mardi 29 avril 2025

Stefano Landi: Il Sant’Alessio, 1632 Mezzo, Dimanche 18 mai 2008 à 20h30

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Stefano Landi
Sant’Alessio
, 1632


Mezzo
Dimanche 18 mai 2008 à 20h30

Opéra (2007, 2h20) ; réalisation : François Roussillon
Chœur et Orchestre des Arts Florissants, La Maîtrise de Caen. Direction musicale William Christie. Mise en scène Benjamin Lazar. Avec : Philippe Jaroussky, contre-ténor- Sant’Alessio ; Max Emanuel Cencic, contre-ténor- Sposa ; Alain Buet, basse- Eufemiano …

Production événement présentée depuis octobre 2007 sur la scène baroque: l’opéra sacré du compositeur romain, Stefano Landi, auteur officiel à la Cour des Barberini est interprété par une distribution entièrement masculine, comme à l’époque, dont les deux contre-ténors vedettes, Philippe Jaroussky dans le rôle-titre, et Max-Emmanuel Cencic dans celui de son épouse (Sposa)… Dans la fosse, W. Christie et ses Arts Florissants officient… Notre avis: 12 années après l’avoir enregistré au disque (Erato), William Christie dirige sur scène Il Sant’Alessio, opéra sacré, créé en 1632 pour le milieu cultivé et mélomane de la Cour romaine des princes Barberini. La production qui engage des moyens visuels et scénographiques, offre au metteur en scène Benjamin Lazar, partisan de la restitution d’époque, (en cela fidèle à son maître Eugène Green), une opportunité de faire valoir les effets et les machineries de la Rome Baroque, à une époque où l’opéra étant né à Florence, connaît dans la ville éternelle, un nouvel essor. Articulation ciselé du chant, éclairages à la bougie, gestuelles et rhétorique corporelle proche des tableaux des peintres contemporains de Landi: Guerchin, Reni, Lanfranco et Poussin, le déploiement des corps dans les décors et les costumes ainsi reconstitués, est, en plus de la musique d’une sensualité agissante, l’autre argument fort de la réalisation. Les spectateurs de Sant’Alessio, en tournée d’octobre 2007 à février 2008, y ont retrouvé la magie lumineuse du Bourgeois Gentilhomme, précédente production baroque, d’après la comédie Ballet de Molière et de Lully (1670) que le même Benjamin Lazar avait mis en scène (mais avec Vincent Dumestre dans la fosse). Le sujet est une apologie du renoncement et de la vanité: Alexis, né prince, renonce aux plaisirs et aux richesses de ce monde, préfère vivre en ermite, puis revient dans le palais de sa famille, mais s’installe dans l’ignorance de tous, sous un escalier, jusqu’à sa mort: divine poésie de la simplicité et de l’humilité. Sublime exemple du renoncement et de la solitude.
La fascination vient tout autant de l’élément musical (grâce à l’orchestre splendide en teintes murmurées et pourtant opulentes des Arts Florissants), mais aussi vocal car ici règne en de savantes et capiteuses nuances pas moins de 8 timbres de haute-contres dont la proximité et en même temps la singularité font sens. Pour ce Sant’Alessio: aucune femme. Comme à l’époque. Philippe Jaroussky (Alessio, habité par son destin et sa vocation mystique), Max Emmanuel Cencic (Sposa, son épouse, en lamentation continuelle), Terry Wey (Roma/Religion)… : chaque homme, dans leur incarnation travestie, offrent de troublants portraits de la féminité comme de la ferveur active. Il faut encore citer dans cette peinture juste et captivante, l’Adraste du ténor Ryland Angel (qui porte bien son nom), comme la basse Alain Buet (le père d’Alessio), de bout en bout bouleversants. La captation filmique s’imposait d’elle-même: le résultat visuel est totalement réussi.

Illustration: Lubin Baugin, Saint-Jérôme méditant sur la mort (DR)

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