mardi 29 avril 2025

Martha Argerich, pianoFrance Musique, les 2 puis 7 août 2010

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Martha Argerich

Piano


France Musique

Le 2 août 2010 à 9h

Enregistré au festival de Lugano le 27 juin 2010

La pianiste argentine aime les concerts qui ne ressemblent pas au rituel bourgeois des salles traditionnelles… Elle joue comme s’il n’y avait pas de public face à des artistes, mais entre amis, comme en famille… A Lugano, la diva du clavier, féline, fantasque, généreuse, déploie mille et une facettes hypnotiques et nous offre une leçon de piano et de chambrisme comme personne avant elle. Avec ses amis, fidèles partenaires depuis des années ou jeunes tempéraments prometteurs que la plus grande pianiste d’aujourd’hui a pris sous son aile protectrice… : Gabriele Baldocci, Gabriella Montero, piano ; sa fille Lyda Chen (alto), … dans Gershwin, Brahms, Granados, Liszt…


Samedi 7 août 2010 à 20h

En direct de la Roque d’Anthéron

Nuit du piano : « carte blanche à Martha Argerich et ses amis »

Diva du piano

Divinement surdouée, être fantasque et nocturne (qui travaille essentiellement son piano pendant la nuit de 2h à 6h du matin, aujourd’hui dans sa maison parisienne du 16è ardt), mais au jeu puissant, subtile, poétique (ravélien), Martha Argerich, la plus grande pianiste actuelle est la reine de cette soirée qui lui est consacrée. Agée de 69 ans en 2010, l’ex-compagne de Stephen Kovacevich, de Charles Dutoit, puis de Alexandre Rabinovitch, partenaire inoubliable de Claudio Abbado (rencontré à Salzbourg pour jouer Brahms, mais alors jeune pianiste) dont elle aura grandement aidé la reconnaissance comme chef d’orchestre, ne cesse de tracer son sillon prophétique et poétique. Depuis plusieurs années, la diva du clavier encourage le talent des jeunes musiciens, aiment retrouver ses partenaires de toujours, dans des programmes qui croisent musique de chambre et piano. L’élève de Friedrich Gulda à Vienne, puis en Suisse de Madeleine Lipatti et de Nikita Magaloff qui remporta à 16 ans le premier prix des Concours de Bolzano puis de Genève (en 1957, en un enchaînement époustouflant qui montra son sens du défi… et de la répétition triomphale) avant d’obtenir une consécration aussi exceptionnelle et légitime au Concours Chopin de Varsovie (1965), distille son chant suave et transfiguré qui fait la légende du jeu pianistique moderne.

Gulda regrettait sa vie chaotique : il est vrai que l’absence de vraie préparation classique, à base de travail acharné, mené selon une discipline spartiate quotidienne, n’est pas, n’a jamais été le propre de l’Argentine. Dès sa collaboration stylistique et artistique avec son mentor Gulda, Argerich est un oiseau funambule capable d’ingurgiter trois partitions difficiles la veille de son exécution devant son professeur, pour les épreuves d’un Concours ou pour un récital. Pourtant malgré la très courte préparation préalable, elle s’en rend la traductrice comme si elle avait travaillé les œuvres pendant toute sa vie… Fulgurante, flamboyante mais toujours profondément musicienne, Argerich ne cesse de déconcerter par son talent atypique. Les préoccupations de la pianiste sont plutôt d’ordre musical (jamais strictement technicien) : suis-je digne de cette partition ? Est-ce que je la comprends véritablement ? Puis-je en toute sincérité la jouer ? Qu’ai-je à dire de juste, de profond, de personnel ?
Ecouter Argerich dans Gaspard de la nuit de Ravel ou le Concerto de Schumann relève de ce défi poétique personnel… qu’elle a toujours su relever grâce à son instinct et son intuition exceptionnels.

Tout est question ici d’évidence, de vérité, d’affinité… La femme ne s’est jamais représenté sa carrière comme une fin en soi : elle fait de la musique comme elle respire ; elle ne joue pas : elle vit la musique. Âme inquiète mais si attachante car généreuse et tendre, Martha Argerich est pour tous ceux qui l’approchent une sœur plus qu’une mère ; la présence toujours espérée, toujours réconfortante, la proximité fraternelle et complice d’une personnalité qui sait communiquer et déceler la vérité de chacun. Elle a d’ailleurs un vrai talent d’imitatrice…
Combien de maîtres aujourd’hui célébrés lui doivent leur gloire actuelle ; combien de jeunes désorientés par les exigences du métier lui doivent une force et une détermination renouvelées grâce à sa complicité encourageante…
Chopin et Beethoven, Ravel et Schumann (moins Brahms qu’elle trouve bavard et peu subtil, laissé aux doigts magiciens de son double en musique, le brésilien Nelson Freire), Martha Argerich diffuse son aura hypnotique sur la planète piano. Elle est comme son contemporain Maurizio Pollini, une interprète douée de mille facéties géniales, un être à part, une diva absolue. Soirée Carte Blanche à Martha Argerich et ses amis, absolument incontournable. La soirée est l’un des temps forts de la programmation estivale de France Musique cet été.

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