mercredi 7 mai 2025

Giacomo Puccini: Tosca, 1900. Dijon, Le Duo. Auditorium. Les 16, 18 et 20 janvier 2008

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Giacomo Puccini
Tosca
, 1900

Dijon, Le Duo. Auditorium
Les 16, 18, 20 janvier 2008
Claude Schnitzler, direction
Michel Fau, mise en scène

Opéra en trois actes, créé au Teatro Costanzi, le 14 janvier 1900. Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, d’après Victorien Sardou.

Pour le metteur en scène Michel Fau dont la mise en scène a été déjà présentée en 2003 sur les planches dijonaises, Tosca nous peint certes l’histoire tragique d’un amour passionnel, exarcerbé parce que contraint, mais noble et édifiant parce qu’inflexible, mais ce que le compositeur nous donne à voir et à entendre, c’est « une étrange cérémonie macabre, fiévreuse, perverse, sensuelle, sanglante et sauvage, étouffée par un décorum religieux et baroque »… « Comme dans les tragédies de Racine, il y a obligatoirement destruction: suicide d’Angelotti, exécution de Mario, assassinat de Scarpia, suicide de Tosca »… La musique volcanique et tendre sait rugir en accompagnant du début à la fin, l’héroïne, Floria Tosca, cantatrice de son état, et sur la scène de l’opéra, divine tragédienne.

Avec: Cécile Perrin (Floria Tosca), Juan Carlos Valls (Mario Cavaradosi), Alain Fondary (Scarpia)… Choeurs et orchestre du Duo Dijon. Production créée en 2003 au Duo Dijon.

Les trois lieux du drame

2008 sera une année puccinienne. L’année marque les 150 ans de la naissance de l’auteur de La Bohème (1896), Tosca (1900), Butterfly (1904), de Turandot (1926)… De nombreuses maisons lyriques ont déjà programmé les opéras du compositeur italien né en 1858. Là encore, comme il en va pour de nombreux opéras, l’efficacité de l’action lyrique dérive de son origine théâtrale. La Tosca de Puccini, qui a alors 42 ans, et est au sommet de son écriture, est adaptée de la pièce éponyme de Victorien Sardou, créée treize années auparavant, en 1887. Tosca se déroule dans une seule ville: Rome. L’architecture, ses arcades et son marbre, constitue un personnage omniprésent. A chaque acte correspond un lieu spécifique marquant la gradation de la catastrophe finale: église Sant’Andrea della Valle (acte I): présentation des protagonistes: Mario le peintre, Floria la cantatrice, Scarpia le chef de la police. Palazzo Farnese (acte II): supplice de Mario, confrontation entre Tosca et Scarpia. Terrasse du château Saint-Ange (acte III): duo amoureux entre Floria et Mario, exécution de Mario, suicide de Tosca.
En un torrent continu qui reste resserré, autorisant quelques rares airs aux solistes, la musique de Puccini exprime tout ce que les actes ne disent pas: les pensées secrètes, les soupçons incandescents (Floria est une femme terriblement jalouse), le machiavélisme cynique astucieusement tu (Scarpia est un monstre de perversité manipulatrice), la loyauté fraternelle de Mario (il est partisan du peuple, farouchement opposé à toute forme de despotisme)… En définitive, la plume de Puccini inscrit au devant de la scène, la passion qui animent chacun des trois protagonistes. Sur le plan musical aussi, le compositeur rehausse davantage la règle du trio vocal, base de l’opéra romantique et post romantique: une soprano amoureuse, un ténor ardent, un baryton néfaste, sombre et ténébreux. Mais ici, contrairement à tant d’héroïnes soumises ou sacrificiées, Tosca est une femme qui rugit et résiste. Elle décide elle-même du moment et du contexte de sa mort.
L’ouvrage a connu immédiatement un succès international, à l’étonnement du milieu français dont surtout Fauré qui n’entendait rien à sa sanguinité déplacée. Heureusement Ravel, Stravinsky, Mahler relevèrent aussitôt le génie musical et dramatique de Puccini.

DVD
Visionnez sans attendre l’excellente production de Tosca avec Catherine Malfitano et Bryn Terfel, en provenance du Royal concertgebouw Amsterdam (1988), récemment édité par Decca en dvd, en octobre 2007 (Tosca avec Bryn Terfel sous la direction de Riccardo Chailly, 1 dvd Decca)

Illustrations
(1) Affiche de La Tosca (DR)
(2) Giacomo Puccini, portrait (DR)

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