
révélateur et défricheur, ce livre disque est à nouveau un modèle du
genre, éditorialement soigné et même généreux (2 cd proposent plus de 2h
de musique, si méconnue), scientifiquement passionnant, musicalement
captivant.
C’est Gustave Charpentier qui en sort réestimé: son
séjour à Rome (1888-1890), comme lauréat du Prix de Rome grâce à sa
cantate Didon,
s’avère fructueux et même décisif…C’est en Italie où il compose son
opéra Montmartrois, Louise, que Charpentier devient Charpentier... En lire +

à la révélation de ce programme tout en correspondances et fusion
artistique s’engagent pour en exprimer les champs souterrains, la
matière onirique, tout ce monde où la mémoire réactivée peut recomposer
le tissu palpitant des souvenirs et des affections passées.
Magnifique
édition à l’initiative d’Universal Music France et de son directeur
Yann Ollivier (2ème livre disque de notre sélection Top 10 cd de Noël 2011) : chaque mélomane exigeant mais aussi tout néophyte que
l’hypothétique accord littérature/musique fait rêver, puisera dans ce
livre disque exemplaire, une source de découvertes et d’évasion
inestimables entre les deux disciplines. L’objet est d’autant plus
légitime que Marcel Proust (1871-1922), amant puis ami
fidèle de l’immense Reynaldo Hahn; connaisseur comme peu des écritures
de Fauré, Saint-Saëns, Franck, Debussy, sans omettre Beethoven, les
auteurs russes, Chopin ou Wagner… a toujours eu la fascination de la
musique; sujet de vénération mais aussi modèle dans la conception de sa
propre écriture, elle-même si musicale. En lire +

diseuse exceptionnellement chantante se révèle chez Barber, Berlioz,
Britten. Incroyable intelligibilité de la voix claire et remarquablement
timbrée, voire éblouissante pour le chant français de la soprano belge,
presque quadragénnaire, Anne-Catherine Gillet… Incroyable
intelligibilité d’une voix claire et remarquablement timbrée, voire
éblouissante pour le chant français de la soprano belge, presque
quadragénnaire, Anne-Catherine Gillet. La cantatrice que les parisiens
connaissent mieux pour l’avoir applaudie à Paris sur la scène de
Bastille à l’invitation de Nicolas Joel, ouvrage ici un programme choisi
et personnel, d’une rare cohérence qui dévoile une intensité dramatique
aussi inespérée que foudroyante: son imprécation ivre digne d’une
Cassandre illuminée et hallucinée renouvelle les flamboyantes visions
des illuminations de Britten.

l’architecture des tonalités, au jeu des timbres alternés, dialogués,
affrontés, vraie joie voire jubilation du geste musical… il ne manque
rien aux interprètes des Esprits Animaux: ils ont la fougue, le
raffinement… une musicalité qui devient souvent miracle de juvénilité
jaillissante, au diapason enchanteur de partitions magnifiquement
défendues. Très belle révélation… Félins malicieux, inspirés par chaque scène littéraire ainsi investie, Les Esprits Animaux
déploient une maestrià collective saine, conquérante, fruitée dont le
tempérament indique de nouveaux acteurs saisissants par leur appétit et
leur plaisir de jouer ensemble. Ce qui surprend ici avant tout, c’est
l’impétuosité d’un son de groupe, jamais dilué, fragmenté, dissout;
toujours électrique, millimétré, tendu, vif et musclé, mais aussi tendre
et ciselé…

qu’un événement musical et interprétatif, la performance fut une
révélation: celle d’un symphonisme puissant et original, ardent
défenseur d’un humanisme personnel et sincère… l’enregistrement dont
il est question ici, est réalisé à partir des séances publiques de mai
2011. Nous étions présents aux concerts Ropartz (mai 2011) donnés à Tours à l’Opéra par l’Orchestre maison:
plus qu’un événement musical et interprétatif, la performance fut une
révélation: celle d’un symphonisme puissant et original, ardent
défenseur d’un humanisme personnel et sincère… l’enregistrement dont
il est question ici, est réalisé à partir des séances publiques de mai
2011.
Comme un contrepoint aux atrocités à venir, Ropartz
édifie dès 1906, une arche symphonique et chorale dont la couleur
fraternelle et sincèrement humaniste s’inscrit évidemment dans
l’héritage de la 9ème de Beethoven.

des Ballets Russes… François-Xavier Roth nous rappelle opportunément
que les couleurs et la sonorité de l’orchestre des Ballets Russes, porté
par l’infatigable et visionnaire Serge Diaghilev, … sont d’essence
française. Dans ce live tendu et fièvreux … François-Xavier Roth nous rappelle
opportunément que les couleurs et la sonorité de l’orchestre des Ballets
Russes, porté par l’infatigable et visionnaire Serge Diaghilev, …
sont d’essence française. Dans ce live tendu et fièvreux d’après deux
prises d’octobre 2010, le chef récemment nommé directeur musical du SWR
Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg (depuis cette saison musicale
2011-2012) réalise un traitement captivant, en dépoussiérage comme
restitution des couleurs et des couleurs d’origine.

créée l’événement en s’intéressant à une partition retrouvée à la BNF à
Paris. Le chef britannique surprend en nous dévoilant le sens spatial et
polychoral d’Alessandro Striggio (circa 1536-1592), diplomate musicien
et créateur génial dont la vision rejoint cette liturgie profane qui
place l’homme au centre de l’univers… Florence, 1560. Robert Hollingworth créée
l’événement en s’intéressant à une partition retrouvée à la BNF à Paris.
Le chef britannique surprend en nous dévoilant le sens spatial et
polychoral d’Alessandro Striggio (circa 1536-1592), diplomate musicien
et créateur génial dont la vision rejoint cette liturgie profane qui
place l’homme au centre de l’univers. A l’époque, c’est la figure axiale
et sublimée de Cosimo de Medici qui y est inscrite à la place d’honneur
astre solaire d’une constellation musicale qui veut toucher et
impressionner. Ici, c’est le spectateur qui semble au coeur du
dispositif choral et instrumental …

chaque section de cette lecture singulière. Sa justesse musicienne fait
sa valeur. Il est certain que l’on n’écoutera plus de la même façon les
Vêpres de Monteverdi, après l’apport de Marco Mencoboni. Chapeau
maestro!Voilà une lecture qui pourrait bien changer en profondeur et de façon définitive notre approche du Vespro Montéverdien. La lecture de Marco Mencoboni
bouscule toutes les habitudes et traditions ici et là reprises par les
baroqueux jusque là écoutés, de Christie (bien dépassé) à Garrido, sans
omettre Savall ou les anglosaxons, Robert King et les plus récents dont Christina Pluhar
(pas aussi fabuleusement expérimentale). En italien fervent et
défricheur, Marco Mencoboni suscitera la polémique: en s’appuyant sur
la première édition de l’oeuvre déposée à Bologne désormais réinvestie, le chef fondateur de Cantar
Lontano, « ose », perturbe, bouleverse la donne interprétative. Son
aisance et sa furià italienne que certains dénommeront hystérie sauvage
et blasphématoire, engage une réévaluation du manuscrit.

voire flamboyante, sensualité formelle généreuse et heureusement
accessible, l’écriture de Thierry Escaich se distingue et saisit par cet
équilibre rare donc précieux, entre inspiration liée à une intense
nécessité intérieure, et clarté du propos, voire évidente maestrià de
la construction dramatique… Ni faussement intellectuel, toujours
direct, Escaich apporte aussi, délectation comblant les hédonistes
(comme nous), un raffinement des timbres souvent enivrant. Accord
édite fin avril 2011, le nouvel album des oeuvres du compositeur
contemporain Thierry Escaich (à nouveau récompensé lors de la dernière
soirée des Victoires de la musique classique 2011): le disque regroupe
trois oeuvres enregistrées en premières mondiales : ouverture mystique
La Barque Solaire, cycle pour voix soliste et orchestre (forme abordée
pour la première fois), enfin Concerto pour violon… Le programme
incarne l’accomplissement de la résidence de l’auteur auprès du National
de Lyon… Energie permanente voire flamboyante, sensualité
formelle généreuse et heureusement accessible, l’écriture de Thierry
Escaich se distingue et saisit par cet équilibre rare donc précieux,
entre inspiration liée à une intense nécessité intérieure, et clarté du
propos, voire évidente maestrià de la construction dramatique…

Sébastien Linares n’est pas seulement un guitariste subtil et suggestif;
il a l’audace du transcripteur. Il « ose » exprimer à la guitare seule,
plusieurs pièces minutieusement sélectionnées (mélodies originellement
écrites pour la voix, miniatures pour piano… Turina ne pouvait trouver
meilleur interprète… Il « ose » exprimer à la guitare seule, plusieurs pièces
minutieusement sélectionnées: Los dos Miedos – Cantares – Nunca Olvida, extraites du cycle de mélodies « Poema en Forma de Canciones », conçu originellement pour voix et piano, et La Aldea Duerme extraite du cycle « miniaturas » pour piano. Le
choix des trois mélodies est porté par des affinités évidentes dont
l’intériorité préservée et ce caractère de tendresse nostalgique se
dévoilent et se libèrent dans le jeu de transcription. Plus relectures
qu’exercices scrupuleux, les transcriptions convainquent absolument : le
guitariste élève à Paris de Rafael Andia n’hésitant pas à renouveler
les effets techniques, empruntant au flamenco, réalisant et réussissant
les ajouts de percussions, atteint naturel, flexibilité, écoute secrète
du texte musical…

ressuscite de l’ombre: un joyau révélé, une oeuvre forte, dont
l’architecture dramatique équilibrée et cohérente; la langue orchestrale
d’un fini indiscutable aux couleurs subtiles (proches de Berlioz,
Meyerbeer, Gounod -un indéfectible soutien-, et même Schumann et
Smetana…) constituent de loin l’un des apports à l’opéra romantique
français, le plus convaincant parmi les récentes réalisations
discographiques. Temps fort de l’été 2006, la production présentée à Montpellier (en
version de concert et en création mondiale) mérite absolument cet
éclairage du chef-d’oeuvre de Lalo, de ces prétentions ô combien
légitimes au théâtre. Fiesque, premier ouvrage en 3 actes, situé au
début de la carrière lyrique entre 1866 et 1868, totalement inédit
confirme le tempérament dramatique du compositeur…
12. Théodore Dubois: oeuvres concertantes… Finalement nos 10 cd incontournables 2011 … sont 12: Notre sélection ne pouvait pas ne pas intégrer ce superbe programme à nouveau défricheur et porteur de joyaux romantiques français irrésistibles… Théodore Dubois, compositeur officiel si célébré en son temps, et aujourd’hui quasi inédit, sort grandi grâce à ce recueil de morceaux concertants d’une finesse et hauteur de goût… irréprochable. Après la récente résurrection de l’oratorio Le Paradis Perdu (1878), bientôt parution discographique après la série de concerts à l’été 2011, après un concert événement (Venise, Frari mai 2011)
consacré à ses motets, voici un nouveau jalon soutenu par le Palazzetto
Bru Zane Centre de musique romantique française, dévoilant cet
éclectisme à la fois savant et accessible de Théodore Dubois (1837-1924). En lire +
Notre sélection Noël 2011 ne rend pas compte de la grande richesse des superbes éditions discographiques parues tout au long de l’année 2011. Pour connaître nos coups de coeur 2011, visitez notre sommaire cd 2011