2009
En mars 2009, Universalmusic ouvre son espace dg et decca concerts en .fr : il s’agit désormais de la vitrine du catalogue des concerts live, la plus complète (50 titres à ce jour émanant des plus grands orchestres de la planète, américains, européens… et à présent, français).
National de France et Philharmonique de Radio France
A l’automne 2008, un communiqué annonçait la signature d’un accord entre Radio France et Decca pour permettre le chargement payant en ligne de concerts de l’Orchestre National de France ou de l’Orchestre Philharmonique de France dans le cadre des « Decca Concerts ».
Mars 2009, les premiers enregistrements de l’Orchestre National de France et du Philharmonique de Radio France paraissent dans la série des Decca Concerts ; d’ici l’automne 2009, il seront au nombre de quatre albums numériques, disponibles en exclusivité sur toutes les plateformes de téléchargement légal.
L’accord est un événement puisque aucun orchestre français n’était jusqu’alors apparu dans la série « decca concerts », de captations live.
2 nouveautés de mars 2009
1. National de France
Le premier enregistrement de l’Orchestre National de France, dirigé par Daniele Gatti, est consacré à la 6ème symphonie de Gustav Mahler.
Notre avis: Entrain amer, comme une machine à broyer, le premier mouvement (Allegro energico ma non troppo) de la 6è de Mahler, créée en 1906 sous la direction du compositeur, exprime, dans le cadre Haydnien des 4 mouvements, aspirations et défaites du héros; tout le cycle magnifiquement structuré, résonne comme un constat d’impuissance (à vaincre le tissu enchevêtré des pulsions contradictoires): débutant et s’achevant dans la tonalité de la mineur, la symphonie est un acte autobiographique scellé par le destin, placé sous le signe du désespoir. Jamais la fatalité ne s’est mieux révélée, se confrontant frontalement à celui qui pensait la braver en un désir d’inconscience.
Gatti nouvellement arrivé à la direction musicale du National de France (depuis septembre 2008) s’engage pour un cycle Mahler prometteur, dont ce premier jalon enregistré pour Deccaconcerts (live gravé en décembre 2007 au Théâtre des Champs Elysées) montre les premières qualités.
Engagement, nervosité, le chef sait impliquer l’orchestre dans cette arène violente, convulsive, décisive où l’homme mène une dangereuse lutte avec lui-même. Tension lapidaire et électrique, le chant est celui d’un être lucide, emporté, fougueux autant que dérisoire, mais la baguette de Gatti montre ce dont elle est capable: le chef emporte ses effectifs en une danse sensuelle et farouche parfois sauvage, à la mesure des enjeux émotionnels. Superbes couleurs de l’Andante qui loue le miracle de la nature enchanteresse où sonnent les cloches des troupeaux dans les verts pâturages. Il faut de la noblesse et une vraie carrure pour réussir cet hymne aux beautés éclatantes et déjà perdues: entre noblesse et tristesse nostalgique, aspirations tendres et suées acides, les climats déployés par l’Orchestre creusent un vrai contraste avec les autres mouvements qui eux, a contrario, sont davantage saisis par une houle déferlante irrépressible. Lecture passionnante. Live mahlérien de très haute tenue, d’une facture aboutie et réfléchie. Suivons pas à peu ce cycle Mahler par le National de France sous la conduite de son nouveau directeur musical.
Gustav Mahler (1860-1911): Symphonie n°6 « Tragique ». [1] I. Allegro energico, ma non troppo. Heftig aber Markig. [2] II. Scherzo (Wuchtig). [3] III. Andante moderato. [4] IV. Finale (Allegro moderato). Sarah Nemtanu, violon solo. Orchestre National de France. Daniele Gatti, direction. Enregistré le 13 décembre 1007 au Théâtre des Champs-Elysées (Paris)
2. Philharmonique de Radio France
Le Philharmonique de Radio France et Myung-Whun Chung proposent un répertoire français avec les Fragments symphoniques du Martyre de Saint-Sébastien et La Mer de Claude Debussy ainsi que le Carnaval romain et La Mort de Cléopâtre d’Hector Berlioz, avec Béatrice Uria-Monzon, mezzo-soprano.
Notre avis: Salle Pleyel, Paris. Témoignages de deux soirées d’octobre et de décembre 2007, le Philharmonique de Radio France offre un cycle de musique française,romantique et impressionniste: Berlioz, Debussy. Après un Carnaval romain très affûté instrumentalement, place à la scène tragique et déclamée avec la Cantate ou « scène lyrique »: La mort de Cléopâtre. Béatrice Uria -Monzon, au timbre ample et puissant, peine parfois à articuler et vaincre la projection des voyelles éclatantes, mais la soie sombre de son chant colore un engagement digne de … Carmen: instance et projection racée et royale. Sa Cléopâtre veut en découdre avec le destin: et « Qu’ils sont loin ces jours… » déploie une gravité crêmeuse digne des plus engageantes héroïnes funèbres, ambassadrice dignes et blessées.
Même tension diaprée dans les murmures mystérieux du Martyre de Saint-Sébastien, partition de l’intime et de la pure poésie. Le geste recueilli et dramatique du chef coréen s’accomplit davantage encore dans les eaux joueuses puis le dialogues des éléments, incessante bascule de l’évanescence, dans La Mer. L’intérêt du programme va crescendo, et la justesse de la lecture s’améliore du début à la fin.
Hector Berlioz (1803-1869): Le Carnaval Romain, Op.9, Ouverture H95 en la majeur. La Mort de Cléopâtre, Scène lyrique (*). Claude Debussy (1862-1918): Le Martyre de Saint-Sébastien, Fragments symphoniques. La Mer. Béatrice Uria-Monzon*, mezzo-soprano. Orchestre Philharmonique de Radio France. Myung-Whun Chung, direction. Enregistrements Live : 12 octobre 2007 (Berlioz), 14 décembre 2007 (Debussy) , Salle Pleyel à Paris.
Ouverture du site dédié
DG et DECCA concerts.fr
A l’occasion de cette double parution, Universal Music Classics France lance son site unique de promotion et d’actualités, dédié aux DG et Decca Concerts et accessible aux adresses: www.dgconcerts.fr et www.deccaconcerts.fr . Le site a pour vocation de mettre en avant les cinquante enregistrements DG et Decca Concerts ; des enregistrements captés lors de concerts récents, donnés par les orchestres les plus prestigieux et exclusivement disponibles en téléchargement sur les sites légaux.
Présentation des orchestres, biographies des artistes, classements par compositeurs ou par œuvres : le nouveau site simplifie les recherches de l’internaute tout en lui donnant un maximum d’éléments et d’informations sur les séries d’enregistrements digitaux, présentés par orchestres.
Le partenariat signé avec le service d’écoute de musique en ligne gratuit MusicMe (www.musicme.com), permet aux mélomanes d’écouter en ligne, et en exclusivité sur le site, des titres en intégralité ou des extraits issus des différentes œuvres DG et Decca Concerts.
Régulièrement remis à jour au fil de l’actualité et des nouveautés, le site DG et Decca offre en terme de choix et de présentation d’enregistrements classiques disponibles uniquement sur le Web, un nouveau modèle. Suivi par les autres labels (Emi classics, Sony, Bmg…) ?