l’empereur du Saint-Empire Romain Germanique, Ferdinand III de Habsbourg. Le jeune organiste de la chambre impĂ©riale rejoint une institution prestigieuse au moment oĂą l’Europe est ravagĂ©e par les terribles dommages de la guerre de Trente ans. Pour autant Froberger ne reste pas Ă Vienne… Grand amateur d’art italien, celui-ci octroie au jeune musicien de vingt ans Ă peine une bourse pour Ă©tudier pendant quatre annĂ©es Ă Rome auprès du très cĂ©lèbre Girolamo Frescobaldi (1583-1643), organiste de Saint-Pierre. Froberger apprend l’Ă©criture frescobaldienne, l’acclimate selon son tempĂ©rament et en rapporte les principes Ă Vienne. Dans la citĂ© pontificale, le jeune germanique rencontre l’illustre Carissimi, et Ă©tudie auprès du “MaĂ®tre des cent savoirs”, Athanasius Kircher. Celui-ci lui confie une machine de son invention permettant de composer des canons… système astucieux qui permettra ensuite Ă Froberger de briller en sociĂ©tĂ©, sĂ©duisant les Grands et les Princes. De retour Ă Vienne, le compositeur excellent claviĂ©riste enchante ses auditeurs dans une Cour oĂą domine dans le goĂ»t des empereurs habsbourg, la musique italienne, alors dĂ©fendue in loco par les incontournables Giovanni Valentini et Antonio Bertali ; Froberger est remarquĂ© par le diplomate anglais William Swan qui le qualifie “d’homme très rare sur les espinettes”. ClaviĂ©riste virtuose, diplomate secret, voyageur en mission… Puis, toujours sous la tutelle de Ferdinand III, Froberger rĂ©alise de nombreux voyages, qui sont sans doute des missions diplomatiques – Ă travers l’Europe, Italie, Angleterre, … voyages qui ne furent
pas sans dangers ni avatars rocambolesques dont les titres de ses Ĺ“uvres tĂ©moignent alors (Allemanda repraesentans monticidium – la chute en montagne – Frobergeri, Lamentation sur ce que j’ay ĂŞtĂ© volĂ© et se joue Ă la discrĂ©tion et encore mieux que les soldats m’ont traitĂ©, Allemande faite en passant le Rhin dans une barque en grand peril, Plaincte faite Ă Londres pour passer la Melancolie, etc….).
De Vienne, Froberger se rend tout d’abord Ă Dresde en 1650 oĂą le Prince-Electeur organise un duel musical avec Matthias Weckman. La longue amitiĂ© intellectuelle qui en dĂ©coule, est emblĂ©matique du caractère attachant et très agrĂ©able du Froberger, un compositeur très estimĂ© et d’une Ă©ducation idĂ©ale. A Weckman, Froberger transmet l’art et la connaissance des Français. Ainsi Dresde et Hambourg (oĂą Weckman Ă©tait organiste) assimilent l’art des Couperin…

 Portrait de l’Empereur Ferdinand III, protecteur de Froberger
LA FRANCE, ETAPE FORMATRICE. Puis ce sont Bruxelles, Utrecht et surtout Paris oĂą il arrive pendant la Fronde. Un concert triomphal est mĂŞme organisĂ© en son honneur en 1652 aux Jacobins en prĂ©sence de 615 auditeurs, dont la famille royale.. DĂ©terminants pour son Ă©volution, les luthistes et clavecinistes français (Louis Couperin, Roberday) qui l’initient au « style luthĂ© » et Ă la suite de danses. Froberger en maĂ®trise la science raffinĂ©e et dĂ©licate, fixant ainsi l’ordre dĂ©sormais canonique : Allemande, Gigue, Courante et Sarabande. Froberger participe aussi aux fameuses “AssemblĂ©es des honnĂŞtes curieux” organisĂ©es par le claveciniste de la Cour Jacques Champion de Chambonnières. Ă€ Paris, Froberger rencontre le luthiste Blancrocher, son “optimus amicus”, qui dĂ©cĂ©da dans ses bras en 1652, des suites d’une chute dans les escaliers. En hommage endeuillĂ©, le Tombeau que Froberger Ă©crivit Ă cette occasion (comme le fait aussi Louis Couperin), riche d’élĂ©ments figuratifs (la chute dans l’escalier par un arpège descendant, le glas et la descente de la bière dans la terre) est un sommet bouleversant qui touche par sa sincĂ©ritĂ©.
Depuis Paris, Froberger pousse jusqu’Ă Londres alors en pleine tourmente politique. Il se fait alors dĂ©pouiller par des voleurs entre Paris et Douvres puis par des pirates entre Douvres et l’Angleterre ! Ainsi sa “Plainte faite Ă Londres pour passer la mĂ©lancolie”. En dĂ©pit des difficultĂ©s, malgrĂ© la dĂ©licate situation des musiciens dans l’Angleterre du Commonwealth, Froberger rencontre les compositeurs londoniens qui comptent alors : Cristopher Gibbons, Thomas Baltzar, Matthew Locke.
Après de nouvelles Ă©tapes Ă Paris et Ă Bruxelles, Froberger rejoint Ferdinand III Ă la diète impĂ©riale de Ratisbonne. La rencontre politique favorise encore de nouveaux contacts des plus profitables pour sa propre culture esthĂ©tque et musicale : chaque Électeur prĂ©sent, y est accompagnĂ© de ses musiciens, au premier rang desquels, le Maestro di Capella de l’Empereur : Antonio Bertali. Mais un jalon dĂ©cisif survient quand meurt en 1657, son protecteur de toujours, l’empereur Ferdinand III : Froberger, quadragĂ©naire, compose l’une de ses plus compositions les plus profondes et recueillies lĂ aussi.
HERICOURT, ULTIME PERIODE (1664-1667). Ultime pĂ©riode Ă HĂ©ricourt auprès de la Duchesse Sybilla. C’est un tournant dans sa carrière : le nouvel empereur LĂ©opold I, très italophile et lui aussi compositeur, particulièrement Ă©pris d’oratorios (sepolcri), ne conserve par Froberger Ă son service. Le compositeur quitte Ă nouveau Vienne, mais cette fois dĂ©finitivement. Il retourne Ă Paris oĂą il bĂ©nĂ©ficie du soutien du Marquis de Termes (ancien protecteur de Blancrocher). Il compose alors sa Meditation faite sur ma mort future, “â Paris 1 May Anni 1660″. HĂ©las la disgrâce du marquis de Termes Ă la suite de la chute de Fouquet en 1661, prĂ©cipite le propre destin de Froberger : il doit quitter Paris…
Le compositeur rejoint en 1664, alors au Château d’Hericourt le service de la duchesse et Princesse de MontbĂ©liard, Sybilla de Wurtemberg (1620-1707) ; MontbĂ©liard Ă©tant alors une enclave du Wurtemberg en France. Grande amatrice de musique, et femme indĂ©pendante, Sybilla est une amie d’enfance qui a appris la musique avec le père de Froberger.
Sibylla et son mĂ©decin particulier, laissent un tĂ©moignage prĂ©cieux sur la personnalitĂ© de Froberger : un ĂŞtre sociable, de compagnie fort agrĂ©able ; ” un homme gentil, aux moeurs chrĂ©tiennes, connu pour son caractère mesurĂ©, sa bonne humeur et son esprit exquis. D’un cĂ´tĂ© il avait l’habitude de se mouvoir en compagnie des princes, de l’autre il se plaisait Ă jouer aux cartes pendant de longues heures avec les gens de maison, tuant le temps gaiement”.
Le 7 mai 1667, Froberger meurt brusquement d’une attaque d’apoplexie, lors de sa prière des vĂŞpres ; il est enterrĂ© Ă Bavilliers. Peu avant sa mort, l’ami et le confident laisse des instructions prĂ©cises quant Ă ses Ĺ“uvres : en s’adressant Ă Sybilla de Wurtemberg, il dĂ©sire que ne soient pas divulguĂ©es ses manuscrits, car “beaucoup ne sauraient pas comment s’y prendre et ne feraient que du gâchis” (lettre de Sybilla Ă Constantin Huygens). MalgrĂ© cette dĂ©fense, nombre de ses compositions sont publiĂ©es, suscitant après lui, l’admiration et la grande estime de Jean-SĂ©bastien Bach ou de Mozart (qui copia l’une de ses fantaisies).
Froberger au Festival Musique et Mémoire 2016
Les instrumentistes associĂ©s et en rĂ©sidence au Festival 2016 explorent chacun selon son goĂ»t et sa sensibilitĂ©, le monde multiple et raffinĂ© de Froberger, compositeur et claviĂ©riste de premier plan dont nous apprenons aujourd’hui Ă mesurer la pensĂ©e universelle, l’Ă©clectisme musical, la richesse poĂ©tique… LIRE notre prĂ©sentation complète des concerts Froberger au Festival Musique et MĂ©moire 2016, 2 premiers week ends, 15-31 juillet 2016. WEEK END 1 : 15,16,17 juillet avec Les Timbres / WEEK END 2 avec Les Cyclopes : les 20,21,22,23,24 juillet 2016
Les Timbres, trio enchanteur et enchantĂ© oĂą la conversation musicale affirme chaque instrument comme un acteur principal, poursuivent leur rĂ©sidence crĂ©ative au festival Musique et MĂ©moire. Après Lully et le Baroque français du XVIIIè, les trois instrumentistes s’investissent dans les arcanes raffinĂ©es du style d’un Froberger Ă©clectique et expressif.
Récital Froberger par le claveciniste de l’ensemble Julien Wolfs,
le 16 juillet 2016, 15h
Chapelle Saint-Martin de Faucogney
GRAND REPORTAGE : Festival Musique et MĂ©moire juillet 2015 / rĂ©sidence de l’ensemble Les TimbresÂ
Grand Reportage. Retour sur … En juillet 2015, le Festival Musique et Mémoire (22ème édition) joue la carte des jeunes interprètes, en l’occurrence, les trois instrumentistes orfèvres virtuoses des TIMBRES qui accordent intimisme ciselé et expressivité partagée. Recréation de Proserpine de Lully dans une version historique de 1682, genre théâtral et musical innovant Le Carnaval Baroque des animaux… l’approche et le geste façonnent une offrande artistique captivante qui redéfinit l’exercice même d’un festival de musique dans son territoire. Entretien avec les instrumentistes des Timbres, entretien avec FABRICE CREUX, directeur et fondateur du Festival Musique et mémoire. © STUDIO CLASSIQUENEWS 2016.…
Les Cyclopes, autre ensemble en rĂ©sidence au Festival Musique et MĂ©moire, rĂ©alisent de leur cĂ´tĂ© un cycle inĂ©dit, dĂ©diĂ© lui aussi aux multiples facettes du Froberger, compositeur et personnalitĂ© mandatĂ©e par l’Empereur Ferdinand III :
“Les voyages mystĂ©rieux de Johann Jacob Froberger (1616-1667)”
Mercredi 20, Vendredi 22, samedi 23 et dimanche 24 juillet
Programmes en création
Le concert Ă©voque la carrière mobile et très fĂ©conde de Froberger, voyageur continu en mission pour l’Empereur Ferdinand III : Stuttgart, Vienne, Rome, Bruxelles, Londres, Paris et HĂ©ricourt, mais aussi Ratisbonne, Madrid, Mayence, Florence, Dresde, Mantoue, Utrecht… Le programme prĂ©sente l’univers musical de Froberger Ă proximitĂ© des lieux oĂą il a passĂ© les dernières annĂ©es de sa vie en France, et oĂą il repose. Ses très nombreux voyages Ă©voque un panorama particulièrement riche de la musique au milieu du XVIIe siècle. Les Cyclopes travaillent en 2015 et 2016 dans le cadre d’une rĂ©sidence de recherche Ă Royaumont autour de Froberger et de ses voyages.
Mercredi 20 juillet 2016, 21h
Château d’Héricourt
La vie secrète de Johann Jacob Froberger
Rencontre avec Bibiane Lapointe (violon) et Thierry Maeder, clavecin
Froberger, est l’un des compositeurs pour clavier les plus importants du XVIIe siècle. Il est aussi sans doute le musicien le plus cosmopolite du Premier Baroque, comme l’attestent ses nombreux voyages à travers l’Europe, investissant les milieux musicaux de chacun des pays traversés (Italie, France, Angleterre, Allemagne…). Sa vie est à l’image d’une aventure, d’un grand voyage ponctué par des haltes dans les grandes capitales européennes où il réside sur des périodes plus ou moins longues. Son oeuvre permet de retracer son itinéraire qui semble influencée par les actualités politiques, les périodes de trouble. On sait aussi que ses expéditions sont financées par l’Empereur. Tous ces éléments excitent l’imagination et incitent à penser que Froberger menait d’autres activités en parallèle de sa vie de musicien. Bibiane Lapointe et Thierry Maeder, directeurs artistiques de l’ensemble Les Cyclopes, évoquent en notes et en mots la vie étonnante de ce musicien aventurier dans le lieu même où elle s’acheva en 1667. Un moment émouvant…
Vendredi 22 juillet, 21 h
Eglise luthérienne d’Héricourt
Ă€ l’honneur de Madame Sibylle
Johann Jacob Froberger au château d’Héricourt (1664-1667)
Oeuvres dédiées à Sybille de Wurtemberg
Motets et sonates de Philipp Friederich Böddecker (1607-1683), Claudio Monteverdi (1567-1643), Samuel
Capricornus (1628-1665)
Johann Jacob Froberger
Allemande faite à l’honneur de Madame Sybille Duchesse de Wurtemberg
Ensemble Les Cyclopes
Camille Poul, soprano
Olivia Centurioni, violon
Jérémie Papasergio, dulciane
Lucile Boulanger, viole de gambe
Bibiane Lapointe, clavecin
Thierry Maeder, orgue positif
Benoît Colardelle, lumières
En 1664 Froberger rejoint au château d’HĂ©ricourt son Ă©lève prĂ©fĂ©rĂ©e, la princesse Sibylle de Wurtemberg (1620-1707) qu’il connaissait vraisemblablement depuis sa jeunesse Ă Stuttgart. Claveciniste accomplie, mĂ©cène des musiciens et peut-ĂŞtre mĂŞme compositrice, elle est admirĂ©e pour sa piĂ©tĂ© et son talent. Dans une dĂ©dicace que lui fait un musicien elle et ses deux soeurs sont nommĂ©es les trois grâces du Wurtemberg. Si grande est sa familiaritĂ© avec l’oeuvre de son cher, fidèle et zĂ©lĂ© professeur, que Froberger aimait Ă dĂ©clarer que qui n’aurait vu Sibylle jouer ses pièces, n’aurait sceu discerner si c’estoit elle ou lui-mĂŞme qui les touchoit. Il lui confie ses oeuvres et lui demande de n’en donner aucune Ă personne. C’est Ă HĂ©ricourt qu’il meurt brusquement d’apoplexie en 1667. La princesse le fait inhumer avec les plus grands honneurs, invitant tous ses amis de MontbĂ©liard, car sa bonne humeur l’avait fait aimer desgens, mĂŞme s’ils ne comprenaient pas son art…
Samedi 23 juillet, 16h
Eglise luthérienne d’Héricourt
1637-1641, 1645-1649 : Rome
Motets, Toccate, Canzoni et airs romains de :
Girolamo Frescobaldi (1583-1643)
Giacomo Carissimi (1605-1674)
Johann Jacob Froberger
Motets Apparuerunt apostolis et Alleluia Absorpta est mors
Ensemble Les Cyclopes
Soprano, ténor, basse, 2 violons et basse continue (orgue et clavecin)
Camille Poul, soprano
Fabien Hyon, ténor
Benoît Arnould, basse
Olivia Centurioni et Lathika Vithanage, violons
Lucile Boulanger, viole de gambe
Bibiane Lapointe, clavecin
Thierry Maeder, orgue positif
Benoît Colardelle, lumières
1637: au service de Ferdinand III, Froberger est envoyĂ© par l’empereur Ă Rome pour Ă©tudier avec Girolamo Frescobaldi (1583-1643), après bien entendu sa nĂ©cessaire conversion au catholicisme. Avec Frescobaldi il cultive l’art de la Toccata et la finesse du contrepoint. Fidèle Ă l’enseignement de son maĂ®tre il sera aussi un agent de la diffusion de sa musique: l’apparition d’oeuvres de Frescobaldi dans les manuscrits français et anglais suit ses voyages. Lors de son deuxième sĂ©jour, après la mort de Frescobaldi, il travaille avec Athanasius Kircher. SurnommĂ© le “maĂ®tre des cent savoirs”, ce jĂ©suite, professeur au Collegium Germanicum est l’auteur de “Musurgia universalis” paru en 1650 qui sera une rĂ©fĂ©rence sur l’esthĂ©tique musicale pendant toute la pĂ©riode baroque. C’est dans cet ouvrage qu’est pour la première fois dĂ©fini, certainement grâce Ă la collaboration de Froberger le stylus fantasticus. C’est aussi dans cet ouvrage qu’est Ă©ditĂ©e pour la seule fois de sa vie une oeuvre de Froberger, la fantaisie ut-rĂ©-mi-fa-sol-la. Ă€ Rome, Froberger est aussi en contact avec Giacomo Carissimi, maĂ®tre de chapelle de l’église Saint-Apollinaire qui appartenait au Collegium Germanicum. C’est probablement dans ce contexte qu’il composera les deux motets Apparuerunt apostolis et Alleluia Absorpta est mors, les seules oeuvres non destinĂ©es au clavier qui nous soient parvenues
Samedi 23 juillet, 21h
Temple Saint-Jean de Belfort
Abendmusiken Ă Hambourg
Froberger et Weckmann
Sonates Ă 5 :
Matthias Weckmann (1616-1674)
Marco Antonio Ferro (? -1662),
Pièces de clavier de Matthias Weckman et de Johann Jacob Froberger extraites du manuscrit de la
Singakademie et du manuscrit Hintze
Ensemble Les Cyclopes
Frithjof Smith, cornettino
Olivia Centurioni, violon
Stefan Legée, saqueboute
Jérémie Papasergio, dulciane
Bibiane Lapointe, clavecin
Thierry Maeder, orgue
Benoît Colardelle, lumières
Pendant l’hiver 1649, Ferdinand III envoie Johann Jacob Froberger à Dresde pour remettre une lettre au Prince Electeur Jean-Georges I de Saxe. A cette occasion l’organiste de l’empereur joue entre autres 6 toccatas, 8 capricci, 2 ricercare et 2 suites, toutes dans un livre soigneusement relié et copiées de sa main, qu’il remet alors au Prince-Electeur, lequel lui offre une chaîne en or. Aussitôt Froberger s’enquiert auprès du prince de la présence d’un certain Weckman, déjà célèbre à la Cour impériale et dont il souhaite faire la connaissance. Matthias Weckmann (1616-1674) se trouvait juste derrière eux. Le prince lui frappe l’épaule en disant “voilà mon Mathias”. Weckman se lance ensuite au clavecin dans une improvisation de près d’une demi-heure sur un thème emprunté à Froberger, à l’admiration de toute la Cour et de Froberger lui-même. Cette rencontre sera l’origine d’une longue et fidèle correspondance. Cette correspondance s’est poursuivie lorsque Weckman, organiste à Hambourg fonde le Collegium Musicum qui lui permet de présenter le meilleur de la musique de son temps. Nul doute que les fructueux échanges entre Froberger et Weckman ont contribué à construire le style des musiciens d’Allemagne du nord et à y introduire l’influence de Frescobaldi, des clavecinistes français et le stylus fantasticus. Plusieurs manuscrits importants originaires de Hambourg en témoignent
Dimanche 31 juillet, 16h
Grand salon de l’Hôtel de Ville de Lure
Dresde 1649
La joute musicale de Froberger et Weckmann
Oeuvres de Matthias Weckmann, LĂ©opold Weiss, Nikolaus Bruhns, extraits du “Hintze Manuscript” offert Ă Weckmann par Froberger (Froberger, Kerll, De la Barre…)
Jean-Luc Ho, clavicorde à pédalier
Fait par Emile Jobin, 2012, d’après les modèles germaniques
programme en création (commande du festival)
En 1649 le Prince Ă©lecteur de Saxe provoque Ă Dresde une joute musicale entre deux grands musiciens de claviers : Johann Jakob Froberger et Matthias Weckmann. Une correspondance suivie ainsi que l’Ă©change de manuscrits musicaux attestent qu’une forte amitiĂ© les a ensuite rĂ©unis. Cousin du luth et du clavecin, le clavicorde est l’instrument de l’expression et de l’intimitĂ© par excellence, celui de la mĂ©ditation et du dĂ©veloppement des affects, pliĂ©s au caractère de la danse. C’est aussi le compagnon de travail des compositeurs; celui des polyphonies savantes: du ricercar oĂą l’on entrevoit un miroir idĂ©alisĂ© du monde. DotĂ© de deux claviers manuels et d’une pĂ©dale avec 16′ il s’approprie avec plĂ©nitude les effets spectaculaires de l’orgue propres au style fantastique et au traitement du choral luthĂ©rien. Ne s’impose-t-il pas au milieu du XVIIe siècle comme l’instrument Ă clavier le plus riche et le plus polyvalent ?
TOUTES LES INFOS sur le site du Festival Musique et MĂ©moire 2016, en Haute-SaĂ´ne, Vosges du sud, du 15 au 31 juillet 2016Â