Riccardo Chailly joue Beethoven. Gewandhaus LeipzigCoffret Decca. Concerts, Salle Pleyel à Paris, du 22 au 31 octobre 2011

Alors chef du Concertgebouw d’Amsterdam (1986-2004), Riccardo Chailly (né à Milan en 1953) avait pensé enregistrer les Symphonies Beethoveniennes en un cycle complet; il fallait attendre sa nomination à la tête du Gewandhaus de Leipzig en 2005 pour que le maestro, fort de la connivence établie avec les instrumentistes inspire enfin un projet aussi mûri qu’attendu: de 2006 à 2009, les musiciens enregistrent sur le vif cette nouvelle intégrale qui devrait compter dans l’histoire de la phalange germanique, l’une des plus anciennes d’Europe. Dès 1825, du vivant de Beeethoven, l’orchestre jouait en pionnier les 9 symphonies comme un cycle cohérent…

Tout est ici une question de bon tempo: Chailly, sur les traces de George Szell par exemple, régénère sa propre lecture des partitions par un examen scrupuleux des indications dynamiques. Il s’en suit une géographie rythmique retrouvée pour un cycle totalement refondé qui gagne en articulation, en vitalité contrastée, en fièvre dramatique. Si Beethoven avait souhaité composer d’autres opéras après Fidelio, peut-être aurait il orienté son écriture au diapason de ses symphonies les plus tardives. Chef et orchestre sont à la Salle Pleyel pour 2 week ends et 5 dates: du disque au concert, ils entendent défendre leur vision engagée au service d’un cycle essentiel dans l’histoire du symphonisme romantique.