Strasbourg, Opéra du Rhin. Wagner : La défense d’aimer : 8-22 mai 2016. En création française voici une nouvelle production événement dans l’agenda lyrique du printemps 2016. Mariane Clément met en scène, sous la direction musicale de Constantin Trinks. Plus comédie à l’italienne que drame germanique, La Défense d’aimer / Das Lieberverbot est inspiré de Shakespeare dont les chassés croisés et les quiproquos amoureux en éprouvant les cœur, produisent une poésie émotionnelle irrésistible par sa justesse et sa profondeur. Souffrance et désir, extase et attente, aveuglement et ivresse s’y ébattent dans une arène et un labyrinthe enchanté qui rappelle évidemment Le songe d’une nuit d’été. Tyrannie sociétale encore vivace, la défense d’aimer est une règle imposé à tous, emblème d’un ordre puritain soucieux de contrôler la folie ordinaire et collective. L’amour y devient le signe d’une rébellion individuelle : le moi désirant contre l’harmonie sociale. On voit bien ce que Don Giovanni signifie ici. Mais ici se sont deux femmes, au début au couvent, dont l’une se destinait au noviciat (Isabella) qui mène les intrigues et pilote le retour de l’amour à Naples. Contre l’ordre moral, que ceux qui le proclament, n’hésitent pas enfreindre, la conscience et l’intelligence féminine rétablit le règne de l’amour, seul pacte social qui vaille la peine d’être amplement défendu.
Synopsis
ACTE I : au couvent, les femmes prennent les armes
Après le départ du roi de Sicile pour Naples, le gouverneur allemand Friedrich entend imposer sur l’île un puritanisme austère face aux mœurs prétendument débauchées de ses habitants. Son sbire Brighella, chef de la police, ferment les auberges – dont celle de Danieli -et interdit même le Carnaval. Luzio le séducteur et Claudio l’emprisonné ne l’entendent pas ainsi et entrent en rébellion.
Au couvent les femmes Isabella (candidate au noviciat et sœur de Claudio) et Marianna (épouse du gouverneur) décident de rejoindre Luzio dans sa résistance civile. Au tribunal, Brighella est dépassé par le jugement des affaires courantes : d’autant que la serveuse de l’auberge de Danieli, la pulpeuse et délirante Dorella l’entreprend directement et le trouble ouvertement. Surgit le gouverneur qui s’apprêtant à condamner à mort l’immoral Claudio, accepte de discuter avec la séduisante Isabella. La jeune femme prend la défense de l’amour et obtiendra la clémence pour son frère si… elle accepte de se donner au gouverneur. D’abord outrée, Isabella accepte et invite le gouverneur à la rejoindre la nuit venue… le temps que Marianna, la véritable épouse, ne presse sa place.
ACTE II : au Carnaval, Friedrich puni
Dans sa geôle, Claudio reçoit la visite de sa soeur et lui avoue qu’elle a bien raison d’avoir accepter de se prostituer pour lui… Mais Isabella lui fait croire qu’elle refusera, suscitant chez l’emprisonné, trouble et angoisse : tel sera son châtiment. Pendant le Carnaval qui a été maintenu par la population rebelle, le gouverneur vient masqué ainsi que le lui a demandé Isabella ; Il n’a donc aucun scrupule à outrepasser ses propres lois. Mais Isabella dénonce le gouverneur indigne qui est pris la main dans le sac en compagnie de son épouse Marianna… Le peuple à qui revient la vertu du pardon, accepte d’écarter simplement Friedrich. De sorte que Brighella peut épouser la délirante et insouciante Dorella ; comme, Luzio convainc aussi Isabella à renoncer au noviciat. Friedrich se réconcilie avec Marianna. L’amour triomphe quand le roi de Naples est de retour.
La Défense d’aimer de Wagner à l’Opéra du Rhin
Strasbourg, du 8 au 22 mai 2016.
Puis à Mulhouse, La Filature : du 3 au 5 juin 2016.