EDITO de septembre 2017. TENDANCE… FRENCH REVIVAL AT THE OPERA ?… C’est bien connu, le coordonnier est toujours le plus mal chaussé et nul n’est prophète en son pays. La France, nation si fière voire arrogante (on l’a vu encore depuis que Paris a décroché les anneaux olympiques pour 2024, à grands coups de milliards et de futurs dérapages budgétaires…) ; le « tout ça pour ça » bien connu devrait vite l’emporter dans cette affaire… / quand il y a encore tant de territoires français à désenclaver, ces milliards investis auraient été plus utiles pour développer de nouveaux réseaux de trains (bref)…
SEPTEMBRE ROMANTQIUE FRANCAIS… Or donc, septembre est un mois lyrique et romantique et français. Deux majors (non des moindres) et leurs chanteurs vedettes (deux germaniques : le premier est munichois, la seconde est née à Günzbourg an der Donau… tous deux sont quadra… c’est à dire au sommet de leur carrière), affirment une passion commune pour l’opéra romantique français. Il était temps car ce répertoire est depuis de longues années écarté, maltraité, défiguré (par des productions nouvelles, affichées plus accessibles, toujours décevantes et irrespectueuse des ouvrages originels…).
JONAS ET DIANA… deux allemands francophiles. Voilà que Sony puis Erato viennent bouleverser l’échiquier et nous ravir tout en dévoilant le génie des compositeurs français et romantiques. JONAS KAUFMANN chante la passion, sensuelle, ardente des héros de l’opéra hexagonal, de Bizet, Massenet à Gounod et Thomas. Puis c’est la suave et subtile DIANA DAMRAU qui chez Erato, nous subjugue littéralement dans un récital 100% MEYERBEER, le créateur et l’amplificateur idéaliste du grand opéra français. Davantage qu’une chanteuse à roucoulades et aux aigus bien couverts et timbrés : Diana sait aussi ciseler les intentions de textes et de situations captivantes : avec la cantatrice allemande, l’opéra de Meyerbeer est avant du théâtre. On s’étonen alors que les metteurs en scène, si mis en avant partout dans le monde et de façon excessive, n’aient pas interrogé le drame meyerbeerien.
Et si MEYERBEER fut le SHAKESPEARE DE L’OPERA ROMANTIQUE ? CLASSIQUENEWS souligne ce fait marquant qui devrait inspiré davantage de dircteurs et de producteurs… La Rédaction de CLASSIQUENEWS a évidemment salué ces deux réalisations discographiques de premier plan car non seulement les deux solistes défrichent des oeuvres peu jouées mais réhabilitent des rôles et des situations surtout mal chantées : diseurs, capables de jouer sans épaisseur ni vulgarité, maîtrisant le français mieux que certains natifs, Jonas Kaufmann et Diana Damrau, respectivement dans leurs nouveaux albums intitulés : « OPERA » pour le premier, « GRAND OPERA » pour la seconde, se font les meilleurs ambassadeurs de l’opéra romantique français. Honneurs aux étrangers. Honneurs aux allemands : leur instinct et leur style sont des modèles pour tous. Si les chanteurs français chantaient le texte ainsi…
A l’Opéra de Paris, il faudra attendre le 17 mars 2018 pour une nouvelle production de … Benvenuto Cellini, chef d’oeuvre shakespearien de Berlioz ; sans omettre le prochain DON CARLOS de Verdi, donc en version française (avec l’acte de Fontainebleau), réalisée par Giuseppe pour Paris en 1867 (avec Kaufmann et Garanca : incontournable)… En attendant, classiquenews ne saurait mieux vous conseiller d’écouter en urgence le timbre félin, crépusculaire de Jonas Kaufmann dans Werther ou Les Troyens ; celui suave, raffiné de l’ineffable Diana Damrau, ambassadrice de charme pour les héroïnes meyerbeeriennes…
Pelléas FOG,
baroudeur mélomane, éditorialiste et grand reporter pour CLASSIQUENEWS