Giacomo Puccini
Tosca, 1900
Les 23, 25, 28 et 30 septembre 2008
Nantes, Théâtre Graslin
Les 10 et 12 octobre 2008
Angers, Le Quai
Jean-Yves Ossonce, direction
Patrice Caurier et Moshe Leiser, mise en scène
Nouvelle production
Pour sa nouvelle saison 2008-2009, Angers-Nantes Opéra amorce ses premières représentations lyriques avec une nouvelle production de Tosca, tableau passionnel de la violence amoureuse. Même sous la pression et le chantage le plus ignoble, Tosca sait résister à la fatalité, fût ce par la mort. Dans la fosse, Jean-Yves Ossonce, chef de l’Orchestre Symphonique du Centre-Tour porte l’une des partitions les plus flamboyantes du répertoire. En programmant l’opéra puccinien, Angers-Nantes-Opéra s’inscrit comme il se doit dans « l’année Puccini » puisque 2008 marque les 150 ans de la naissance du compositeur italien. Cette nouvelle production est donc très attendue. La scène rejoint la série des commémorations auxquelles le disque a participé grâce à l’éditeur Sony-Bmg qui nous a gratifié d’un coffret des 10 opéras recensés, incontournable (coffret Giacomo Puccini: The complete Operas, 20 cd Sony Bmg)
Les trois lieux du drame
2008 sera une année puccinienne. L’année marque les 150 ans de la naissance de l’auteur de La Bohème (1896), Tosca (1900), Butterfly (1904), de Turandot (1926)… De nombreuses maisons lyriques ont déjà programmé les opéras du compositeur italien né en 1858.
Là encore, comme il en va pour de nombreux opéras, l’efficacité de l’action lyrique dérive de son origine théâtrale. La Tosca de Puccini, qui a alors 42 ans, et est au sommet de son écriture, est adaptée de la pièce éponyme de Victorien Sardou, créée treize années auparavant, en 1887.
Tosca se déroule dans une seule ville: Rome. L’architecture, ses arcades et son marbre, constitue un personnage omniprésent. A chaque acte correspond un lieu spécifique marquant la gradation de la catastrophe finale: église Sant’Andrea della Valle (acte I): présentation des protagonistes: Mario le peintre, Floria la cantatrice, Scarpia le chef de la police. Palazzo Farnese (acte II): supplice de Mario, confrontation entre Tosca et Scarpia. Terrasse du château Saint-Ange (acte III): duo amoureux entre Floria et Mario, exécution de Mario, suicide de Tosca.
En un torrent continu qui reste resserré, autorisant quelques rares airs aux solistes, la musique de Puccini exprime tout ce que les actes ne disent pas: les pensées secrètes, les soupçons incandescents (Floria est une femme terriblement jalouse), le machiavélisme cynique astucieusement tu (Scarpia est un monstre de perversité manipulatrice), la loyauté fraternelle de Mario (il est partisan du peuple, farouchement opposé à toute forme de despotisme)… En définitive, la plume de Puccini inscrit au devant de la scène, la passion qui animent chacun des trois protagonistes. Sur le plan musical aussi, le compositeur rehausse davantage la règle du trio vocal, base de l’opéra romantique et post romantique: une soprano amoureuse, un ténor ardent, un baryton néfaste, sombre et ténébreux. Mais ici, contrairement à tant d’héroïnes soumises ou sacrificiées, Tosca est une femme qui rugit et résiste. Elle décide elle-même du moment et du contexte de sa mort.
L’ouvrage a connu immédiatement un succès international, à l’étonnement du milieu français dont surtout Fauré qui n’entendait rien à sa sanguinité déplacée. Heureusement Ravel, Stravinsky, Mahler relevèrent aussitôt le génie musical et dramatique de Puccini.
Illustration: portrait de Giacomo Puccini (DR)