Le fragment, forme de la modernité
Après
l’ancien ministre français de la justice Robert Badinter, l’Américaine
Toni Morrison et le Flamand Anselm Kiefer, le Louvre s’offre un nouveau
regard artistique et esthétique en accueillant depuis le 6 novembre
dernier et jusqu’au 9 février 2009, le compositeur et chef d’orchestre Pierre Boulez (83 ans).
Paradoxe pour un homme de la contestation libre et mobile que d’entrer
ainsi au musée, mais sous la forme d’une série de colloques, débats
thématisée, projections et surtout exposition. C’est d’ailleurs, le
parcours muséographique qui expose un choix de partitions mises en
regards avec des tableaux, aquarelles et dessins qui constitue le point
d’orgue de l’événement parisien. Autour de la notion de modernité,
Pierre Boulez s’interroge sur le fragment:
chaque oeuvre nouvelle n’est qu’une partie d’une totalité qui nous
échappe et qui dans son développement formel comme temporel, déborde du
cadre de la partition. L’oeuvre boulézienne n’est qu’une étape
transitoire d’une vaste trajectoire dont les manifestations demeurent
quelques fragments qui chacun à leur échelle exprime l’essence et la
vérité de l’idée de départ.
En quatre sections, l’exposition « Pierre Boulez,Oeuvre:fragment, »
en posant clairement la problématique fini/inachevé, montre en quoi
l’artiste, compositeur et musicien s’intéresse aux notions d’inachevé
et d’instantané, de forme ouverte et d’imprévu opposées à l’oeuvre
totale finie, au temps donné résolu, au cadre déterminé, au plan
millimétré d’un déroulement présupposé. Partitions, manuscrits
poétiques (Mallarmé), oeuvres graphiques et picturales, Boulez analyse
la question de l’oeuvre jamais achevée, chez Klee, Giacometti,
Mondrian, Kandinsky dont les « compositions » se prêtent idéalement à une
relecture musicale… Mais aussi chez Ingres, Delacroix et Degas, dont
les oeuvres préparatoires, offrent à l’essai, l’inachevé, l’esquisse,
leur statut d’oeuvres totales.
A travers ce parcours présenté au Louvre, Pierre Boulez observe les
manifestations de sa propre conception de la modernité, par cet état
« ouvert » de non finito,
cette déclaration mouvante du transitoire qui ouvre de fascinantes
perspectives en possibilités et en temporalité… dans les oeuvres des
autres artistes dont il aime commenter le processus créatif.
Exposition majeure.
l’ancien ministre français de la justice Robert Badinter, l’Américaine
Toni Morrison et le Flamand Anselm Kiefer, le Louvre s’offre un nouveau
regard artistique et esthétique en accueillant depuis le 6 novembre
dernier et jusqu’au 9 février 2009, le compositeur et chef d’orchestre Pierre Boulez (83 ans).
Paradoxe pour un homme de la contestation libre et mobile que d’entrer
ainsi au musée, mais sous la forme d’une série de colloques, débats
thématisée, projections et surtout exposition. C’est d’ailleurs, le
parcours muséographique qui expose un choix de partitions mises en
regards avec des tableaux, aquarelles et dessins qui constitue le point
d’orgue de l’événement parisien. Autour de la notion de modernité,
Pierre Boulez s’interroge sur le fragment:
chaque oeuvre nouvelle n’est qu’une partie d’une totalité qui nous
échappe et qui dans son développement formel comme temporel, déborde du
cadre de la partition. L’oeuvre boulézienne n’est qu’une étape
transitoire d’une vaste trajectoire dont les manifestations demeurent
quelques fragments qui chacun à leur échelle exprime l’essence et la
vérité de l’idée de départ.
En quatre sections, l’exposition « Pierre Boulez,Oeuvre:fragment, »en posant clairement la problématique fini/inachevé, montre en quoi
l’artiste, compositeur et musicien s’intéresse aux notions d’inachevé
et d’instantané, de forme ouverte et d’imprévu opposées à l’oeuvre
totale finie, au temps donné résolu, au cadre déterminé, au plan
millimétré d’un déroulement présupposé. Partitions, manuscrits
poétiques (Mallarmé), oeuvres graphiques et picturales, Boulez analyse
la question de l’oeuvre jamais achevée, chez Klee, Giacometti,
Mondrian, Kandinsky dont les « compositions » se prêtent idéalement à une
relecture musicale… Mais aussi chez Ingres, Delacroix et Degas, dont
les oeuvres préparatoires, offrent à l’essai, l’inachevé, l’esquisse,
leur statut d’oeuvres totales.
A travers ce parcours présenté au Louvre, Pierre Boulez observe lesmanifestations de sa propre conception de la modernité, par cet état
« ouvert » de non finito,
cette déclaration mouvante du transitoire qui ouvre de fascinantes
perspectives en possibilités et en temporalité… dans les oeuvres des
autres artistes dont il aime commenter le processus créatif.
Exposition majeure.
« Pierre Boulez,Oeuvre:fragment. Paris, Louvre. Exposition jusqu’au 9 février 2009.En coédition avec Gallimard, le Louvre édite un superbe catalogue,
comprenant , mais aussi plusieurs essais de Pierre Boulez et Marcella
Lista, un dialogue entre Pierre Boulez et Henri Loyrette. 147 pages.
