Giuseppe Verdi
Aïda
En direct de la Scala de Milan
Le 7 décembre 2006
De 18h à 23h
Violetta Urmana, Aïda
Irina Makarova, Amneris
Vittorio Vitelli, Amonasro
Roberto Alagna, Radamès
Orlin Anastassov, Ramphis
Marco Spotti, Roi d’Egypte
Antonello Ceron, Un Messager
Sea Kyung Rim, La Prêtresse
Chœur et Orchestre de la Scala
Riccardo Chailly, direction
La dramaturgie de Verdi fait évoluer les personnages du drame. Au départ, véritable type psychologique, presque figé, associé à une voix (soprano tragique, mezzo sombre et envieuse, baryton noble, ténor vaillant et amoureux), les caractères se modifient, et à partir des années 1870, –Aïda est crée en 1871 à l’opéra du Caire-, les individus mêlent la gravité et la tendresse, le tragique et le combatif, en un mélange complexe qui imite la vie.
Dans cette veine réaliste et de couleur tragique là aussi, verdi composa Rigoletto qui inaugura le nouvel opéra du Caire, en 1869.
Commande du Khédive égyptien, Ismaïl Pacha pour le nouvel opéra caïrote, Aïda est d’autant moins artificiel ou décoratif, que le livret s’appuyant sur une trame validée par le directeur du musée égyptien du Louvre, Auguste Mariette, met en scène non plus des « types » mais des êtres de chair et de sang, qui éprouvent sur la scène, l’horloge des sentiments les plus extrêmes. Un temps compté, et des épreuves passionnelles qui révèlent et brûlent caractères et ardeurs. En quatre actes, Aïda recompose une lente chute vers le gouffre : la déchéance du héros certes, mais l’élévation a contrario d’un coeur amoureux, fidèle, jusqu’à la mort.
La carrière du général Radamès, gloire de l’Egypte, amoureux de l’esclave Aïda, fille d’un roi ennemi, illustre cette descente aux abîmes : trahison, passion amoureuse, exécution. Historique, tragique, l’opéra verdien révèle sa triple identitié : psychologique.
Verdi sous l’influence de Wagner, son contemporain, abolit les anciennes conventions de l’aria et du récitatif, de la cabalette triomphale, pour un drame musical continu. Le choix des options pour une vraisemblance accrue est d’autant plus révélatrice des intentions du compositeur que c’est Verdi lui-même qui écrit le livret final ou, du moins, valide la dramaturgie générale.
Dans ce mode formel renouvelé, l’air d’Aïda à l’acte I : « Ritorna Vincitor » incarne l’expression la plus élaborée d’un arioso dramatique où se dilue l’ancien air classique. Et même l’ouverture d’Aïda aurait été composée dans le souvenir du choc que lui causa l’ouverture de Tannhäuser, découvert et admiré en 1865 à Paris.
Aïda,
opéra en quatre actes
Livret de Verdi, versifié par Ghislanzoni
sur un texte de Camille du Locle (1868) d’après
l’intrigue d’Auguste Mariette
Créé à l’Opéra du Caire, le 24 décembre 1871.
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