samedi 26 avril 2025

Myslivecek : l’Olimpiade, 1778. Vaclav Luks, recréationCaen, les 14 et 15 mai 2013. Nouvelle production

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L’Olympiade
Josef Mysliveček (1737-1781)

Collegium 1704
Vaclav Luks, direction musicale
Ursel Herrmann, mise en scène


Caen, Théâtre
Les 14 et 15 mai 2013

Caen accueille à nouveau une nouvelle production en provenance du Théâtre de Prague où cette Olimpiade de 1778 composé par Myslivecek a été début mai dernier … L’ensemble pragois Collegium 1704 sous la direction de Vaclav Luks défend le classsicisme d’une oeuvre mozartienne : Wolfgang devait lui-même reconnaître avoir été frappé par l’écriture de son confrère et aîné (qu’il rencontre en 1770) et s’être même inspiré de certains de ses opéras. Prague rend hommage à l’un de ses génies lyriques les plus vénérés de son vivant et passablement oublié depuis ; au Théâtre de Caen avant Dijon, revient le mérite d’accueillir la création française de l’opéra Olimpiade, pièce maîtresse de l’opéra européen qui prolonge dans le genre seria ce que réussit magistralement le jeune Mozart dans Lucio Silla (1774) au rythme et vertige goéthéen déjà préromantique.

Des couples éprouvés, un roi inquiété, un tricheur démasqué…

Le livret de l’Olimpiade est écrit par Métastase, diffuseur de l’esprit des Lumières à la fin du XVIIIème : le néoclassicisme de l’action qui se déroule en Elide (Grèce antique) situe le cadre entre Olympie et le fleuve Alphée; c’est débord une histoire de famille tragique : le roi Clisthène parce qu’il a été averti par l’oracle de Delphes que son propre fils risquait de le destituer, abandonne l’enfant Philinte dans ses langes sur un couffin dérivant sur la mer. Depuis cet acte criminel, Clisthène promet que le vainqueur des jeux Olympiques épousera la fille qui lui reste, Aristhée, la jumelle de Philinte. Lisidas arrivant de Crète tombe amoureux de la princesse mais trop mal préparé et faible, il demande à son ami Mégaclès de jouer à sa place mais en son nom… Ce dernier accepte mais se ravise : s’il gagne les Olimpiades, devra-t-il dévoiler son identité et ravir à la barbe de son ami, en le trahissant, la main de la belle qu’il aime secrètement … d’un amour partagé.
Mégaclès gagne bel et bien mais décide de servir son ami : il sacrifie le seul amour dont il fut capable… Aristhée refuse d’être donnée à Lisidas qui est arrêté et condamné à mort pour supercherie et outrage à l’esprit des Jeux d’Olympie.
Mégaclès aussi loyal que fidèle en amitié, veut sauver son ami et se présente à sa place. Mais le roi Clisthène reconnaît sous le masque de Lisidas, son propre fils Philinte qui étant frère ne peut épouser sa propre soeur… Le lieto finale, ou dénouement heureux dans la tradition positive véhiculée par Métastase, célébrant toujours la morale politique des princes règnants permet aux couples empêcher de s’unir enfin : Mégaclès avec Aristhée, Lisidas avec son ancienne amante la princesse crêtoise Argène qui l’avait suivi jusqu’à Olympie…

A Caen, la mise en scène devrait souligner les forces secrètes qui agissent aux dépens des protagonistes dans une époque légendaire où le sort des héros et des rois dépend de l’humeur divine. La production dirigée par Vaclav Luks comporte deux ajouts rendant la version ainsi recrée particulièrement riche et complète : l’ouverture et l’accompagnato viennent d’une partition sacrée de Myslivecek, La Passion de Jésus-Christ, oratorio dans le pur style Empfimdsamkeit. Le choeur final, hélas perdu à ce jour, est remplacé par un air emprunté à Gluck (Ezio) : les deux compléments s’inscrivent d’autant mieux que leur style musical et surtout le texte de Métastase présentent une proximité poétique avec l’univers lyrique de Mysliviceck. Il s’agit donc de présenter l’un des fleurons lyriques de l’Europe centrale à l’époque classique : qui mieux que le Collegium 1704 et son chef qui l’a fondé en 1991 pouvaient défendre avec style et finesse, un répertoire injustement oublié ? Production événement.

L’Olympiade
Josef Mysliveček (1737-1781)

opera seria d’après un livret de Pietro Metastasio
créé le 4 novembre 1778 au Teatro San Carlo de Naples
chanté en italien, surtitré
précédé de La Passion de JeÅLsus-Christ de Mysliveček
et conclu par un extrait d’Ezio de Christoph Willibald Gluck
Collegium 1704

Johannes Chum, Clisthène, roi de Sicyone
Simona Saturoval, Aristée, sa fille, princesse
Tehila Nini Goldstein, Lisidas, ami de Mégaclès
Sophie Harmsen, Argène, noble crétoise
Raffaella Milanesi, Mégaclès, ami de Lisidas
Jaroslav Brezina, Aminthe, précepteur de Lisidas
Helena Kaupoval, Alcandre, confident de Clisthène

Calendrier
Créée début mai 2013, la production est reprise en France (Caen, Dijon) puis au Luxembourg


Théâtre de Caen
Mardi 14 mai 2013, 20h
Mercredi 15 mai 2013, 20h

Opéra de Dijon
Mercredi 22 mai 2013, 20h
Vendredi 24 mai 2013, 20h

Grand Théâtre du Luxembourg
Mardi 4 juin 2013, 20h
Mercredi 5 juin 2013, 20h

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