mardi 6 mai 2025

Orchestre Philharmonique de Nice. Sonia Wieder-Atherton Nice, Opéra. Les 6 et 7 février 2009

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Orchestre philharmonique de Nice
Saison 2008 – 2009

Marco Guidarini
Direction artistique

Nice, Opéra
Samedi 6 février 2009 à 20h
Dimanche 7 février 2009 à 16h

Ligeti: Lontano
Chostakovitch: Concerto pour violoncelle n°2, opus 126
Schumann: Symphonie n°4 opus 120

Sonia Wieder Atherton, violoncelle
Günter Neuhold, direction


Sonia Wieder Atherton, violoncelle royal

Formée entre Paris et Moscou, Sonia Wieder Atherton (née en 1961 à San Francisco, Californie) incarne une manière d’éclectisme synthétique qui brille par sa richesse stylistique et sa profondeur musicale. Interprète exigeante et généreuse des répertoires baroques, classiques, romantiques et tout autant contemporains, la violoncelliste se nourrit aussi de diverses cultures, juives, orientales et méditerranéennes. Premiers cours de piano, puis formation initiale à New York.
L’instrumentiste, élève à Paris, de Maurice Gendron, inspirée et portée par la magie et la nécessité intérieure quand elle écoute Oïstrakh ou Piatigorski…, rejoint le Conservatoire Tchaïkovski de Moscou pour suivre la classe de Natalia Chakhovskaïa. A l’école russe, Sonia poursuit le travail amorcé en France. Apprentissage progressif et discipline de fer, à la soviétique, qui fusionne corps et cordes. C’est un engagement physique, qui cisèle le rapport d’une note à l’autre, interroge la question du phrasé et du legato, le sens profond de la musique, l’artiste approfondit son rapport au texte. Confrontée à la dureté d’une existence difficile, qui découvre le courage des russes, la jeune femme insuffle à son jeu une nouvelle mesure humaine. Force d’un silence, impact de la parole, ampleur de la note… tout résonne désormais en elle et donne à son regard sur les oeuvres, un éclairage investi et vécu, comme le sont les Sonates de Haydn ou les Partitas de Bach, sous les doigts de la pianiste Zhu Xiao Mei. Tout le poids de l’expérience, la trame indicible du sentiment colorent à présent un geste interprétatif jamais neutre, exécutif ni superficiel.
La violoncelliste a vu son parcours intense et atypique couronnée en 1986, quand à 25 ans, elle est lauréate du Concours de violoncelle Mitslav Rostropovitch.
Sonia Wieder-Atherton aime la liberté interprétative que rend possible la relation neuve avec une partition nouvelle, dans le feu dialogué, partagé avec l’auteur. Dédicataire des oeuvres conçues par Henri Dutilleux, Georges Aperghis, Pascal Dusapin, Betsy Jolas ou Ivan Fedele, Sonia W. Atherton se sent proche aussi de Wolfgang Rhim.


Concerto existentiel

Créé le 25 septembre 1966 à Moscou par Rostropovitch, le Concerto n°2 de Dmitri Chostakovitch est la dernière oeuvre concertante du compositeur sexagénaire. Tension, recueillement, intensité muette mais d’un humanisme personnel, la partition semble recueillir tout le drame d’une vie écrasé. C’est un chant de douleur, digne et nostalgique qui au delà des conflits exprimés, parle d’humanité et de grandeur. Au Largo initial, traversé de climats troubles, ambivalents, typiques de Chostakovitch, répondent les deux mouvements suivants, notés allegrettos. Amertume rentrée, tendresse éteinte mais vivace, comme lovée au fond d’un coeur qui a souffert, le cycle captive par son propos sans afféteries, d’une gravité franche et interrogative, où une longue notre grave tenue au violoncelle, ponctuée par le martèlement suspendu, atténué du xylophone, conclue le déroulement d’un peu plus de 30 minutes. Plus investi que le Concerto n°1, l’opus 126 saisit par sa vérité crépusculaire, son souffle économe, juste. Un chef d’oeuvre du XXème siècle et très probablement, l’une des oeuvres les plus emblématiques de Chostakovitch, atteint par le mystère effrayant de la vie.

Illustrations: Sonia Wieder-Atherton, Dmitri Chostakovitch (DR)

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