Les Tableaux d’une Exposition de Moussorgski (1874) sont un chef d’œuvre exceptionnel, – véritable défi pour tous les orchestres, … d’autant plus dans l’orchestration réalisée par Maurice Ravel, le roi des alliages instrumentaux ! Le génie de Moussorgsky déployé dans cette promenade musicale (et picturale car le compositeur y évoque sa pérégrination de dessins en maquettes lors d’une exposition des œuvres de son ami le peintre et architecte Victor Hartmann) y est sublimé par l’alchimie orchestrale ravélienne.
Le musicien fait oeuvre de mémoire, d’autobiographie, non dénuée d’une certaine auto-dérision. D’autant que chaque scène musicale ne suit pas strictement les tableaux de la dite exposition mais est plutôt l’expression d’un fantasme personnel, l’image d’une recréation totalement subjective. S’y succèdent scènes salves (Kiev,….) et françaises (Tuileries parisiennes, Limoges,…) avec une acuité expressive, tour à tour onirique ou comique.
En première partie, l’Orchestre Lamoureux invite 2 solistes inspirés dans le double portrait alto et clarinette imaginé par Max Bruch dans son double Concerto créé en 1912 et destiné à son fils, Max Felix qui était clarinettiste ; le défendent dans une complicité fameuse, les instrumentistes invités Raphaël Sévère (clarinette) et Adrien La Marca (alto) ; les deux musiciens jouent également, en ouverture, « Phoenix », nouvelle partition du même Raphaël Sévère, en création.
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Samedi 7 juin 2025, 20h30
La Seine Musicale (Auditorium Patrick Devedjian)
RÉSERVEZ vos places directement sur le site de LA SEINE MUSICALE / Boulogne-Billancourt : https://orchestrelamoureux.com/concerts/les-tableaux-dune-exposition/
ORCHESTRE LAMOUREUX
Adrien Perruchon, direction
Adrien La Marca, alto
Raphaël Sévère, clarinette
Retrouvez aussi l’Orchestre Lamoureux en famille lors d’un Bébé : Concert le samedi 7 juin à 11h et le dimanche 8 juin à 10h15 et 11h30.
Programme
Mel Bonis : Valse
Ouverture du concert avec les élèves d’Orchestre à l’École
Raphaël Sévère : Phoenix,
pour clarinette, alto et orchestre (création française)
Max Bruch : Double concerto
pour clarinette, alto et orchestre
Modest Moussorgsky : Les Tableaux d’une exposition
(Orchestration de Maurice Ravel)
Informations pratiques
01 74 34 53 53
www.laseinemusicale.com
https://www.laseinemusicale.com/?gad_source=1&gclid=CjwKCAjwps-zBhAiEiwALwsVYZmDI2Nt_xkXshgPXk5t3WEKSO1-on4FzYNetP302i7QnZOJMcFQJRoCpcwQAvD_BwE
La Seine Musicale
Ile Seguin – 92100 Boulogne-Billancourt
entre promenade et tableaux expressifs,
les Tableaux d’une exposition de Moussorgski
Après la première promenade introduite par la trompette, surgit le portrait grimaçant et même démoniaque du Gnomus (initialement un Casse-Noisette). Une deuxième promenade plus douce (cor), mène aux portes du « Vecchio Castello » dont le motif nostalgique est chanté au basson puis au saxophone (dans l’orchestration de Ravel, 1922). Une troisième promenade, plus éclatante, mène aux Tuileries parisiennes où jouent de jeunes enfants. Moussorsgki écrit l’une des partitions les plus oniriques sur le thème de l’enfance et de la légèreté, de l’insouciance. Aucune transition pour le morceau suivant qui évoque le chariot polonais tiré par des boeufs ou Bydlo dont basson, tubas et cordes évoquent le pas lent et grave. Une quatrième version de la promenade, mais cette fois, dans le registre aigu des bois puis des cordes introduit le Ballet des poussins dans leurs coques, sommet musical humoristique. Sur une mélodie juive, Moussorgski aborde ensuite le double portrait de Samuel Goldenberg, riche et vaniteux, et de Schmuyle, pauvre et plaintif… le plus argenté prend congé brutalement du second. Ensuite, s’ouvre le marché de Limoges, fresque foisonnante où se presse une foule sonore et bigarrée. Après avoir sombré dans les gouffres des Catacombes, l’orchestre entonne le nouveau chant de la promenade, Cum mortuis in lingua mortua, mais traversée par les spasmes des trépassés. Le délire de Moussorgski atteint un nouveau sommet avec la Cabane sur des pattes de poule, qui abrite l’antre de la sorcière Baba-Yaga… Enfin, le finale explose entre grandeur et festival éruptif dans la Grande Porte de Kiev, où le souvenir de la promenade ressuscite. Illustration : portrait de Moussorgski DR
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