lundi 5 mai 2025

Evasion à Lyon. La scène baroque (3): Acte II, Un Saint-Marc de Venise sur la presqu’île lyonnaise?

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Evasion à Lyon
La Scène baroque
(3)

Acte II: Un Saint-Marc de Venise en presqu’île lyonnaise?
Nous voici donc reportés à la première constellation, qui a l’immense
avantage de briller dans un lieu parfaitement adéquat au projet et à sa
réalisation. Il s’agit de la Chapelle de la Trinité, où tous les ans a
lieu un Festival nommé Baroque. Cette situation est la résultante
d’efforts persévérants, commencés il y a un quart de siècle par une
équipe réunie autour d’Eric Desnoues, musicien-fondateur de ce qui
s’appelait Festival de musique sacrée du Vieux Lyon, et qui en partant
d’un certain disparate initial en programmes et réalisations a pris
l’allure dune vraie détermination. La chance et surtout la logique
d’action persévérante de celui qu’on pourrait appeler aujourd’hui Il
Signor Barocco de Lyon ont abouti à ce que la Municipalité (en ses
essences successives…) se pique au jeu de restauration véritable d’une
chapelle qui avait fini par ressembler à un débarras. Le cadre de la
Trinité est désormais non seulement rétabli dans un état décent, mais
vraiment « retravaillé » (réfection du décor général et même
introduction de tableaux dans l’esprit de l’origine ; des lustres
copies d’époque vont en début 2008 s’ajouter à cet ensemble), et ce
lieu authentifié, avec le demi-millier de places que compte sa nef (à
quoi on peut ajouter quelques rangs de tribunes, également utilisées
pour des situations à « la Saint Marc de Venise »), constitue une jauge
assez idéale pour la programmation baroque. Les musiciens régulièrement
invités – certains depuis l’époque où ils n’étaient pas encore des
stars de la scène chantante ou jouante, de Philippe Jaroussky à Doulce
Mémoire… – appartiennent soit au Gotha de la Baroquie, soit à ce qui a
toutes chances de le devenir ; on y entend par ailleurs de très bonne
musique chorale russe …Cette notion d’ »excellence » sur laquelle
insiste Eric Desnoues s’appuie sur des invitations qui permettent de
présenter à un « grand public,et non à des musico-idéologues, un
répertoire large », parfois en recherche d’ensembles encore peu connus.
Cette politique assure le fonctionnement à plein régime du Festival
(lui-même fréquenté par un public « bien sous tous rapports » et
enthousiaste ), qui pourtant reste un temps privilégié des « courts
jours » de novembre-décembre, pour sa petite dizaine de concerts
spécifiques. Le festival gardois d’Uzès, tutellé par la même équipe,
prolonge d’ailleurs en été les options lyonnaises. La Trinité – dont la
municipalité a confié les destinées en 1999 à E.Desnoues – est certes
le lieu d’autres concerts (sous le nom de « La Chapelle » : 3 cette
saison), mais on sent qu’il y a là une certaine vacance du reste de
l’année, même si ensuite certains événements tout à fait …ou
moindrement baroqueux y sont également accueillis.

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