LILLE. Les 6, 7 nov 2019. ONL, JC Casadesus. CHOSTAKOVITCH : symph n°1. LâOrchestre National de Lille et Jean-Claude Casadesus nous offrent dans ce programme riche en contraste deux tempĂ©raments toalement opposĂ©s : la simplicitĂ© solaire dâun Mendelssohn fauchĂ© trop tĂŽt (1845), et la sensibilitĂ© plus ambivalente du jeune Chostakovitch de 1926, inspirĂ© par une ironie de plus en plus caustique voire grinçante. Et pour dĂ©buter la frĂ©nĂ©sie sanguine et mĂ©diterranĂ©enne dâun autre jeune compositeur fougueux, Hector Berlioz Ă lâĂ©poque de son Carnaval Romain (ouverture) : en rĂ©alitĂ©, la partition du Romantique français datĂ©e de 1844, est une ouverture alternative Ă son opĂ©ra (maltraitĂ©) Benvenuto Cellini, comĂ©die shakespearienne dâune exceptionnelle viitalitĂ©. Berlioz y recycle en particulier le duo Cellini et Teresa (Vous que jâaime plus que ma vie), confrontĂ© au grand chĆur collectif du Carnaval proprement dit.
Dâune vitalitĂ© inĂ©dite dans lâĆuvre de Dmitri Chostakovitch, son opus symphonique n°1 a certes ce goĂ»t du sarcasme et de la terreur rentrĂ©e, mais Ă©blouit surtout par sa « joie de vivre », une ivresse sincĂšre et dĂ©sinvolte que ne connaissait pas de la part du compositeur qui manie comme personne le double langage. JC Casadesus aborde la partition créée Ă Leningrad en mai 1926 avec lâardeur et la prĂ©cision qui sied Ă une exceptionnelle versatilitĂ©, servi par une orchestration habile et raffinĂ©e ; le jeune compositeur encore Ă©lĂšve du Conservatoire (19 ans) nâhĂ©site pas Ă maintenir ses options de composition, contre lâavis dâun Glazounov pltuĂŽt rĂ©servĂ© sur la sonoritĂ© de certains passages⊠DĂ©jĂ lâhumour apparent du premier mouvement (Allegro) sonne ambigu ; dâautant que le scherzo (Allegro ou 2Ăš mouvement) prĂ©cise cette ironie encore vacillante au dĂ©but⊠qui soustend et porte la maturitĂ© du Finale dont le caractĂšre sombre voire amer rĂ©vĂšle la vraie personnalitĂ© de Chostakovich : plus inquiĂšte et analytique que bavarde ; sauvage et hypersensible ; consciente malgrĂ© elle, des terreurs qui menacent dans lâombre proche.
Le programme du concert comprend Ă©galement le sublime Concerto pour violon n°2 de Mendelssohn, sommet de romantisme lumineux, intense, condensĂ©, lui aussi sans effusion gratuite. Avec le violoniste albanais Tedi Papavrami. Lâopus 64 est souvent le sujet dâun malentendu, permis par lâapparente simplicitĂ© brillante de son Ă©criture ; rien de tel ici tant Mendelssohn y reste comme Mozart, dâune Ă©conomie qui signifie non virtuositĂ© mais sincĂ©ritĂ© et vĂ©ritĂ©. AmorcĂ©e dĂšs 1838, achevĂ©e en 1844, le Concerto est créé Ă Leipzig en mars 1845⊠quelques mois plus tard, Felix Mendelssohn sâĂ©teignait Ă lâĂąge de 36 ans.
________________________________________________________________________________________________
Mercredi 6 & jeudi 7 novembre 20h
Lille â Auditorium du Nouveau SiĂšcle
Voyage romantique
Berlioz
Le Carnaval romain, ouverture
Mendelssohn
Concerto pour violon en mi mineur
Chostakovitch
Symphonie n°1
ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE  –  Direction : Jean-Claude Casadesus  -  âšViolon : Tedi Papavrami
________________________________________________________________________________________________
https://www.onlille.com/saison_19-20/concert/voyage-romantique/
En région
Pas de billetterie O.N.L / billetterie extérieure
Soissons CitĂ© de la Musique et de la Danse â Vendredi 8 novembre 20h
Infos et réservations : 03 23 59 83 86
Anzin Théùtre â Samedi 9 novembre 20h
Infos et réservations : 03 27 38 01 10
PrĂ©sentation du programme par l’Orchestre National de Lille : “Immense musicien et remarquable homme de lettres, le violoniste albanais Tedi Papavrami possĂšde un parcours artistique hors du commun. Son archet virtuose, Ă la fois pur et lyrique, sera lâinstrument idĂ©al pour enchanter les emportements romantiques et la féérie bondissante du splendide Concerto pour violon n°2 de Mendelssohn. Créée en 1926, la Symphonie n°1 est lâune des Ćuvres les plus joyeuses de Chostakovitch. Bien sĂ»r, on y retrouve le goĂ»t du sarcasme, les brusques changements dâhumeur et le romantisme noir du compositeur russe. Mais la symphonie trace Ă©galement une montĂ©e en puissance, magistralement conduite par Jean-Claude Casadesus.”
“Romantic journey
The remarkable Tedi Papavrami enchants Mendelssohnâs splendid Violin Concerto No. 2 in E min. Premiered in 1926, Symphony No. 1 is one of Shostakovichâs most jubilant works, building to a powerful ending, all under the baton of Jean-Claude Casadesus.”