Divine hirondelle
Interprètes d’une version discographique également éditée par Emi classics en 1996, les incandescents Alagna et Gheorghiu chantent devant la caméra dans ce film enregistré à New York, sur la scène du Metropolitan en janvier 2009. La mise en scène de Nicolas Joel et les décors d’Ezio Frigerio soignent le pan opérette viennoise au parfum délicieusement art déco et décadent de l’opéra que Puccini a écrit pour le Met. Comédie faussement badine dont la conclusion assez cynique fait le procès d’une liaison perdue d’avance en raison de l’écart d’âge entre les deux amoureux. La Gheorghiu, tout en caresse et velours vocaux, fait une Magda suave et sans âge, toute en finesse et raffinement évanescent, courtisane mûre néanmoins sujette à la passion naissante que lui inspire le jeune et fringuant Ruggero (Roberto Alagna au bel canto flottant parfois approximatif). Sa défaite et son renoncement final n’en ont que plus d’amertume glaçante. Un couperet sans illusion finit par interrompre l’idylle qui papillonnait entre l’Hirondelle (La Rondina) trop désabusé, et l’étudiant trop inconsistant… Le couple en contrepoint de Prunier et Lisette (Marius Brenciu et Lisette Oropesa) ne manque pas de chien: assez d’expression et de caractère pour rééquilibrer ce qui fait la gravité croissante des premiers amants. Dans la fosse, Marco Armiliato diversifie les couleurs, allège les accents d’un orchestre qui suit, pour notre bonheur, les enchantements émotionnels de cette Rondine-Gheorghiu au sommet de son art vocal et dramatique. Un must.
Puccini: La Rondine. Angela Gheorghiu (Magda), Roberto Alagna (Ruggero), Marius Brenciu (Prunier), Lisette Oropesa (Lisette), Samuel Ramey (Rambaldo). Metropolitan Opera Orchestra. Marco Armiliato, direction. Nicolas Joel, mise en scène.
Interprètes d’une version discographique également éditée par Emi classics en 1996, les incandescents Alagna et Gheorghiu chantent devant la caméra dans ce film enregistré à New York, sur la scène du Metropolitan en janvier 2009. La mise en scène de Nicolas Joel et les décors d’Ezio Frigerio soignent le pan opérette viennoise au parfum délicieusement art déco et décadent de l’opéra que Puccini a écrit pour le Met. Comédie faussement badine dont la conclusion assez cynique fait le procès d’une liaison perdue d’avance en raison de l’écart d’âge entre les deux amoureux. La Gheorghiu, tout en caresse et velours vocaux, fait une Magda suave et sans âge, toute en finesse et raffinement évanescent, courtisane mûre néanmoins sujette à la passion naissante que lui inspire le jeune et fringuant Ruggero (Roberto Alagna au bel canto flottant parfois approximatif). Sa défaite et son renoncement final n’en ont que plus d’amertume glaçante. Un couperet sans illusion finit par interrompre l’idylle qui papillonnait entre l’Hirondelle (La Rondina) trop désabusé, et l’étudiant trop inconsistant… Le couple en contrepoint de Prunier et Lisette (Marius Brenciu et Lisette Oropesa) ne manque pas de chien: assez d’expression et de caractère pour rééquilibrer ce qui fait la gravité croissante des premiers amants. Dans la fosse, Marco Armiliato diversifie les couleurs, allège les accents d’un orchestre qui suit, pour notre bonheur, les enchantements émotionnels de cette Rondine-Gheorghiu au sommet de son art vocal et dramatique. Un must.
Puccini: La Rondine. Angela Gheorghiu (Magda), Roberto Alagna (Ruggero), Marius Brenciu (Prunier), Lisette Oropesa (Lisette), Samuel Ramey (Rambaldo). Metropolitan Opera Orchestra. Marco Armiliato, direction. Nicolas Joel, mise en scène.