Gioachino Rossini,
Le Barbier de Séville (1816)
Samedi 17 février 2007 à 22h50
Cycle de documentaires, « L’heure de l’opéra. Documentaire. Réalisation: Jérémy Rozen. 52 mn, 2007.
En 1 heure de temps, de façon claire et vivante, comment comprendre et découvrir un opéra? La recette est simple: suivre l’action, et interroger les interprètes: chanteurs principalement (mais aussi metteurs en scène: Jérôme Savary, ou chef d’orchestre: Philippe Jordan), et rencontrer les personnages de l’intrigue au fur et mesure de leur entrée sur la scène.
Le baryton français, Arnaud Marzorati présente Figaro qui mène le jeu; Cecilia Bartoli précise la finesse psychologique de Rosine, une jeune femme sequestrée par son tuteur abusif. Douce et obéissante, la beauté adolescente n’entend pas se laisser faire. Ruggiero Raimondi qui chante dans la production madrilène (2005) qui sert d’illustration à l’exposé, nous donne un cours de caractérisation dramatique, en évoquant le personnage délirant, suspicieux, machiavélique de Don Basilio, dans son air fameux de la calomnie.
D’après Beaumarchais, Le barbiere di Seviglia, est composé par un Rossini de 24 ans, en moins de quinze jours. La partition créée à Rome en 1816 subit tout d’abord une cabale orchestrée par Paisiello, furieux de voir qu’un autre compositeur, de surcroît plus jeune, ose adapter la même histoire, après lui. Coup inutile, puisque l’opéra de Rossini connaît un triomphe immédiat par la suite, imposant le génie d’un auteur élégant, espiègle, virtuose, magicien du crescendo et des phrases répétitives, orchestrateur brillant, dramaturge facétieux. Le ton est enlevé, sans temps mort. Les exemples, convaincants. Sur la scène du Teatro real de Madrid, les amateurs comme les néophytes pourront écouter le chant de la soprano Maria Bayo (Rosina) ou celui de Juan Diego Florez (Lindoro). On attend avec impatience, la suite de la collection « L’heure de l’opéra » sur France 3.
A 23h, l’opéra intégral
Après le documentaire « L’heure de l’opéra », France 3 enchaîne avec l’intégrale de l’oeuvre dans la production en provenance du Teatro Real de Madrid, sous la direction de Jésus Lopez-Cobos, avec Maria Bayo (Rosina), Juan Diego Florez (Lindoro), Ruggero Raimoni (Basilio)…
Crédit photographique
Ruggero Raimondi, baryton (DR). Le chanteur interprète dans la production lyrique qui illustre le documentaire un Don Basilio mémorable, en particulier dans l’air de la Calomnie. Devant la caméra de France 3, côté documentaire, l’acteur explique, grimace et composition à l’appui, la psychologie de son personnage, une sorte de faux pieux soupçonneux, avec un humour détonant.