lundi 12 mai 2025

Natalia Valentin joue Beethoven au pianoforte Rondos & Bagatelles (1 cd Paraty)

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CD événement
Natalia Valentin, pianoforte
joue Beethoven

(1 cd Paraty)

Et de 7! Depuis sa création en 2006, le jeune label Paraty, porté par le claveciniste Bruno Procopio, enchaîne les réussites discographiques. Après plusieurs récitals signés Ivan Illic, Nicolas Stavy, et récemment un superbe enregistrement Mendelssohn de Cyril Huvé (sur un piano Broadwood 1840), voici le dernier disque de la fortepianiste Natalia Valentin, dans un cycle de partitions du jeune Beethoven. Le choix de l’instrument (prodigieux fortepiano d’un facteur anonyme de l’Allemagne du sud, de la fin du XVIIIè, restauré par Christopher Clarke), grâce à sa « prell-mécanique », apporte un regard neuf et une sonorité à la fois perlée et vivifiante sur les oeuvres choisies: Rondos et Bagatelles (7 de l’opus 33, datées de 1802) d’un feu époustouflant entre nervosité, grâce et élégance.

A Vienne depuis 1792, le jeune Beethoven venu de sa Bonn natale, se dévoile en admirateur du dernier Haydn, son maître vénéré, génie de la Sonate pour clavier. C’est aussi déjà, un interprète et un compositeur déterminé, tapageur, sûr de son art qui tempête et séduit tout autant. En plus de sa virtuosité habitée, le jeu de Natalia Valentin époustoufle par son tempérament recréateur, par un feu crépitant qui décoche des prodiges expressifs, des sonorités de braise: magicienne de l’instant, articulant et caressant chaque nuance sans rien sacrifier à la clarté d’un jeu subtil et juvénile. De surcroît, la pianofortiste n’oublie pas les valeurs si chères à Haydn et Beethoven : le désir et la facétie, l’irréverence et l’expérimentation, comme la grâce et la tendresse qui regarderaient plutôt du côté de Mozart.
Le disque est capital pour notre connaissance du clavier viennois entre la fin du XVIIIè et le début du siècle romantique. La fougue intempestive d’un Beethoven maître de l’improvisation et fortepianiste recherché par l’élite (Lichnowski, Razumowski, Lobkowicz, Kinsky, l’Archiduc Rodolphe, ou le Comte Waldstein…) comme par le public des concerts à Vienne, se dessine ici avec un panache racé captivant, une rage libre et personnelle à couper le souffle. Outre l’intérêt des oeuvres révélées, le 7ème album Paraty met en lumière le geste superlatif de l’interprète, une nature et un engagement désormais à suivre.

Ludwig van Beethoven: Rondos & Bagatelles. Natalia Valentin, fortepiano (Allemange du Sud, fin XVIIIè). Critique développée
à venir dans le mag cd de classiquenews.com (les cd incontournables de la rentrée 2009). Parution annoncée chez Paraty le 29 septembre 2009.

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