mardi 6 mai 2025

Georg Friedrich Haendel: Jehpte (1752) France Musique, mercredi 30 juin 2010 à 20h

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Georg Friedrich Haendel
Jephta
, 1752

France Musique
Mercredi 30 juin 2010 à 20h

Concert donné le 11 juin 2010, au Grand Théâtre de l’Opéra National de Bordeaux

En
trois parties, d’après le livret de Thomas Morell, le dernier oratorio
de Haendel est créé à Londres au Théâtre Royal de Covent Garden, le 26
février 1752.
Au travail entre janvier et août 1751, Haendel sent sa
fin proche. Il annote en marge du choeur concluant l’acte II: « incapable
de poursuivre à cause de l’affaiblissement de mon oeil gauche »

La cécité se développe, lui laissant juste assez de temps pour achever
la partition. A 66 ans, le compositeur doit poser définitivement la
plume. Il n’y voit plus rien, ainsi s’arrête sa carrière de compositeur!

Soumission de l’homme à son destin

Inspiré du Livre des Juges, Jephté pose le thème de
l’obéissance à Dieu, soumission indéfectible, particulièrement lourde de
conséquences: Jephté qui a mené les Juifs à la victoire contre les
ammonites entend remercier la puissance divine qui les a ainsi
favorisés. En faisant le voeu de sacrifier la première créature qu’il
rencontrerait, le père voit Iphis, sa fille, paraître au moment de son
engagement. S’il veut honorer Dieu, Jephté doit tuer sa propre fille.

L’intervention divine, miséricordieuse et compatissante épargnera la vie
de l’innocente. En cela Jephté se rapproche des légendes de Isaac
sacrifié par Abraham, d’Idoménée, contraint de verser le sang de son
fils, Idamante…
Intervention pleine de souffle et de dramatisme du
choeur, peinture psychologique nuancée et fine d’Iphis (de l’insouciance
au renoncement héroïque), de Jephté (tiraillé entre amour paternel et
dévotion à Dieu), Haendel puise dans son génie de la scène, lui qui a
non sans succès et déboires, imposer sur les planches londoniennes,
l’opéra italien malgré la concurrence de Porpora, toutes les ressources
d’une écriture raffinée. Plus que dans aucun autre ouvrage, le
compositeur, atteint dans sa vie personnelle et au soir de sa vie,
dépeint l’irrépressible soumission de l’homme à son destin. Où l’homme peut-il trouver les ferments de sa liberté s’il doit de facto renoncer et se soumettre?

Georg Friedrich Haendel
Jephtha

Paul Agnew, Jephtha
Ann Hallenberg, Storgè
Katherine Whyte, Iphis
Lestyn Davies, Hamor
Andrew Foster Williams, Zebul
Suzana Ograjensek, Angel

Choeur de l’Opéra National de Bordeaux
Orchestre National Bordeaux Aquitaine
Direction : Jane Glover

Illustration: Haendel (DR)

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