Georges Bizet
Djamileh, 1872
Opéra Théâtre de Saint-Etienne
Les 28, 30 mars, le 1er avril 2007
Eivind Gullberg Jensen, direction musicale
Christopher Alden, mise en scène
Une esclave comme les autres?
Miracle d’une rencontre imprévue qui vient troubler un cycle d’habitudes: la belle esclave Djamileh tourne la tête du sultan Haroun. Le prodige est d’autant plus remarquable que le prince a pris pour règle de ne s’attacher à aucune favorite et d’en changer chaque mois. Troublé mais pas (encore) épris, l’insensible Haroun lui fait savoir qu’elle n’est qu’une esclave… comme toutes les autres. A force de stratagème, et avec l’aide du serviteur du sultan, Splendiano, qui complice en sensualité, goûte aux délices offerts par les créatures délaissées, l’irrésistible Djamileh réussit cependant à régner sur le coeur de l’inflexible tyran oriental.
Inspiré du poème « Namouna » de Musset (Conte oriental,1832), l’opéra de Bizet lui est commandé en 1871. Le directeur de l’Opéra-Comique, Camille du Locle a, lui-même, choisi le nom de l’héroïne. Elaboré à partir de l’été 1871, Djamileh connaît ses premières répétitions en janvier 1872. Le compositeur qui rêvait dans le rôle-titre de la sublime cantatrice Galli-Marié, assista à la déroute de la création avec comme héroïne, une autre interprète, Aline Prelly (pseudonyme de la Duchesse de Presle) dont la plastique dépassait de beaucoup les possibilités du chant. L’opéra ne devait pas passer 10 représentations. Gustav Mahler choisit de la ressusciter à Vienne, en 1898.
Georges Bizet
Djamileh,
opéra en un acte
Livret de Louis Gallet
d’après, Namouna de Musset (1832)
Créé à l’Opéra-Comique à Paris
le 22 mai 1872
Illustration
Chassériau, le Tepidarium (Paris, Musée d’Orsay)