La Toison d’or, 1786
recréation événement
Nuremberg,Staatstheater dans le cadre du festival Gluck de Nuremberg
Jeudi 26 juillet 2012, 20h
recréation
Johann Christoph Vogel est le strict contemporain de
Mozart et meurt avant la Révolution. La ville natale de Vogel,
Nuremberg, ressuscite son opéra créé à Paris en 1786, La Toison d’or. Vogel
y concentre et renouvelle le modèle Gluckiste du grand opéra
mythologique et tragique convoquant sur la scène Jason et les
Argonautes, surtout la figure altière et haineuse, vengeresse et barbare et pourtant si humaine de la magicienne Médée… entre classicisme et romantisme, l’ouvrage marque l’évolution de la lyre tragique et furieuse à Paris, superbe héritage de la fulgurance gluckiste annonçant voire surpassant la propre Médée de Cherubini (créée après l’opéra de Vogel)… C’est l’époque où l’opéra français profite des apports étrangers: Johann Christian Bach, Sacchini, Piccinni, et donc Vogel dont l’écriture nerveuse et dramatique dévoile un sommet du parti des Allemands à la Cour de France… concert événement (version de
concert), jeudi 26 juillet 2012 au Staatstheater de Nuremberg
Contemporain de Mozart, né comme lui en 1756, Johann
Christian Vogel malgré sa prompte disparition marque profondément
l’évolution de l’opéra français, clairement néo classique, très inspiré
par l’efficacité et la fulgurance tragique et pathétique de Gluck. Ainsi
son premier opéra, La Toison d’or créé à Paris, capitale incontournable du lyrique, à l’Academie Royale en 1786.
Le 26 juillet prochain, la ville de Nuremberg produit l’ouvrage dans le
cadre du festival Gluck. La production est aussi l’objet d’un
enregistrement discographique annoncé courant 2013.
Ouvrage gluckiste, destiné à la Cour de France, La Toison d’or
ressuscite ainsi grâce à l’action concertée du Festival Gluck de
Nuremberg, ville natale du compositeur, du Centre de Musique baroque de
Versailles, du Palazzetto Bru Zane, Centre de musique romantique
française.
Paris, 1786. L’époque est à l’ouverture du répertoire officiel vers les écritures étrangères:
de 1785 à 1790, Antoine Dauvergne, directeur de l’Académie royale fait
créer pas moins de 23 nouveaux ouvrages. Au point que Mozart s’étonne
lors de son passage en 1778 que l’on ne demande quasiment aucun opéra à
des Français… Etonnant et formateur souci de renouvellement: La Toison
d’Or de Vogel fait partie des oeuvres présentées à Paris, comme
Salieri, Cherubini, Grétry, Sacchini… Aux côtés des ballets d’action,
très en vogue alors (chorégraphies inventives, décors et machineries
exceptionnellement développées…), l’opéra selon le goût étranger
marque le goût officiel sous le règne de Louis XVI et de
Marie-Antoinette.
Avec La Toison d’or, Vogel fait revivre aux Français
des années 1780, le souffle dramatique des années 1770 quand Gluck
créait alors en réformant l’opéra tragique français, ses Iphigénies, Alceste, Orphée…
Les critiques allèrent même à regretter la mesure de Gluck, reprochant à
Vogel, son disciple, un excès des effets contrastés; l’exacerbation des
passions tendant à rompre la ligne du pathétique sublime si
admirablement élaboré par le Chevalier invité par Marie Antoinette.
Cependant, le succès fut assez probant aux yeux de Dauvergne pour
qu’après la mort subite de Vogel, survenu en juin 1788, l’Académie
royale crée son second et dernier opéra, Démophon (d’après le livret de Métastase également mis en musique par Cherubini).
Johann Christoph Vogel (1756-1788)
La Toison d’or, 1784
Marie Kalinine, Médée
Jean-Sébastien Bou, Jason
Judith van Wanroij, Hisiphile
Hrachuhi Bassenz, Calciope
Jennfier Borghi, La Sybille
Martin Platz, Arcas
Le Concert Spirituel
Hervé Niquet, direction
L’enregistrement discographique devrait suivre la représentation. Sortie annoncée: courant 2013.