Giuseppe Verdi
La Forza del destino
version originale 1862
révision en 1869 (finale avec Carlos sain et sauf)
Après Un ballo in maschera qui conclut la décennie brillante des années 1850, et avant le sommet Don Carlos pour l’Opéra de Paris (d’après Schiller, 1867), Verdi reprend un sujet dramatique passablement compliqué puisé dans le roman et le théâtre espagnol. Le compositeur cultivateur qui aurait bien aimé se consacrer aux plaisirs de son jardin, accepte cependant la commande d’un nouvel opéra pour Saint-Pétersbourg : Hugo est envisagé puis Verdi se tourne vers le dramaturge ibérique duc de Rivas, Saavedra (lui-même très inspiré par le théâtre hugolien). Pour étoffer l’intrigue et ses ressorts dramatiques, le compositeur aidé de Piave ajoute des éléments de son cher Schiller (déjà approché pour Luisa Miller), emprunts réalisés à partir de Wallenstein Lager.
Les amants Leonora et Alvaro sont pourchassés par le frère de la jeune femme Carlo: car accidentellement, Alvaro a tué leur père. Tragique, sans issue (très proche du pessimisme noir schillérien), les trois trouvent la mort: fidèle aux poncifs de l’opéra italien, ainsi respectivement, la soprano, le ténor et le baryton, affrontés, éprouvés trouvent la mort (du moins, dans la première version russe de 1862).
Malgré son succès, l’opéra est présenté par Verdi à La Scala en 1869 dans une version révisée: la fin est plus apaisée, et l’homicide perpétré par Alvaro malgré lui, lui est pardonné : il vivra, quitte à en payer le prix. Chacun ici brûle et se consume sous le poids de la culpabilité. Face à la haine du frère, Leonora rentre dans les ordres, Alvaro tente de rebâtir une vie pourtant sentimentalement détruite… En dépit d’une histoire longue et sophistiquée, Verdi réussit le grand genre, alternant épisodes collectifs au souffle épique et très fine peinture psychologique des trois protagonistes, murés dans une souffrance qui les dépasse.
Ce qui prime ici c’est la violence et la barbarie des situations exacerbées. Verdi dans ses œuvres postérieures approfondira davantage le portrait intérieur de ses héros: Carlos, Aida, Otello, Falstaff… sans omettre la noire solitude de Simon Boccanegra qu’il révise en 1881 avec un même souci de vraisemblance et de profondeur humaine.
Malgré son succès, l’opéra est présenté par Verdi à La Scala en 1869 dans une version révisée: la fin est plus apaisée, et l’homicide perpétré par Alvaro malgré lui, lui est pardonné : il vivra, quitte à en payer le prix. Chacun ici brûle et se consume sous le poids de la culpabilité. Face à la haine du frère, Leonora rentre dans les ordres, Alvaro tente de rebâtir une vie pourtant sentimentalement détruite… En dépit d’une histoire longue et sophistiquée, Verdi réussit le grand genre, alternant épisodes collectifs au souffle épique et très fine peinture psychologique des trois protagonistes, murés dans une souffrance qui les dépasse.
Ce qui prime ici c’est la violence et la barbarie des situations exacerbées. Verdi dans ses œuvres postérieures approfondira davantage le portrait intérieur de ses héros: Carlos, Aida, Otello, Falstaff… sans omettre la noire solitude de Simon Boccanegra qu’il révise en 1881 avec un même souci de vraisemblance et de profondeur humaine.
Verdi à Liège: La Forza del destino, d’après le Duc de Rivas
Arrivabeni, Maestrini
Dessi, Dirlikov, Armiliato…
Liège, Opéra royal de Wallonie
Du 18 avril au 2 mai 2013