Richard Wagner
Tristan und Isolde
Mezzo
Dimanche 22 juin 2008 à 20h30
Le 14 juillet 2008 à 10h
Le 2 août 2008 à 20h30
Wagner (Glyndebourne 2007. 4h). Réalisation : Thomas Grimm. Avec Le London Philharmonic Orchestra et le Glyndebourne chorus dirigés par Jiri Belohlavek. Mise en scène : Nikolaus Lehnhoff. Avec Isolde : Nina Stemme ; Tristan : Robert Gambill ; Le roi Marke : René Pape.
Production événement du festival de Glyndebourne 2007 avec dans le rôle titre, Nina Stemme, « l’Isolde » actuelle dont le souflle, la féminité sensuelle et vénéneuse, maudite et irrépressible, s’imposent. La production doit beaucoup également à l’intelligence de trois complices, le metteur en scène Nikolaus Lehnhoff, le Roi Mark du superbe René Pape (son chant blessé est proche du lied: sa stature humaine, sa profondeur restent anthologiques), et dans la fosse, s’ingénie aussi, la tenue impeccable et très efficace de Belohlavek, auquel nous devons récemment une superbe surprise chez Deutsche Grammophon, Le Voyage de Monsieur Broucek…
Notre avis. La présente production a été créée à Glynebourne en 2003 et donc filmée lors de sa reprise dans les mêmes lieux, en 2007. En 2003, elle avait fait grand bruit car Wagner paraissait pour la première fois à l’affiche du Salzbourg britannique. Le vrai duo de choc reste Nina Stemme et … le Mark de René Pape. Même intelligence embrasée de ces deux âmes blessées, assoiffées, malheureuses, ivres… Les fans de la diva scandinave, sur les traces de Birgit Nilsson (autre étoile wagnérienne venue du grand nord) pourront la retrouver au disque avec le Tristan de… Placido Domingo sous la baguette de Pappano, Emi). Mais voir la chanteuse confirme sa tenue irréprochable, son physique qui donne chair et âme à un chant embrasé. On ne se souviendra pas du Tristan (terne) de Robert Gambill, ni du Kurwenal de Bo Skovhus, un rien affecté.
Assistant de Wieland Wagner à Bayreuth (dès 1962, et pour le même ouvrage), Nikolhaus Lehnhoff médite le minimalisme avec tact sans surenchère, faisant de l’oeuvre un opéra de chambre qui captive par sa magie en huit clos. Il en avait fait de même pour Parsifal et Lohengrin, à Baden Baden (sous la direction de Nagano. Deux autres productions que Mezzo a diffusé avant Tristan). Belohlavek tire les meilleurs couleurs du London Philharmonic Orchestra, accordant ce que Karajan espérait pour le drame musical, ce rapport idéal entre la fosse et le plateau, le chant et sa parure orchestrale. La prestation mérite de figurer aux côtés de la sublime production signée en février 2005, à Genève par Olivier Py, dirigé par Armin Jordan: inoubliable réalisation visuelle qui elle, envoûte jusqu’au poison.
Richard Wagner (1813-1883): Tristan und Isolde, Opéra en trois actes sur un livret du compositeur. Mise en scène, Nikolaus Lehnhoff ; Scénographie, Roland Aeschlimann ; Costumes, Andrea Schmidt-Futterer ; Lumières, Robin Carter. Tristan, Robert Gambill ; Isolde, Nina Stemme ; Brangäne, Katarina Karnéus ; Kurwenal, Bo Skovhus ; le Roi Marke, René Pape ; Melot, Stephen Gadd ; le jeune marin/ le berger, Timothy Robinson ; le pilote, Richard Mosley-Evans. London Philharmonic Orchestra. Jiri Belohlávek, direction. Lire aussi notre critique du dvd de Tristan und Isolde de Wagner paru chez opus arte
