Jean-Philippe Rameau
Platée, 1745
Paris, Palais Garnier
Du 2 au 30 décembre 2009
Jean-Philippe Rameau
Platée, 1745
Jupiter… Mais le dieu moqueur veut seulement s’amuser et donner une
leçon à son épouse, la jalouse Junon. Chef-d’oeuvre de l’ambiguïté,
Platée est sans doute le plus baroque des opéras baroques.
Ballet bouffon et satirique
Joué au Théâtre de la Grande Ecurie à Versailles, le 31 mars 1745,
l’opéra-ballet de Rameau est une oeuvre visionnaire, atypique,
grotesque au sens strict, qui paraphrase et parodie tous les poncifs de
l’opéra français, mais en replaçant les éléments ciblés pour que naisse
une cascade de tableaux comiques. Outre son propos comique et bouffon,
Rameau a conçu un personnage véritable, prototype éloquent de la figure
ridicule, naïve, coquette, fragile, pathétique voire tragique. Platée
est chanté par un homme travesti (un haute contre ou ténor). La
partition fouille le sérieux de la grenouille grotesque. Jamais le
délire comique ne fut poussé aussi loin.
Il reste surprenant que le compositeur ait osé surprendre son public
courtisan et royal, pour le premier mariage du Dauphin, devant la Cour
de Versailles, avec une oeuvre qui mettait en scène une parodie de
mariage, la mariée incarnant le ridicule et la laideur personnifiés !
Lire aussi notre dossier spécial Platée de Jean-Philippe Rameau,
1745
Distribution
Marc Minkowski, direction
Laurent Pelly, mise en scène et costumes
Xavier Mas: Thespis
Marc Labonnette: Un Satyre
Aimery Lefèvre:
Momus
Mireille Delunsch: Thalie, La Folie
Judith Gauthier: L’Amour,
Clarine
Paul Agnew (2, 8, 14, 21, 25 and 29 dec.)
et Jean-Paul
Fouchécourt (6, 11, 17, 24, 27 and 30 dec.) Platée
Alain Vernhes:
Cithéron
François Lis: Jupiter
Yann Beuron: Mercure
Doris Lamprecht:
Junon
Choeur et musiciens du Louvre-Grenoble