vendredi 29 mars 2024

Semaine CHARLES GOUNOD : analyses, bio, récital, Zamora…

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gounod-dossier-annee-2018-dossier-concerts-gounod-festival-gounod-classiquenews-operas-recreations-actualites-gounod-2018France Musique : 11-17 juin 2018 : SEMAINE GOUNOD. Bicentenaire de la naissance de GOUNOD / Célébration année Charles Gounod 2018. Né le 17 juin 1818 à Paris, Charles Gounod est à l’honneur durant toute cette semaine sur France Musique. Au programme : émissions quotidiennes, concert en direct de l’Auditorium de la Maison de la Radio à Paris et retransmission de son opéra Le Tribut de Zamora, enregistré à Munich. La France se montre quant à elle pauvre en célébrations pertinentes, preuve que, encore et toujours, l’initiative concernant le regain d’intérêt pour notre patrimoine romantique français vient de l’étranger. LIRE aussi notre grand dossier CHARLES GOUNOD 2018

 

 

 

 

 

 

Programmation CHARLES GOUNOD 2018 sur FRANCE MUSIQUE :

 

 

 

Du lundi 11 au vendredi 15 juin 2018:

 

 

 

13h30 > 13h55 – Musicopolis / Charles Gounod à Paris en 1859
« Le succès de Faust ne fut pas éclatant ; il est cependant jusqu’ici ma plus grande réussite au théâtre… L’art dramatique est un art de portraitiste : il doit traduire des caractères comme un peintre reproduit un visage ou une attitude. », écrivait Charles Gounod dans ses mémoires*.
La partition de Gounod fut en effet accueillie sans enthousiasme, en avril 1859 lors de sa création au Théâtre lyrique, déroutant les habitudes des chanteurs, des critiques et du public.
Musicopolis revient sur le parcours du compositeur jusqu’à la création de Faust, « point culminant de l’oeuvre du compositeur » comme le soulignait Camille Saint-Saëns.  Pourtant c’est moins Faust que Roméo et Juliette qui demeure le sommet lyrique du compositeur sur plan dramatique et mélodique. (*Charles Gounod, Mémoires d’un artiste 2018)

 

 

 

14h > 16h – Arabesques par François-Xavier Szymczak (lire ici notre entretien portrait de François-Xavier Szymczak)
Maurice Ravel affirmait que « le véritable instaurateur de la mélodie en France a été Charles Gounod » (mais alors que dire de Berlioz ???) et, pour Gabriel Fauré, « trop de musiciens ne se doutent pas de ce que, par transmission, ils doivent à Gounod. Moi je sais ce que je lui dois, et je lui en garde une infinie reconnaissance, avec une ardente tendresse ».
A l’occasion du bicentenaire de Gounod, né le 17 juin 1818, Arabesques brosse en cinq émissions un portrait du compositeur romantique français qui continue d’enchanter, non seulement à travers ses pages les plus célèbres comme ses opéra Faust, Mireille ou Roméo et Juliette, mais également par sa musique sacrée ou ses symphonies.

 

 

 

 

 

 

Samedi 16 juin 2018 :
20h > 22h – Le concert de 20h / Hommage à Gounod, ouvertures et airs d’opéras. Extraits d’opéras de Gounod dont on fête le bicentenaire de la naissance en 2018.

Elsa Dreisig, soprano
Jodie Devos, soprano
Kate Aldrich, mezzo-soprano
Yosep Kang, ténor
Patrick Bolleire, basse
Olivier Latry, orgue
Orchestre national de France
Jesko Sirvend, direction

Direct vidéo sur francemusique.fr/concerts, en partenariat avec ARTE Concert.

 

 

 

 

 

 

gounod-dossier-annee-2018-dossier-concerts-gounod-festival-gounod-classiquenews-operas-recreations-actualites-gounod-2018Dimanche 17 juin 2018 :
20h > 23h30 – Dimanche à l’Opéra
Le Tribut de Zamora de Charles Gounod
Concert donné le 28 janvier 2018 au Prinzregententheater de Munich, Allemagne
Avec :
Jennifer Holloway, mezzo-soprano, Hermosa, la mère de Xaïma
Edgaras Montvidas, ténor, Manoël, fiancé de Xaïma
Tassis Christoyannis, baryton, Ben-Saïd, Envoyé du calife de Courdoue…

 

 

 

gounod-charles-portrait-par-classiquenews-gounod-2018-vignette-2018-dossier-gounod-2018-par-classiquenewsSURPRISE IBERIQUE / ORIENTALISTE… Opéra peu connu, ressuscité à Munich, Zamora souligne le génie dramatique du jeune Gounod encore sous l’emprise de Thomas et influencé par le sens dramatique et mélodique de Verdi. Après Cinq Mars (1877) et Polyeucte (1878), Gounod ambitionne un nouvel ouvrage d’envergure en 1881 : Le Tribut de Zamora. Le sujet exotique voire « pré-naturaliste » se passe au IXe siècle en Espagne ; teinté d’un orientalisme proche, – l’acte II déplace l’action dans « un site pittoresque sur les rives de l’Oued El Kédir devant Cordoue », l’opéra de Gounod – jusque là célèbre pour ses créations académiques « néoclassiques » (Le Médecin malgré lui et Cinq-Mars), son grand lyrisme amoureux et tragique (Faust et Roméo et Juliette) affirme alors un exceptionnel talent d’orchestrateur voire d’intense coloriste, aussi habile que les peintres pompiers et les orientalistes de la meilleure inspiration (Gérôme).
Zamora est un grand opéra français, style « péplum » ; à la noblesse de la fresque historicisante, Gounod ajoute une héroïne folle, délirante (l’Espagnole Hermosa) qui cependant retrouve la raison après moult rebondissements. Acclamé dès sa création, l’opéra tombe dans l’oubli, malgré des standards mélodiques devenus culte (l’hymne national « Debout ! Enfants de l’Ibérie »).

 

 

 

LA CRITIQUE DE CETTE PRODUCTION présentée à Munich Prinzregententheater, en janvier 2018. Il y eut déjà Cinq Mars, précédente résurrection munichoise de 2015, voici début 2018, l’ultime opéra de Gounod : le Tribut de Zamora. Pour autant fallait-il ressusciter un opus pompier et académique qui par certains aspects (livret, situation dramatique, écriture orchestrale…) cite davantage la peinture d’histoire, solennelle et grandiloquente, plutôt que l’expression subtile des sentiments intimistes ?
Pourtant comme un tableau raffiné de Gérôme, l’orientalisme parfois sirupeux mais vénéneux et lascif du IIè acte, à la fois ibérique et oriental, s’avère très efficace. La fièvre théâtrale, énergique et souvent déclamatoire du chef exacerbe les qualités naturelles de la partition qui a moins besoin d’être ainsi forcée, que de fasciner par sa finesse bien réelle. Comme s’il avait tout donné ici, Gounod n’écrira plus d’opéras pendant les 12 dernières années qui suivent jusqu’à sa mort. A l’écoute de la verve et du nerf de l’écriture française, orchestre et choeur bavarois se montrent à la hauteur du défi esthétique. Point faible mais de taille,, l’articulation du français : on ne comprend souvent pas ce que disent et chantent les solistes (Boris Pinkhasovich dans le rôle clé de Hadjar). Mention spéciale pour la folle qui devient sage de la soprano américaine Jennifer Holloway. Le Manoël du ténor lituanien, ardent, tendu Edgaras Montvidas défend sa partie avec relief (mais un français perfectible là encore). Figure diabolique, le Ben-Saïd de Tassis Christoyannis foudroie par sa vérité constante : la baryton est l’un des meilleurs de sa génération (on se souvient de son Don Giovanni à l’Opéra de Tours, à la fois fascinant et terrifiant). Reste la soprano Judith van Wanroij (Xaïma) toujours aussi fâché avec la caractétisation raffinée et le français articulé. Son chant est joli, lisse, sans aspérité ni enjeu dramatique. Dommage.

 

 

 

Le Tribut de Zamora.
Opéra en 4 actes, livret de Jules Brésil et Adolphe d’Ennery
Création à l’Opéra de Paris, le 1er avril 1881

Xaïma : Judith van Wanroij
Hermosa : Jennifer Holloway
Manoël : Edgaras Montvidas
Ben-Saïd : Tassis Christoyannis
Hadjar : Boris Pinkhasovich
Iglesia / Une esclave : Juliette Mars
L’Alcade Mayor / Le Cadi : Artavazd Sargsyan
Le Roi / Un soldat arabe : Jérôme Boutillier

Chœur de la Radio bavaroise
Orchestre de la Radio de Munich
Direction musicale : Hervé Niquet

Prinzregententheater, Munich, janvier 2018.

 

 

 

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