CD, critique. MOZART & contemporaries. VĂkingur Ă“lafsson, piano. Suite sous le feu d’une digitalitĂ© sensible, de l’émergence du chant de l’enfance, cette tendresse lumineuse dont Mozart a le secret (jaillissant comme un filon intact du Rondo K 494). La valeur de ce programme tient Ă ce jeu Ă©tonnant oĂą les contrastes naissent d’une palette Ă©blouissante de compositeurs contemporains de Wolfgang « contemporaries » : CPE Bach, Galuppi et Cimarosa principalement, ce dernier dans une gravitĂ© sincère insoupçonnĂ©e et ainsi rĂ©vĂ©lĂ©e…) dont la grâce en partage sait renouveler de façon inventive la forme de la sonate classique ; revitalisant toujours le discours dans le style galant ; oĂą quand tout a Ă©tĂ© dit, ne reste que le silence pour conclusion. Dans cette arène vive, crĂ©pitante, se distingue le feu parfois Ă©ruptif et crĂ©pitant des CPE Bach (Ă©lectricitĂ© du Rondo H290) ou Cimarosa (pâleur inquiète de la Sonate n°42 / dans l’arrangement d’Olafson dont la couleur indique ce gouffre mozartien partagĂ©). Tout semble prĂ©parer Ă la parole sans concession, d’un dĂ©pouillement bouleversant d’un Mozart de fait au centre du programme, touchĂ©, frappĂ©, irradiĂ©, transcendĂ© (pudeur et solitude de la Fantaisie K397, perle de la collection, enchaĂ®nĂ© sans autre transition avec la joie miraculĂ©e du Rondo K485). Ainsi se rĂ©alise la libertĂ© de l’interprète qui sĂ©lectionne et agence en un pĂ©riple saisissant chaque sĂ©quence. Mozart s’affirme le plus complet, le plus direct : Ă©loquence jaillissante de la Petite Gigue (K 574) Ă laquelle l’interprète fait correspondre l’enchantement intime de la Sonate K 545… Haydn, ne dĂ©mĂ©rite en rien : sa Sonate n°47 a la gravitĂ© et l’élĂ©gance de Mozart et sous les doigts directs du pianiste, elle affirme une franchise crĂ©pitante douĂ©e d’un humour articulĂ© et vivace. Tandis que la K 457 Ă©blouit par sa tendresse clairvoyante d’une infinie et grave douceur (adagio)…
Parsemé d’éclairs et de traits d’une tendresse grave, le recueil établit un parcours d’une saisissante sincérité, joué avec une passion nuancée au dosages délectables (dont la gravité joué comme une finesse noire ainsi que tend à le suggérer la plume noire que tient l’interprète sur la cover de ce cd ciselé). Confirmant l’intelligence sensible du pianiste, désormais pilier de l’écurie DG / Deutsche Grammophon (avec Daniil Trifonov). Incontournable.
_______________________________________________________
CD, critique. MOZART & contemporaries. VĂkingur Ă“lafsson, piano (1 cd Deutsche Grammophon) – enregistrĂ© en avril 2021, Reykjavik- CLIC de CLASSIQUENEWS automne 2021.
AUTRES CD de Vikingur OLAFSSON critiqués sur CLASSIQUENEWS :
CD, compte rendu critique. PHILIP GLASS : Pianos works, oeuvres pour piano. Vikingur Ă“lafson, piano (1 cd Deutsche Grammophon). Le feu dans le GLASS… Quasiment 1h20 de bonheur musical, en un temps recomposĂ©, dans ce flux qui se joue des rythmes et des ruptures harmoniques propre Ă crĂ©er cette temporalitĂ© hypnotique dont Glass sait nous rĂ©galer depuis près de 50 ans… L’islandais Vikingur Olafsson a sĂ©lectionnĂ© un cycle d’Études, extraites des deux Recueils Ă©ditĂ©s et validĂ©s par le compositeur au minimaliste richement suggestif. Pour les 80 ans de Philip Glass, le pianiste Olafsson, diplĂ´mĂ© de la Juilliard School de New York, vĂ©ritable icĂ´ne de la modernitĂ© en Islande, crĂ©ateur de bon nombre de nouvelles Ĺ“uvres, fondateur …
CD Ă©vĂ©nement, annonce. VĂŤKINGUR Ă“LAFSSON : Rameau / Debussy (1 cd DG Deutsche Grammophon). Dans son dĂ©jĂ 3è album chez DG Deutsche Grammophon, l’islandais virtuose Vikingur Olafsson souligne la parentĂ© filigranĂ©e entre Rameau et Debussy, une fraternitĂ© musicale voire un lien d’interchangeabilité… Leur « entente » magique Ă©tait avĂ©rĂ©e : Debussy Ă la suite de Saint-SaĂ«ns ou FĂ©tis (au XIXè) trouvant chez le Baroque, cet esprit français intact et pur, bienvenu dans le contexte franco français et antiallemand au dĂ©but du XXè. Rameau et ses suaves arabesques, aussi dĂ©coratives qu’intellectuelles comblait le goĂ»t alors le si difficile Monsieur croche alias Debussy. Comme le visuel l’indique, Olafsson joue Debussy comme s’il en peignait l’art des harmonies diffuses, colorĂ©es, entrelacĂ©es…