vendredi 19 avril 2024

COMPTE-RENDU, critique, concert. MONTPELLIER, le 15 nov 2019. Les 40 ans de l’Orch National de Montpellier. Goerner, Schonwandt.

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique et à l’opéra - et notamment avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

Compte-rendu, concert. Montpellier, Opéra Berlioz, le 15 novembre 2019. Concert de gala des 40 ans de l’Orchestre national Montpellier Occitanie. Nelson Goerner (piano), Michael Schonwandt (direction)

40 ans… Ca se fête ! C’est l’âge de l’Orchestre national Montpellier Occitanie, né de la volonté politique de George Frêche en 1979, et dont le premier chef fut Louis Bertholon. D’autres après lui, au fil des années, l’ont fait progresser, et l’on se souvient de ses successeurs : Gianfranco Masini, Cyril Diederich, Friedmann Layer, Lawrence Foster et aujourd’hui le grand Michael Schonwandt, dont chacun des concerts avec la phalange occitane soulève l’enthousiasme tant du public que de le critique. Le premier concert de la jeune formation (composé à l’époque de 34 musiciens… contre 88 aujourd’hui !) fut donné le 15 novembre de la même année, et c’est donc cette date qu’a retenu Valérie Chevalier pour célébrer l’événement par un concert de Gala, suivi par trois semaines de festivités musicales qui s’achèveront le 8 décembre par un autre concert, dirigé cette fois par le jeune et talentueux Magnus Fryklund, l’actuel assistant musical de Schonwandt.

 

 

Gala des 40 ans de l’OONM !

 

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Après les inévitables discours du Maire, de l’Adjoint à la culture et la Directrice de l’institution languedocienne, place à la musique, et c’est par une pièce de musique contemporaine écrite par Kajia Saariaho, « Ciel D’hiver », que débute la soirée. Cette pièce est en fait extraite d’une œuvre plus ancienne, « Orion », à laquelle la compositrice avait donné un nouvel écrin. Une peinture sonore très richement élaborée est ici animée par des timbres solistes (piccolo, hautbois, violoncelle) qui dessinent en alternance leurs images sonores avant de s’amalgamer dans un espace mouvant et immersif. Un pupitre de percussions très colorées, comme ce glass-chimes étincelant, rehausse la texture sonore délicate autant que poétique. C’est ensuite le célèbre pianiste brésilien Nelson Goerner qui fait son entrée sur le plateau,  pour interpréter le non moins célèbre 3ème Concerto pour piano de Sergueï Rachmaninov. De fait, le grand pianiste ne déçoit pas les attentes et dialogue avec brio, dès les premiers accord, avec un Orchestre national Montpellier Occitanie qui donne ici le meilleur de lui-même, soutenu de manière sans faille par Schonwandt. Le ton est donc donné dès l’attaque du thème initial, et ce sera magistral, avec un tempo maîtrisé et un piano omniprésent. L’ampleur du souffle semble infinie, le discours est d’une brillance et d’une fluidité étonnantes, même dans le legato, et toutes les notes sont très distinctement détachées, ce qui est un régal pour l’oreille. Devant les ovations du public, le brésilien cède un bis issu du répertoire pianistique de sa patrie voisine qu’est l’Argentine, avec a pièce Bailecito de Carlos Guastavino.

Après l’entracte, la musique russe est à nouveau à l’honneur avec les trois Suites pour orchestre tirées du ballet Roméo et Juliette de Sergueï Prokoviev. Mais à vrai dire, Schonwandt n’en retient aucune d’entre elles, à proprement parler, pour terminer son programme, et il fait ici son marché à sa guise, en sélectionnant quelques extraits de chacune d’elles. Il est impossible d’aborder la musique de ce ballet sans posséder un sens inné du théâtre, et le chef danois fait la brillante démonstration de cette prédisposition à travers ces pages de Prokofiev. L’orchestre s’y montre tout aussi remarquable, vif et mordant, que dans Rachmaninov, et Schonwandt obtient de son ensemble un son net, dense et implacable tout au long de son plus célèbre extrait « La danse des chevaliers » ou encore dans la « Mort de Tybalt ». Une savoureuse sensualité se dégage également des flûtes et cordes évoquant la danse de Juliette à travers d’angéliques arabesques. La discrète et si talentueuse Dorota Anderszewska, violon solo supersoliste depuis 15 ans au sein de la phalange montpelliéraine, s’acquitte avec brio des solos qui lui sont confiés dans la « Danse de jeunes filles antillaises ». Le public réservent une longue ovation à l’orchestre à l’issue de ce concert inspiré, et c’est avec une joie et un entrain communicatifs que chef et orchestre s’attèlent à l’étincelante « Marche Joyeuse » d’Emmanuel Chabrier.

De nombreux autres concerts sont prévus d’ici la clôture des festivités le 8 décembre… alors à vos agendas !

 

 

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Compte-rendu, concert. Montpellier, Opéra Berlioz, le 15 novembre 2019. Concert de gala des 40 ans de l’Orchestre national Montpellier Occitanie. Nelson Goerner (piano), Michael Schonwandt (direction)

 

 

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