Georg Friedrich Haendel: Faramondo. cencic, Jaroussky… Fasolis 3 cd Virgin Classics

Faramondo (HWV 39) d’après le livret de Zeno, lui-même inspiré de Faramond
de Gauthier de Costes de La Calprenède (livret utilisé en 1720 par
Gasparini), a été créé le 3 janvier 1738 au King’s theatre de
Haymarket.

Haendel (52 ans) compose son opéra entre novembre et décembre 1737.
L’opéra suscita un succès honorable d’autant qu’un deuil avait été
décrété après la mort de la Reine Caroline, épouse de Georges II, le 20
novembre 1737.
L’action se passe au Vème en France. Le rôle-titre, (pour mezzo
soprano) est à l’origine incarné lors de la première de l’ouvrage à
Londres en 1738 par l’illustre castrat soprano Cafarelli. Dans
l’enregistrement Virgin Classics, Faramondo, un roi légendaire est
incarné par le contre-ténor originaire de Zagreb, Max Emanuel Cencic, ex membre des petits chanteurs de Vienne et devenu, depuis 5 ans, une star de l’opéra baroque et rossinien.

Sous la baguette de Diego Fasolis, tous les rôles masculins sont tenus
par des chanteurs (- quand Haendel pour des raisons financières ne
pouvaient plus se payer outre Cafarelli, de castrat supplémentaires-):
ainsi le fils de Faramondo, Adolfo est chanté par Philippe Jaroussky, autre vocaliste renommé, qui a gravé un album dédié au castrat Carestini et sortira en mars un nouveau recueil de… mélodies françaises (« Opium« ).
Dans
la distribution originale, Haendel selon l’habitude, emploie des
sopranos pour les rôles masculins aigus, et recrute les contreténors
pour les tessitures d’alto.
Ainsi Xavier Sabata, troisième contre-ténor de la production de ce
nouveau Faramondo, chante le roi pernicieux Gernando. Le chef suisse
Diego Fasolis dirige cet enregistrement attendu, qui vient
opportunément dévoiler une partition peu connue de Haendel au moment de
son année de célébration.

Faramondo
est contemporain de la ruine puis de la disparition de l’Opéra de la
noblesse, théâtre rival de celui de Haendel à Covent Garden qui
bénéficie de l’appui de la famille royale. Mais Haendel sait à la fin
des années 1730 que l’opéra italien, dans sa forme classique (seria)
n’a plus la faveur du public londonien. Après une cure à
Aix-la-Chapelle, le musicien compose Faramondo, désirant réinventer le
théâtre lyrique selon le goût de l’audience anglaise. Malgré ses moyens
limités (orchestre réduit aux cordes et au continuo, un seul castrat
quand Haendel avait coutume d’en employer au moins deux par production
tels Senesino), Faramondo suscite un réel succès (8 représentations), grâce aux chanteurs masculins: le castrat Cafarelli et la basse virtuose Antonio Montagnana (dans le rôle de Gustavo). Faramondo prépare déjà le chef-d’oeuvre qui suit, Serse (dont le propre est d’acclimater avec liberté le cadre seria en l’enrichissant de nouveaux tableaux comiques).