Solistes de Lyon Bernard Tétu
saison 2010 – 2011
Cantates du Prix de Rome
Hérold, Zimmerman, Berlioz, Fauré, Charpentier
Debussy, Max d’Ollone
Dutilleux…
Paris, Musée d’Orsay
Auditorium
Jeudi 21 octobre 2010 à 20h30
Choeur et solistes de Lyon
Noël Lee, piano
Bernard Tétu, direction
Les compositeurs lauréats du Prix de Rome furent de leur vivant célébrés, nouveaux héros de l’excellence musicale. Mais aujourd’hui a contrario, le goût officiel, et cet académisme poussiéreux, ont des relans de conservatisme: bon nombre de compositeurs obtenant le fameux Prix sont aujourd’hui tombés dans l’oubli et souvent leurs oeuvres présentées pour le Concours, jetées dans l’oubli.
Or si l’on examine les derniers lauréats tels Debussy ou Dutilleux (1938), force est de reconnaître que le Prix de Rome a rempli son office: distinguer les futurs champion de la modernité musicale.

Le programme présenté par Les Solistes de Lyon, en résonance avec l’exposition monographique dédiée au peintre académique qui se disait disciple d’Ingres,
Jean-Léon Gérôme, il reste en vérité élève de Gleyre- puis de Paul Delaroche-, promet d’être passionnant. 11 auteurs sont ici abordés, chacun détenteurs d’une manière particulière qui montre combien cet académisme recèle une diversité de talents et de sensibilités multiples. Art officiel et modernité composent une équation aux enjeux subtiles. Contrairement aux idées reçues, la Villa Medicis a contribué à l’éclosion des tempéraments fondateurs d’une modernité pour le XXè. Le programme commence au début du XIXè; il s’achève avec Dutilleux dans les années 1950… On voit bien que la réalité dépasse les oppositions simplistes et réductrices car tout n’est pas dans l’histoire musicale qu’une question esthétique symbolisée par la seule balance entre académisme bourgeois pompier et réactionnaire d’un côté; audace et révolution stylistique de l’autre. Les critères académiques illustrés par le Prix de Rome peuvent aussi encourager les nouveaux talents et susciter les travaux des futurs grands. En témoigne ce concert aux musiques rares et mésestimées, à torts.
Les cantates du Prix de Rome
Ferdinand Herold:
La Duchesse de la Vallière, extrait
J. Zimmerman:
Dabit benignitatem, pour 6 voix a cappella
Hector Berlioz:Sardanapale, extraits
Le Choeur d’ombres, extrait de Lelio ou le Retour à la vie
Le ballet des ombres
Ambroise Thomas
: Hermann et Ketty, extrait
Gabriel Fauré:
Cantique de Jean Racine
Gustave Charpentier:
Didon, extrait
La vie d’un poète, extrait
Claude Debussy
: L’enfant prodigue, extrait
Max D’Ollone:
Frédégonde, extrait
Henri Dutilleux:
L’anneau du Roi, extrait
Sonnets de Jean Cassou
Concert précédé d’une conférence par Cécile Raynaud sur l’académisme dans la musique à 18h30
Illustration: Jean Léon Gérôme: Pollice verso, 1872.
Académisme musique et peinture. Exposition Jean Léon Gérôme, du 19 octobre 2010 au 23 janvier 2011, Paris, Musée d’Orsay.Bernard Tétu (C.Ganet)