TĂ©lĂ©, Brava. 5 opĂ©ras majeurs, les 18,19,20 et 21 juin 2015. En juin pour la FĂŞte de la musique, la chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision dĂ©diĂ©e au monde du classique renforce sa programmation lyrique et propose jusqu’au 21 juin, plusieurs productions d’opĂ©ras absolument incontournables, certaines Ă©tant devenues des productions de rĂ©fĂ©rence grâce Ă la cohĂ©rence des chanteurs, la pertinence des mises en scène, la tension et la justesse qui s’en dĂ©gagent… Voici donc 5 productions Ă ne pas manquer sur BRAVA : La Traviata de Verdi (avec RenĂ© Fleming et Joseph Calleja, le 18 juin Ă 21h), La Petite Renarde rusĂ©e de Janacek (dans la sublime mise en scène d’AndrĂ© Engel Ă l’OpĂ©ra Bastille en 2008 dĂ©jĂ (le 19 juin Ă 21h), Aida de Verdi (le 20 juin, 13h50), Tosca de Puccini avec Daniela Dessi et son Ă©poux Ă la ville, le tĂ©nor Fabio Armiliato en Mario, sans omettre le lĂ©gendaire Scarpia de Riggero Raimondi (le 20 juin Ă 21h, Madrid 2004), enfin pas de rituel lyrique sans la grâce humaine de Mozart : Les Noces de Figaro, dimanche 21 juin 2015 Ă 14h (OpĂ©ra d’Amsterdam en 2006 avec la Susanna de Daniele de Niese…). Consultez le site de BRAVA HD pour consulter l’ensemble de la diffusion lyrique de juin 2015.
Jeudi 18 juin 2015, Ă 21h00
Verdi – La traviata
Sous la direction d’Antonio Pappano, directeur artistique du Royal opĂ©ra housse de Covent garden, deux stars du chant international font la qualité de cette production londonienne : RenĂ©e Fleming et Joseph Calleja; soprano irradiĂ©e par l’amour pur et tĂ©nor portĂ© par sa vaillance amoureuse, brillent dans ce classique indĂ©modable de l’opĂ©ra romantique italien. « La Traviata » raconte l’histoire du roman « La Dame aux camĂ©lias » d’Alexandre Dumas fils. Avec ses dĂ©cors riches, la mise en scène de Richard Eyre reprĂ©sente l’hĂ©donisme du beau monde parisien. Lhypocrisie sociale surtour tpujours insensible Ă la souffrance individuelle et au sacrifice auquel doit se soumettre inexcusable courtisane au nom de la morale bourgeoise.
Car sur un plan plus profond se trouve l’amour tragique d’Alfredo pour la courtisane Violetta, et leur tentative vouĂ©e Ă l’échec : leur union scandaleuse dĂ©fie normes rĂ©gnantes et biensĂ©ances. La musique de Verdi souligne les scènes dramatiques avec des mĂ©lodies magnifiques. Le premier acte est un hymne Ă la vie hĂ©doniste, avec comme cerise sur le gâteau le fameuse aria « Ah fors’è lui che l’anima » (Brindisi : hymne enivrĂ© aux plaisirs et Ă Â l’oubli ). Dans le deuxième acte, le père d’Alfredo, en père la morale, venu interrompre la liaison scandaleuse, dĂ©couvre, dans une confrontation intense, que l’amour de Violetta est noble et sincère (la vĂ©ritĂ© des sentiments amoureux contre l’inhumanitĂ© sociale). La scène bruyante de jeux d’argent qui suit, plein de danseuses, n’offre qu’une brève distraction de la tragĂ©die, et prĂ©pare le public au moment suprĂŞme : les retrouvailles dĂ©chirantes d’Alfredo et Violetta ; la courtisane qui a du abandonner son jeune fiancĂ© le retrouve Ă Paris mais dans un tableau d’humiliation. .. Au III, alors quil la retrouve mourante (dans le roman de Dumas la courtisane meurt Ă 17 ans), Alfredo dĂ©couvre trop tard que le sacrifice de Violetta Ă©tait motivĂ© par des pressions sociales selon le voeu de Germont père. La distribution, l’histoire et la mise en scène accentuent la magie de cet opĂ©ra moderne, à la fois sentimental et aussi surtout satirique. Verdi vivant maritalement avec une femme divorcĂ©e (la cantatrice Giuseppina Sttepponi eut Ă subir la stupiditĂ© de la sociĂ©tĂ© contemporaine choquĂ©e alors de constater cette union non validĂ©e par un mariage). EnregistrĂ© en 2009 Ă Londres, Royal Opera House. LIRE aussi notre dossier La Traviata de Verdi.
Chef d’orchestre : Antonio Pappano
Solistes : Renée Fleming (Violetta Valéry), Monika-Evelin Liiv (Flora Bervoix), Kostas Smoriginas (Le marquis d’Obigny), Eddie Wade (Le baron Douphol), Richard Wiegold (Le docteur Grenvil), Haoyin Xue (Gastone, le vicomte de Letorières), Joseph Calleja (Alfredo Germont), Sarah Pring (Annina), Neil Gillespie (Giuseppe), Thomas Hampson (Giorgio Germont), Charbel Mattar (Un commissionnaire), Jonathan Coad (Un domestique)
Orchestre : Orchestre de la Royal Opera House
Chœur : Chœur de la Royal Opera House
Producteur : Misjel Vermeiren
Lieu : Royal Opera House, Londres, 2009

Vendredi 19 juin 2015, 21h
Janácek – La Petite Renarde rusée
Leos Janácek a dĂ©crit lui mĂŞme son Ĺ“uvre « La Petite Renarde rusĂ©e » tel « un opĂ©ra comique avec une fin malheureuse ». LĂ©gère certes et d’une transparence absolue dans son orchestration mais tragique par son sujet au souffle mĂŞme universel car en exprimant le destin de l’animal Ă travers les saisons c’est le cycle de la vie lui mĂŞme dans son recommencement miraculeux et aussi dans la gravitĂ© de son unicitĂ© que la partition touche par sa richesse et par sa justesse. L’œuvre contemple la fugacitĂ© de la vie humaine Ă travers le regard d’une renarde. Il s’agit d’une histoire profondĂ©ment poĂ©tique, accompagnĂ©e de belle musique bouleversante, orchestrĂ©e de façon superbe. « Sa musique est simplement extrĂŞmement touchante, » prĂ©cise le metteur en scène AndrĂ© Engel, qui, avec une distribution extraordinaire, a rĂ©alisĂ© une nouvelle production de cette Ĺ“uvre fascinante pour l’OpĂ©ra national de Paris. L’enregistrement prouve de façon convaincante que les contes de fĂ©es ne sont pas seulement destinĂ©s aux enfants et que les fables quand elles sont justes, offrent les vĂ©ritĂ©s les plus profondes… et les plus bouleversantes. EnregistrĂ© en 2008 Ă l’OpĂ©ra Bastille. Impulsif rĂ©formateur, mais surtout pionnier lyrique car inventeur de l’opĂ©ra national Tchèque Ă l’heure oĂą la fin de l’Empire austrohongrois avait pĂ©riclité… et permettait l’essor des nationalismes culturels. Leos Janacek (1854-1928) gagne dans ce livre un superbe portrait sous forme d’inventaire; inventaire de ses opĂ©ras qui sont tous remarquablement prĂ©sentĂ©s, de façon chronologique… de Jenufa Ă l’Affaire Makropoulos, de Sarka Ă Katia Kabanova, de la Maison des Morts Ă La petite renarde rusĂ©e… C’est un compositeur poète (librettiste de tous ses opĂ©ras), amoureux de langue (notant le parlĂ©, les mĂ©lodies populaires…), des femmes surtout car se dessine aussi en filigrane, de non moins captivants portraits fĂ©minin dont les noms Katia, Jenufa, Emilia sans omettre la petite renarde, tĂ©moignent d’une passion personnelle totalement singulière. Si Janacek s’écarte très vite de l’establishment germanique, il fera de mĂŞme avec le grand frère russe, proche tout d’abord, distanciĂ© ensuite. En rĂ©inventant l’opĂ©ra au XXè siècle, Janacek produit plusieurs ouvrages majeurs autant par le souffle de leur Ă©criture orchestrale que la fine psychologie qui se dĂ©tache de ses hĂ©roĂŻnes.
Chef d’orchestre : Dennis Russell Davies
Solistes : Elena Tsallagova (La Petite Renarde), Jukka Rasilainen (Le Forestier), Michele Lagrange (Sa Femme / Le Hibou), Hannah Esther Minutillo (Le Renard), David Kuebler (Le Maître d’école), Roland Bracht (Le Curé), Paul Gay (Harasta)
Orchestre : Orchestre de l’OpĂ©ra national de Paris
Chœurs : Maîtrise des Hauts-de-Seine, Chœur de l’Opéra national de Paris
Lieu : Opéra Bastille, Paris, 2008

Samedi 20 juin, 13h59
Verdi – AĂŻda
« AĂŻda » est peut-ĂŞtre l’opĂ©ra le plus populaire de Giuseppe Verdi. Le Teatro Regio de Parme prĂ©sente une production spectaculaire (2012) de ce classique intemporel ayant pour cadre l’Egypte antique, celle des Pharaons. En bĂ©nĂ©ficiant du concours de l’Égyptologue Mariette pour l’Ă©laboration du livret, Verdi met en musique un opĂ©ra historique Ă©tonnement fidèle Ă la rĂ©alitĂ© historique trouvant dans la musique les accents et mĂ©lodies justes propice Ă une Ă©vocation extrĂŞmement vraisemblable de l’Ă©popĂ©e Ă©gyptienne. Le compositeur en fait surtout un drame intimiste et psychologique qui resserre son intrigue autour du trio amoureux Ă©minemment tragique : le gĂ©nĂ©ral Radamès dont est amoureuse en vain la fille de pharaon Amneris, car il aime plutĂ´t l’ennemi de l’Égypte, la belle esclave Ă©thiopienne Aida. Comme tous les amants maudits par la sociĂ©tĂ© dont ils provoquent les traditionnelles antagonismes (l’amour ne sera t il pas ainsi une arme politique), Aida / Radamès comme ailleurs RomĂ©o et Juliette et aussi Tristan un Isolde, sont vouĂ©s à la mort (et quelle mort) : agents trop sincères et finalement libres dans une sociĂ©tĂ© si cloisonnĂ©e et traditionaliste. De ce point de vue c’est bien le tableau final dans leur tombe souterraine (rĂ©fĂ©rences aux hypogĂ©es de la VallĂ©e des rois sur la rive thĂ©baine) qui est l’Ă©pisode le plus saisissant. Car tout en expirant et rĂ©alisant leur union pour l’Ă©ternitĂ©, les deux amants magnifiques laisse la fille du roi seule et demunie, d’une impuissant et Ă©ternelle tristesse. LIRE notre dossier Aida de Verdi
Chef d’orchestre : Antonio Fogliani
Solistes : Mariana Pentcheva (Amneris), Susanna Branchini (Aïda), Alberto Gazale (Amonasro), Walter Fraccaro (Radamès), George Andguladze (Ramphis), Carlo Malinverno (Le roi d’Egypte), Yu Guanqun (La grande prêtresse), Cosimo Vassallo (Un messager)
Orchestre : Orchestre du Teatro Regio de Parme
Chœur: Chœur du Teatro Regio de Parme
Lieu : Teatro Regio, Parme, 2012

Samedi 20 juin, 20h59
Puccini – Tosca
Daniela Dessì interprète le rôle principal dans cette nouvelle production de ce mélodrame ardent de Puccini sur le désir, la trahison et la vengeance. Cette production intense a été enregistrée en 2004 au Teatro Real. C’est une nouvelle production de la metteuse en scène Nuria Espert –internationalement acclamée – pour le Teatro Real de Madrid, au style très intense, classique et dramatique. L’éclairage de Vinicio Cheli intensifie l’atmosphère d’une performance qui deviendra une référence pour les productions du XXIe siècle. Basé sur la pièce de théâtre « La Tosca » de Victorien Sardou, jouée pour la première fois au Teatro Costanzi de Rome le 14 janvier 1900. Livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa. LIRE notre dossier Tosca de Puccini
Chef d’orchestre : Maurizio Benini
Solistes : Daniela Dessi (Floria Tosca), Fabio Armiliato (Mario Cavaradossi), Ruggero Raimondi (Le baron Scarpia), Marco Spotti (Cesare Angelotti), Miguel Sola (Le sacristain), Emilio Sanchez (Spoletta), Josep Miquel Ribot (Sciarrone), Francisco Santiago (Un geĂ´lier), Eliana Bayon (Un berger)
Orchestre : Orchestre du Teatro Real
Lieu : Teatro Real de Madrid, 2004

Dimanche 21 juin, 14h
Mozart – Le nozze di Figaro
Il est important de suivre le fil de ce labyrinthe des coeurs et de savoir qui est amoureux de qui dans « Le nozze di Figaro » de Mozart. Susanna et Figaro s’aiment et ont dĂ©cidĂ© de se marier, mais ce n’est pas tout. Le Comte lui aussi est amoureux de Susanna, tandis que le page Cherubino s’intĂ©resse Ă la comtesse. La comtesse, Ă son tour, veut raviver son mariage avec le Comte. Figaro, quant Ă lui, a aussi plusieurs amantes : la bonne Marcellina exige que Figaro se marie avec elle s’il ne rembourse pas ses dettes. Au milieu de toutes ces intrigues et ces tribulations se trouve l’amour indestructible entre Figaro et Susanna. EnregistrĂ© au Muziektheater d’Amsterdam en 2006. LIRE notre prĂ©sentation de l’opĂ©ra de Mozart : Les Noces de Figaro, 1786
Chef d’orchestre : Ingo Metzmacher
Solistes : Garry Magee (Le comte Almaviva), Cellia Costea (La comtesse Almaviva), Danielle de Niese (Susanna), Luca Pisaroni (Figaro), Maite Beaumont (Cherubino), Charlotte Margiono (Marcellina), Mario Luperi (Bartolo), Marcel Reijans (Basilio)
Orchestre : Orchestre de chambre néerlandais
Chœur: Chœur de l’Opéra néerlandais
Producteur : Misjel Vermeiren
Lieu : Muziektheater, Amsterdam, 2006