dimanche 4 mai 2025

Hector Berlioz: Béatrice et Bénédict, 1862-1863 France Musique en direct du TCE à Paris, le samedi 7 février 2009 à 19h

A lire aussi

Hector Berlioz
Béatrice et Bénédict
, 1862-1863

France Musique
Le 7 février 2009 à 19h
en direct
du Théâtre des Champs Elysées à Paris

Après Mendelssohn, premier musicien (après Purcell) à adapter l’univers shakespearien en musique, Berlioz s’intéresse lui aussi au théâtre du dramaturge britannique, en particulier sa pièce Beaucoup de bruit pour rien. Envisagé dès son retour d’Italie (1833), l’opéra est créé à Baden Baden le 9 août 1862, puis dans sa version définitive, en avril 1863 à Weimar. La partition n’est jamais représentée en France, du vivant de Berlioz. Comme ses Troyens, dans leur version intégrale.


Marivaudage musical


Légère mais d’une finesse digne de Marivaux, la comédie sentimentale de Berlioz s’épanouit grâce à une musique ciselée et experte. Au départ, le compositeur construit le drame sur l’opposition expressive entre le couple Béatrice/Bénédict qui refusent par fierté de succomber à l’amour, et le jardinier Pippo, héros bouffon et grotesque, dyonisiaque, qui lui a contrario est amoureux de l’amour.
Au final, le petit acte comique d’après Shakespeare est devenu un opéra en 2 actes et pas moins de … 15 numéros.
Des dialogues parlés alternent avec les airs chantés. Le compositeur exige des chanteurs qu’ils soient aussi comédiens. Ce rien dont est tissé tout l’ouvrage fait l’essence de la pièce. La musique délicate et orchestrée avec soin, démontre non sans cynisme, la dérision d’un monde qui ne croit plus en l’amour, mais aussi la vanité des idéaux romantiques. Tout s’achève sur le mariage des amoureux solitaires, mais aussi sur l’appel à profiter dans l’instant des délices fugaces de la vie. Demain est un autre jour. Car il ne faut jurer de rien, surtout en amour.

Tout conspire pour le rapprochement des âmes affrontées, Béatrice et Bénédict qui s’aiment mais l’ignorent. Ces deux là s’enflamment avec trop de passion quand ils se parlent, y compris en s’invectivant, pour ne pas s’aimer vraiment. Leur entourage fomente un plan pour les unir. Aux doutes, au dédain apparent, à l’orgueil affiché des jeunes gens, Berlioz oppose le couple tendre et romantique de Claudio et d’Héro.
D’une pièce qu’il réécrit lui-même, fondée sur le déni, la fausse insouciance et l’apparent mépris, Berlioz compose un opéra dont la finesse n’est toujours pas estimée à sa juste mesure.

Hector Berlioz: Béatrice et Bénédict
. Opéra en deux actes sur un livret du compositeur
d’après la pièce de Shakespeare « Much Ado about Nothing ».

Joyce DiDonato : Béatrice

Charles Workman : Bénédict

Elodie Méchain : Ursule

Jean-Francois Lapointe : Claudio

Nicolas Cavallier : Don Pedro

Jean-Philippe Lafont : Somarone

Christophe Fel : Leonato, un messager, un tabellion

Choeur de Radio France, direction Matthias Brauer

Orchestre National de France

Direction : Sir Colin Davis

Illustration: Hector Berlioz (DR)

Derniers articles

CRITIQUE CD. RACHMANINOFF : Concerto n°3 / Yunchan LIM, piano (Van Cliburn Competition 2022) – Fort Worth Symphony, Marin Alsop (1 cd Decca classics)

Virtuosité libre qui paraît improvisée, tempérament et clarté, élégance et aussi jeu voire facétie poétique… ce 17 juin 2022...

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img