samedi 3 mai 2025

LILLE, ONL, concert d’ouverture : Stravinsky, Lindberg…

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bloch-alexandre-u-ponte-pour-onl-lille-classiquenews-582-767LILLE, ONL, les 27, 28 sept 2018. CONCERT D’OUVERTURE. « FÊTE ORCHESTRALE », concert d’ouverture de la nouvelle saison 2018 – 2019 de l’ONL, Orchestre National de Lille… Les 27 et 28 septembre, Alexandre Bloch, directeur musical dirige un triptyque prometteur, comprenant musique contemporaine en création, jubilation concertante et symphonisme chorégraphique… un éclectisme parfaitement dosé qui confirme cet équilibre exemplaire qui prévaut toujours à Lille, au Nouveau Siècle, pour chaque programme défendu par l’ONL Orchestre National de Lille.
D’abord, pleins feux sur le travail du nouveau compositeur en résidence, Magnus Lindberg, Tempus Fugit (création française / explication et présentation de la partition avant le concert par l’auteur lu-me^me à 18h45) ; puis le Concerto pour flûte d’Ibert (avec Emmanuel Pahud, flûte), et superbe programme en couleurs et scintillements symphoniques, la musique du ballet (dans un style onirique à la fois tragique et imaginatif d’inspiration populaire russe), Petrouchka dans sa version originale de 1911 du grand Stravinsky. Illustration : Alexandre Bloch (© Ugo Ponte / ONL)

Triptyque inaugural à Lille
Lindberg, Ibert, Stravinsky

Alors que Magnus Lindberg, compositeur positif et enthousiaste, célèbre dans Tempus Fugit le centenaire de sa Finlande natale, l’orchestre souligne une affection particulière pour le travail et la ciselure concertante, grâce au joyau néoclassique, que demeure le Concerto pour flûte de Jacques Ibert…
Grand Prix de Rome 1949, Ibert cultive humour et fantaisie, avec ce sens viscéralement français pour la transparence et la clarté. En témoigne son Concerto pour flûte (créé en 1934) qui allie l’élégance exquise de Fauré et les miroitements orchestraux des impressionnistes, Debussy et Ravel. En plus d’une orchestration raffinée, Ibert sait fusionner scherzando, mais avec une réelle profondeur : grâce, légèreté, nostalgie.
Stravinsky portrait faceLa pièce attendue de ce programme, outre le dévoilement de Tempus Fugit en France, est le ballet Petrouchka dans sa version originale. L’œuvre appartient au cycle passionnant que Stravinsky en phase de reconnaissance et d’affirmation artistique, livre pour les Ballets Russes de Diaghilev. A partir de L’Oiseau de feu (1910) et jusqu’à la sidération du Sacre du Printemps (1913), c’est un processus continu qui sur le plan musical élargit toujours plus les possibilités et les limites de l’orchestre moderne. Petrouchka est au milieu du gué, créé à Paris en juin 1911, encore nimbé et comme enchanté par les mélodies populaires russes où le jeune compositeur puise son inspiration. Comme Richard Strauss dans son poème symphonique Till l’espiègle, le compositeur russe imagine un jeune héros la marionnette Petrouchka (le Polichinelle russe) excitant l’orchestre au point de l’exaspérer en une confrontation qui tourne à la machinerie sanglante : Petrouchka, comme Till, sont mis à mort par l’ivresse orchestrale… on voit bien tout ce que le compositeur peut exploiter d’effets et de ressorts dramatiques comme expressif d’une telle trame. Cascades d’arpèges pour Petrouchka, fanfaron, facétieux, impertinent ; fanfares menaçantes de l’orchestre irrité… La force du ballet de Stravinsky vient d’une richesse assumée de l’orchestration (qui alors comme pour le Sacre à venir, utilise tous les nouveaux instruments de la facture française, parisienne du début du XXè), d’un jeu très subtil entre fiction et réalité, marionnettes et action dramatique (le présentateur de marionnettes et l’ambiance de la fête foraine qui accueille le spectacle des poupées animées) : autour de Petrouchka, paraissent la Ballerine et le Maure… la musique instille des sentiments humains aux protagonistes de ce drame des poupées, et plus d’un siècle après sa création parisienne, le ballet de Stravinsky saisit par sa puissance poétique et la sincérité des sentiments que Petrouchka, jeune héros foudroyé, porte pendant l’action, jusqu’à son dénouement héroïque, libertaire, même après sa « mort ».

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FÊTE ORCHESTRALE
CONCERT D’OUVERTURE
Nouvelle saison ONL Orchestre National de Lille, 2018 – 2019
ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE
Alexandre Bloch, direction

LINDBERG
Tempus Fugit [création française]

IBERT
Concerto pour flûte et orchestre
Emmanuel Pahud, flûte solo

STRAVINSKY
Petrouchka, ballet
(version originale de 1911)

JEUDI 27 SEPTEMBRE • 20hboutonreservation
VENDREDI 28 SEPTEMBRE • 20h
Lille – Auditorium du Nouveau Siècle
Billetterie en ligne sur le site de l’ONL Orchestre National de Lille

RÉSERVEZ VOTRE PLACE
http://www.onlille.com/saison_18-19/concert/fete-orchestrale/

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Concert repris en région

Valenciennes Le Phénix
samedi 29 septembre 20h
Infos et réservations au 03 27 32 32 32 et sur lephenix.fr

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