à partir du 17 novembre à 20h45
Sergiu Celibidache
Le Jardin, en trois parties
Réalisation : Serge Ioan Celibidache.
Documentaire en trois volets, 1996.
« Fais ce que tu aimes, fais ce qu’il te plaît« ,
disait le co directeur, avec Furtwängler, du Philharmonique de Berlin.
Mais l’homme est un indépendant, animé par un idéal musical qui le
distingue définitivement. « Je dois combattre la médiocrité, car le monde ne fait que cultiver la médiocrité » : Intransigeant et volontiers définitif,
distillant une exigeance supérieure à coups de sentences glaçantes et
ironiques, non dépourvues d’un sens de l’humour.
Le chef d’origine
roumaine, Celibidache, mort en 1996, est filmé au cours de ce docu en
trois parties, pendant les répétitions avec le Philharmonique de Munich
et dans le cadre de la classe de direction d’orchestre qu’il avait
fondé dans la capitale bavaroise. Pas de commentaire ni d’analyse sur
la carrière et le chef, mais une succession de documents d’archives
qui, dans la parole vivante, fine et affûtée, attestent d’une vision
personnelle et poétique de la musique.
Qu’est-ce qu’un tempo justo?
Pourquoi est-il important de percevoir chaque détail de l’orchestre
avant de choisir un tempo? Que nous apprend l’orchestre Brucknérien?
Le regard du Maestro sur ses jeunes apprentis chefs est incisif,
parfois violent, mais aussi tendre, capable d’esprit, de décontraction. Et qu’est ce qu’un point culminant ? Le sommet de la confrontation de deux directions contraires, le point culminant des contrastes.
Au cours des répétitions avec les musiciens du Philharmonique de Munich, le chef explicite ce qu’il entend par lenteur : la lenteur n’est qu’apparente. Un tempo mesuré permet de ciseler d’infimes nuances, il autorise la richesse que malheureusement le microphone affaiblit dans l’enregistrement final. « Le disque ne remplace pas la musique » : il enterre le son vivant. Ses Bruckner laissent s’ouvrir le gouffre profond et aussi la plénitude. A l’écoute des chants de la nature, capable de distinguer les trilles fantastiques d’un rossignol, le maestro paraît devant la caméra, observateur et analyste et aussi, en compagnie de moines tibétains avec lesquels il échange ses impressions sur les oiseaux…
L’alchimiste de la texture et des tempos mesurés se dévoile ici sans
maquillage. Trois documents essentiels pour comprendre le travail du
grand Celibidache sur la matière orchestrale. Incontournables.