samedi 10 mai 2025

Image(s) de la danse Editions Gourcuff Gradenigo (2008)

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Danse en images…


Comment représenter la danse, rendre justice, au-delà de la gestuelle
du danseur, à sa capacité d’expression, à son charisme en scène ?
Comment capter et traduire l’atmosphère d’un spectacle ? Dessins,
estampes, peintures, photographies ou captations vidéo sont autant de
techniques artistiques au service de la danse pour une représentation
fidèle, imaginaire ou fantasmée de cet art du mouvement. Paradoxe
éloquent, c’est pourtant par le dessin ou la gravure, par la
photographie, toutes démarches représentatives en plans fixes que
s’articule cette magistrale rétrospective de la danse représentée et
témoignée.
Les éditions Gourcuff Gradenigo édite le catalogue de l’exposition qui
s’est tenue du 19 juin 2008 au 11 janvier 2009. 90 pages somptueusement
illustrées (choix concerté) au regard des nombreux articles qui
argumentent 4 parties exhaustives sur l’histoire de la danse et des
clés pour comprendre ses diverses images: quel est le dessein
caché/explicite du peintre ou du photographe? Que faut-il déceler, sur
le plan esthétique, social, philosophique voire musical et
chorégraphique d’un témoignage en image? La danse témoigne de faits
sociaux (le milieu du foyer de l’Opéra au XIXè), enrichit une culture
fantasmatique forte (le ballet trouble des beautés féminines nues, ou
Willis, dont la nuée indistincte, riche en attouchements érotisés
nourrit l’imaginaire des spectateurs), ou ailleurs, dans un autre
registre, celui-ci artistique, suscite même comme chez Degas, un génie
moderne de l’avant-garde…
Tout commence « à la cour et à la scène: images de la belle danse », à
l’époque baroque jusqu’aux premières images de la scène de l’Opéra.
C’est l’époque où Berain dessine les costumes du danseur à l’époque de
Louis XIV; essor ensuite des « images du ballet-pantomime et du ballet
romantique » au XIXème, avec la sacralisation de la ballerine,
diversement incarnée par les 3 grâces de l’époque: Marie Tagioni
(l’éthérée gracile), Fanny Elsseler et Fanny Cerrito…; pas facile
d’exprimer le mouvement d’un corps en action d’où la section non moins
argumentée intitulée « Représenter le mouvement: images de la danse au
temps des avant-gardes »: le lecteur pourra y découvrir les rares
documents de la danse du prince Nijinski, sauteur élégant (cliché de
1910), ou la transe drapée d’une danseuse photographiée par Arturo
Bragaglia (1933-1934) qui est le visuel de couverture; enfin le dernier
chapitre interroge les « intrigantes images de danse du XXème siècle: la
beauté dans le mouvement et la beauté du geste »: entre autres
admirables témoignages, la pose de Serge Lifar nu dans l’atelier
d’Aristide Maillol tout occupé à saisir l’essence de ce que dit le
corps… au repos (photographie de 1942). Lecture incontournable.

Le lecteur intéressé par les thématiques de l’exposition Image(s) de la
danse, désireux d’en lire davantage, pourra aussi se reporter à la
Revue de la BNF, numéro 29.

Image(s) de la danse. Catalogue de l’exposition. Editions Gourcuff Gradenigo. 100 pages.

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