
EOC
Ensemble orchestral contemporain
saison 2010-2011
Fondé en 1992 dans la Loire, l’Ensemble Orchestral Contemporain (EOC) sous l’impulsion de son chef fondateur Daniel Kawka explore les champs de la musique du XXè, tout en favorisant aussi le rayonnement des écritures contemporaines. En proposant une immersion vivante et très scrupuleuse au service des répertoires moderne et contemporain, l’Ensembe défend aujourd’hui une expérience unique associant défrichement, pédagogie, programmes inédits. Chaque cycle musical est l’aboutissement d’une série d’ateliers, qui approfondit le sens des partitions et leur interprétation. Soucieux de servir au mieux les sensibilités de notre temps, l’Orchestre sait entretenir une relation privilégiée avec les auteurs d’aujourd’hui, ainsi sa collaboration avec le compositeur Hugues Dufour qui prolonge et enrichit une approche antérieure, investie et reconnue des écritures de Gilbert Amy, Xu Yi, Dominique Lemaître… Un récent disque dédié aux oeuvres de Hugues Dufourt a recueilli ce qui est aujourd’hui la démarche de l’Orchestre: « Sous tes cils une énigme« … (A ne pas manquer à ce propos le concert où est programmé L’Origine du Monde d’Hugues Dufourt, le 22 janvier 2011, Festival Nouveau Siècle à Saint-Etienne).
Relecture, exploration, l’EOC pour sa nouvelle saison 2010-2011 varie les approches et diversifie les expériences: offrant, osant ce bouquet créatif désormais unique et singulier autour de la musique contemporaine. Au programme de la formation désormais en résidence à Saint-Etienne (Opéra-Théâtre), les « classiques » du XXè siècle tels Denisov, Boulez, Ligeti, Berio voisinent avec le rock nord-américain (Rock progressif des seventies, Echirolles, La Rampe, le 10 décembre 2010, puis Nanterre, maison de la musique, le 30 janvier 2011); l’instrumental dialogue avec le visuel spatial; l’acoustique avec l’électronique, les sources populaires avec l’écriture savante… Sous la direction artistique du chef Daniel Kawka, il s’agit moins d’un jeu purement formel que d’une célébration critique et vivante, généreuse et accessible des sonorités actuelles et de la création musicale.
Au carrefour de l’image et de la musique, l’ensemble Orchestral Contemporain poursuit ses explorations sans limites et toujours inventives avec pour cette seconde saison où les deux thèmes sont croisées, un point d’orgue autour de l’oeuvre de Franck Zappa (concerts des 10 et 30 décembre 2010 déjà cités).
Reconnu à l’international, l’EOC développe à Madrid son programme monographique Pierre Boulez (Dérive I & II, le 6 novembre 2010, Madrid, Auditorium National) qui avec Denisov, devrait être le sujet des prochains enregistrements discographiques.
Le regard dynamique vers les répertoires se lit aussi dans l’agencement créatif insolite des programmes: outre ce Rock progressif des seventies qui mêle Emerson Lake and Palmer, Yes, Genesis à Zappa (!) dans un dispositif vidéo entre musique et image (les 10 décembre à Echirolles, puis le 30 janvier à Nanterre), Daniel Kawka ouvre les musiques en dialogues au plus grand nombre (nombreux concert apéritif en entrée libre à la bourse du travail de Saint-Etienne (les 23 septembre, 23 novembre 2010, 20 janvier 2011 à 12h30). Enfin ne manquez pas deux autres grands moments d’une saison incontournable, dans le cadre de la résidence de l’EOC à Saint-Etienne, concert lecture (le 21 janvier 2011) puis concert ( le 22 janvier 2011, Salle Massenet de l’Opéra Théâtre dans le cadre du festival Nouveau Siècle): Sous tes cils une énigme, concerto pour clarinette et ensemble de Pascale Jakubowski, compositrice qui est aussi professeur d’analyse musicale au Conservatoire de Saint-Etienne… (création mondiale).
Lignes, textures, timbres à la fête, sont révélées souvent dans leurs secrètes et éblouissantes combinaisons. Passionné de couleurs, de transparence et de dialogues (comme de nouvelles perspectives), Daniel Kawka souhaite élargir davantage les champs du sensible de « son » orchestre. Grand interprète des compositeurs modernes et contemporains, de Mahler, Berg, Schoenberg à Boulez, le chef d’orchestre connaît son Roussel comme personne: c’est un passeur passionné et subtile qui détient l’une des rares facultés à transmettre par la vibration du corps, par l’écoute profonde des oeuvres… C’est aussi un chef d’opéras, d’une acuité magnétique comme il nous l’a montré en dirigeant à Dijon, la production désormais mythique de Tristan und Isolde de Wagner dans le mise en scène saisissante d’Olivier Py. Daniel Kawka poursuit d’ailleurs sa carrière de chef invité partout dans le monde (et encore à Dijon pour une Turandot de Busoni prometteuse, 9, 11 et 13 mars 2011). Sa compétence et la sensibilité de plus en plus large, magistrale chez Wagner et bientôt Strauss (déjà traversé et éprouvé avec l’Orchestre de RAI) apportent évidemment beaucoup à son expérience avec les instrumentistes de l’EOC. Le travail des musiciens (dont la curiosité et la sensibilité sont celles de grands solistes) sous le regard de leur chef explorateur, dévoile la diversité des écritures et des imaginaires des compositeurs européens.