Théâtre Mariinsky
Hommage à
Marius Petipa
Soirée du réveillon
Arte, en direct
Jeudi 31 décembre 2009 à 19h
En 1910 mourait Marius Petipa, exemple unique d’une «greffe » extraordinaire sur le plan artistique, laquelle a changé de Marseille à Bordeaux, Nantes puis Madrid et Saint-Pétersbourg, l’histoire de la danse classique et romantique. Français (né à Marseille) émigré en Russie (à saint-Pétersbourg et Moscou), il révolutionne le ballet romantique. Son théâtre, le Mariinsky, à St Petersbourg, est encore aujourd’hui le temple de la danse classique russe, héritière de la riche histoire du Ballet impérial. Au programme de la soirée du Nouvel An: La Bayadère, Paquita, des archives, plusieurs interviews… Hier et aujourd’hui, ici et là-bas : au moment du centenaire de sa mort, la pureté éternelle du style Petipa demeure intacte…
Né à Marseille en 1822, Petipa est formé et initié à la danse et à la chorégraphie par son père Jean Antoine. A Bruxelles, le jeune danseur poursuit son apprentissage mais en 1830, avec la révolution belge, la famille rejoint Bordeaux (1834), Nantes (1838) où Marius, danseur principal du Théâtre, partenaire de Carlotta Grisi, suit encore les leçons de Auguste Vestris. Il signe ses premières chorégraphies (La Jolie Bordelaise, La Vendange...). Jusqu’en 1846, Petipa est à Madrid, engagé au Théâtre Royal.
Il rejoint le ballet impérial de Saint-Petersbourg le 24 mai 1847, à l’invitation du maître de ballet, Titus. Depuis le départ de Marie Taglioni, le Ballet impérial russe a baissé en qualité et Petipa le rejoint comme premier danseur. Très vite, le danseur et chorégraphe rehausse le niveau du Mariinsky grâce aux ballets Paquita et Le Diable amoureux (1847 et 1848). En 1849, Petipa créée son premier ballet La Laitière Suisse et conçoit les ballets des opéras de Flotow à Moscou. A la demande de Fanny Elssler, Jules Perrot, chorégraphe et Cesare Pugni, compositeur, arrivent à Saint-Pétersbourg pour remonter la qualité des spectacles (1848). Petipa assiste Perrot et écrit de nouvelles variations pour les reprises de Giselle, du Corsaire. Il est devenu professeur au sein de l’Ecole de danse du Ballet Impérial.
A partir de 1855, les chorégraphies de Petipa supplantent tous les autres: L’Etoile de Grenade, La Rose, la violette et le papillon (1857), Le marché de Paris (1859), remonté à Paris sous son titre Le marché des innocents (musique de Pugni). Perrot quitte le Mariinsky en 1858 et Petipa assiste à la nomination du nouveau directeur de ballet, souhaitée par le directeur Andrei Saburov, Arthur Saint-Léon.
En 1862, Petipa chorégraphie La Fille de Pharaon (musique de Pugni), d’après le roman de la momie de Théophile Gautier: il devient 2è maître de Ballet. Puis, vient le ballet Le roi de Candaule (1868, musique de Pugni).
En 1869, nouveau succès avec Don Quichotte, sur la musique de Ludwig Minkus. En 1870, Petipa devient enfin Maître de Ballet du Mariinsky: il choisit Minkus comme compositeur officiel des ballets impériaux.
D’abord complice de Pugni, Petipa approfondit le genre des grands ballets spectaculaires, soucieux des tableaux collectifs et des numéros virtuoses (et de caractère) pour chaque soliste. Le lac des cygnes (musique de Tchaïkovsky qui reste un échec! Repris avec plus de succès en 1895), surtout La Bayadère (1877), et les nombreuses reprises de Paquita (1881), Giselle (1884) pour lesquelles il réécrit pas et variations, marquent le sommet de sa carrière et de son esthétique. Alors que le Bolshoï ferme, jugé insalubre, en 1881, Petipa poursuit son oeuvre d’excellence pour le Mariinsky. Il chorégraphie La Belle au bois dormant (Tchaïkovsky, en 1890) puis en 1892, Casse-Noisette (Tchaïkovsky), avec son assistant Lev Ivanov.
Alors qu’il doit chorégraphier Cendrillon (1893-1894), Petipa tombe malade; ce sont Ivanov et Cecchetti qui réalisent le travail. Son dernier coup de génie reste Raymonda (Glazounov) créé en 1898. Bien que nommé « Maître de Ballet à vie », Petipa doit quitter la compagnie après l’échec de son ballet Le Miroir magique (1903, d’après Blanche Neige et les Sept nains). Le chorégraphe se retire à Gunzunf pour écrire ses mémoires: il y meurt le 14 juillet 1910.