mardi 6 mai 2025

Opéra Théâtre de Metz Métropole Saison 2010 – 2011

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Opéra Théâtre

de Metz Métropole

saison 2010-2011

Souffle narratif et programmation éclectique: en nous interpellant par cette heureuse formule qui vaut pour toute son offre lyrique 2010-2011: « Que d’histoires! », l’Opéra Théâtre de Metz Métropole confirme sa première place parmi les théâtres d’opéra en région. Avec Angers Nantes Opéra ou le Grand Théâtre de Tours, voici le cas exemplaire d’une scène lyrique qui sait aborder les oeuvres du répertoire souvent dans des mises en scène audacieuses et justes sur le plan théâtral, tout en favorisant la création et le dévoilement d’oeuvres rares, méconnus ou oubliés. Ce sont ainsi pas moins de 7 ouvrages qui sont programmés jusqu’en juin 2011.
Nouveau dispositif, l’activité d’un metteur en scène en résidence, appelé entre autres pour scénographier l’opéra contemporain, le Jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet, d’après la pièce de Bernard-Marie Koltès (musique du compositeur contemporain lorrain: Pierre Thilloy).
Un autre musicien originaire de Lorraine est aussi mis à l’honneur: Théodore Gouvy, génie romantique à redécouvrir en France et Allemagne, dont Mateo Falcone (inspiré de Mérimée) est donné en création mondiale.
Avec le recul, la programmation défendue par Eric Chevalier souligne la place des grands textes littéraires à l’origine des opéras; c’est évidemment le cas des oeuvres de Prosper Mérimée qui inspirent nombre d’ouvrages tenant l’affiche de Metz en 2010 – 2011: La Périchole, Carmen, Mateo Falcone...

Que d’histoires !
Débuts avec Macbeth de Verdi, les 8, 10 et 12 octobre 2010 (Victor Puhl, direction. Gerhard Weber, mise en scène): immersion dans le genre historique et fantastique (d’après Shakespeare) où le général écossais Macbeth après avoir goûter au poison du pouvoir est dévoré par la culpabilité à cause des crimes qu’il a commis pour s’emparer de la couronne…

Bel Canto en novembre 2010 (les 26, 28 et 30 novembre) avec Lucio di Lammermoor de Donizetti (Isabelle Philippe dans le rôle titre; Alain Guingal, direction. François de Carpentries et Karine Van Hercke, mise en scène). Sur les traces de Walter Scott, Donizetti aborde le romantisme gothique et noir d’une action tragique qui oppose les Ashton contre les Ravenswood. Mais comme toujours, la loi amoureuse se moque des rivalités: à Lammermoor, elle scelle le destin de deux âmes que tout opposait: Edgardo et Lucia.

Pour les fêtes de fin d’année, en décembre 2010, pleins feux sur l’opéra délirant La Périchole de Jacques Offenbach. A Lima, le vice roi du Pérou sort incognito pour s’encanailler. Sa route croise celle de la Périchole, tempérament féminin bien trempé qui ne manque pas de le séduire… Offenbach s’inspire d’une nouvelle de Mérimée Le Carosse du Saint Sacrement (1825) dont la trame serait inspirée de la véritable périchole, Micaela Villegas… Les 17, 18, 19, 26 et 31 décembre 2010 (Jacques Mercier, direction. Bernard Pisani, mise en scène).

En 2011, la scène messine s’enflamme sous la chaleur ibérique, celle qu’a conçue Mérimée (décidément très sollicité par les compositeurs d’opéras) en 1845 pour Carmen. Les 28, 30 janvier 2011, puis 1er, 3 et 5 février 2011 (avec Isabelle Druet dans le rôle-titre. Claude Schnitzler, direction. Carlos Wagner, mise en scène).

Découverte d’une partition contemporaine: Lundi, monsieur vous serez riche d’Antoine Duhamel. Dans un café enfumé, les destins de personnalités fortes se croisent, se livrent, s’épanchent… Eclopés de l’âme, vagabonds de la condition humaine, tous partagent le secret d’une déchirure dont les plaies ouvertes, suscitent plaintes, confessions, douleurs à peine cachées… Un mystérieux « Rital » soulage pourtant chaque peine en offrant un formidable et dérisoire espoir de carton pâte… Les 25, 26 et 27 février 2011.

En mars, Metz dévoile en création mondiale un nouvel opéra: Le jour des meurtre dans l’histoire d’Hamlet du compositeur Pierre Thilloy. Georges Pehlivanian, direction. Jean de Pange, metteur en scène en résidence. En 1974, le messin Bernard-Marie Koltès réécrit la tragédie d’Hamlet de Shakespeare: il en fait un huit-clos autour d’un quatuor d’individualités exacerbées: le fils, la mère, l’oncle et la fiancée. tous périssent en une péripétie sanglante traitée comme une chronique familiale et contemporaine. Les 23, 25 et 27 mars 2011. Avec Tara Venditti, Elizabeth Vidal, jacek Laszczkowski, François Leroux…

Création pour le jeune public en avril 2011: La Chouette enrhumée de Gérard Condé. Un géant interdit aux enfants de jouer dans son jardin miraculeux… Les 13, 14, 15 et 16 avril 2011.

Fin de saison en apothéose avec la création mondiale d’un chef d’oeuvre de l’opéra romantique français: Mateo Falcone de Théodore Gouvy (précédé des Douze chants de l’Île de Corse d’Henri Tomasi). Jacques Mercier, direction. Eric Chevalier, mise en scène. Le duo Mercier/Chevalier se recompose après un autre temps fort de la saison passée L’Attaque du Moulin d’Alfred Bruneau, perle lyrique dévoilée là aussi par la scène messine. L’action se déroule en Corse et s’inspire également d’une nouvelle forte et bouleversante de Mérimée. Fortunato, fils de Mateo Falcone transgresse la loi de l’hospitalité et livre un fugitif à la police. Le père tue ce fils indigne, traître à l’esprit de loyauté et de générosité… Gouvy, né français, devenu sous la pression de l’histoire, prussien, est cet homme des deux cultures dont le génie musical, dépasse les antagonismes de frontières. Ses deux opéras: Le Cid et Mateo Falcone sont inédits. Il s’agit pour Metz de réhabiliter l’oeuvre d’un enfant de Lorraine, toujours mésestimé et trop peu connu des publics lorrains. Avec la participation du plasticien vidéographe Ange Leccia. 3 dates incontournables. Les 27, 29 et 31 mai 2011.

Ballet atypique en avril aussi: Carmina Burana de Carl Orff (Percussions de Strasbourg. Didier Benetti, direction) dans la chorégraphie de Patrick Salliot, avec avant le spectacle Envoûtements VI de Suzanne Giraud. Les 29, 30 avril et 1er mai 2011.

Enfin les mélomanes messins ne manqueront pas la projection de l’opéra d’Arnold Schoenberg, Moses und Aron (Michael Gielen, direction, 1974). Les spectateurs y retrouveront le travail du cinéaste originaire de Metz, Jean-Marie Straub qui avec son épouse, Danièle Huillet, aborde, dans les Abruzzes, l’action de deux langues opposées et complémentaires, celles des deux frères rivaux, Moïse et Aaron. Chacun défend une conception du langage différente: chacun pense transmettre et communiquer la volonté divine. Par leur voix respective, quel Dieu prend alors la parole? Schoenberg nous laisse l’une des ses partitions les plus envoûtantes, malheureusement inachevée (opéra en 3 actes, livret allemand du compositeur d’après L’Exode). Projection le 24 mars 2011 à 20h.

Toutes les informations, les programmes, les modalités de réservations sur le site de l’Opéra théâtre de Metz Métropole.

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